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L’actualité en Afrique :
Les analyses de la rédaction :
-Niger : l’Occident, vaincu, fuit...
Après avoir tué il y a moins de 2 semaines lors de deux attaques meurtrières, une centaine de personnes dans les villages de Tchombangou et Zaroumdareye, situés dans la région de Tillabéri à 120 km de Niamey, la force Barkhane et ses alliés décident de quitter les lieux, et ce, sous prétexte de la Covid-19.
« Bruxelles a décidé de suspendre la mission militaire New Nero, dédiée à la formation d’unités de l’armée nigérienne à la lutte antiterroriste. Une décision justifiée par la contamination d’une partie du détachement à la Covid-19, mais qui n’arrange pas les affaires des forces locales qui font face à une situation sécuritaire des plus fragiles. La décision fait suite à une contamination au Covid-19 d’une vingtaine de militaires belges en mission. Ils seront rapatriés et placés en quarantaine, de même qu’une trentaine d’autres qui ont été exposés à des contacts à haut risque, souligne le communiqué de la Défense », lit-on dans divers médias.
Côté autorités nigériennes, aucune réaction officielle à cette annonce. Abdoulaye Kanni, coordonnateur du Collectif des organisations de défense des droits de l’Homme et de la démocratie (CODDHD) et spécialiste des questions de sécurité et de gestion des conflits ethnique et de paix au Niger, dit regretter cette suspension. Joint par Sputnik, il affirme que cette décision est une très mauvaise nouvelle pour l’armée nigérienne qui a néanmoins pu tirer quelque avantage de cette mission. Pas moins de 1 200 militaires ont jusqu’à présent reçu des formations à la lutte antiterroriste, précise en effet la Défense belge.
Mais le Niger est-il réellement un pays touché par la Covid-19 surtout par rapport aux pays européens et aux USA ravagés par le nombre grandissant des cas atteints et décédés par le Coronavirus ?
Il faut savoir que le Niger recense en moyenne 51 nouvelles contaminations chaque jour et qu’il y a eu 4 105 cas de contamination et 138 décès liés au coronavirus recensés dans le pays depuis le début de l’épidémie.
En Europe et en Belgique par exemple, il y a en moyenne plus de 2 000 nouvelles contaminations chaque jour et il y a eu 675 089 cas de contamination depuis le début de l’épidémie.
De plus, comme le dit le texte, l’armée nigérienne tout comme les armées malienne ou encore tchadienne n’a guère besoin de l’appui des forces étrangères et elle l’a fait à maintes reprises savoir.
Le Niger où le Pentagone dispose de sa « plus grande base » de drone au monde a déjà prouvé qu’il n’a besoin ni des forces US ni de leurs acolytes franco-israéliens.
La bio arme qu’est la Covid19, le massacre du peuple ou encore les pressions exercées contre l’armée ne pourront en aucun cas faire céder le Niger face aux forces occupantes.
-La Guinée sanctionne la France
La suspension des vols d’Air France par la République de Guinée équatoriale pour non-respect des normes de prévention contre la propagation de la Covid-19 s’ajoute à une liste de désaccords existant entre Malabo et Paris. Retour sur ces différends.
Le gouvernement de Guinée équatoriale, via le ministère de l’Aviation civile, a décidé de suspendre les vols de la compagnie aérienne française Air France, pour non-respect des normes de prévention adoptées contre la propagation de la Covid-19 dans le pays. C’est ce qu’annonce le site officiel du gouvernement équato-guinéen.
À noter qu’au-delà de la compagnie française, parmi les compagnies étrangères qui desservent ce pays d’Afrique centrale on retrouve la Lufthansa, l’Ethiopian Airlines et la Royal Air Maroc. Cette suspension rajoute du contenu aux nombreux sujets de dissension entre la Guinée équatoriale et la France. S’il est difficile de dire pour le moment si cette décision des autorités équato-guinéennes est uniquement due à la raison invoquée de non-respect des normes sanitaires, ou si cela rentre dans le cadre d’une riposte à une série d’actions hostiles vis-à-vis de l’État équato-guinéen émanant de l’establishment français, le fait est que cette décision conforte une fois de plus l’approche souverainiste et panafricaine de Malabo.
Parmi les dossiers qui fâchent les deux capitales, on retrouve celui en lien avec la fameuse affaire des « biens mal acquis ». Dans laquelle les autorités françaises avaient saisi une propriété appartenant à l’État équato-guinéen au motif, avancé par la justice hexagonale, que ce bien et d’autres avaient été achetés à travers le « vol dans les caisses de l’État équato-guinéen » – de la part de Teodoro Nguema Obiang Mangue, vice-président de la Guinée équatoriale.
Une théorie plus que discutable, et ce pour plusieurs raisons. Sans même rentrer dans le débat de la légitimité de ces acquisitions, la France semble oublier certains aspects et se retrouve dans toute sa contradiction et le deux poids deux mesures de sa politique. Tout d’abord, il faudrait certainement rappeler aux autorités françaises que la Guinée équatoriale est classée première en Afrique continentale en termes de PIB par habitant à parité du pouvoir d’achat (estimations du FMI pour l’année 2020). En ce sens, devant même les principales puissances africaines.
Donc l’inquiétude de la France et de certains autres pays occidentaux quant au bien-être de la population équato-guinéenne est pour le moins… surprenante. Sinon, il serait certainement tentant de demander à ces mêmes autorités françaises de lutter pour le bien-être des populations d’États africains se trouvant toujours sous la mainmise élyséenne – et qui, tout en ayant eux aussi des sous-sols fortement riches, ne peuvent malheureusement se vanter d’un niveau de vie moyen comparable aux citoyens équato-guinéens. D’ailleurs, la Guinée équatoriale reste une terre d’accueil pour de nombreux ressortissants d’Afrique francophone en quête de vie meilleure – et dont les États sont des alliés fidèles de Paris.
Comment se fait-il donc que les représentants de la justice française ne s’intéressent pas aux biens, souvent luxueux, acquis par divers responsables politiques de pays africains étant dans l’orbite géopolitique élyséenne ? Et dont les populations vivent bien en dessous en matière de niveau de vie que les Équato-Guinéens. Contradiction évidente.
Mais le problème réside certainement sur d’autres directions. En effet, l’élite politique équato-guinéenne mène une politique pleinement souveraine, conformément à ses intérêts nationaux. Plus que cela, depuis la mort de Mouammar Kadhafi et la destruction par l’OTAN de la Jamahiriya libyenne, le chef d’État équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, s’est positionné comme une sorte de porte-flambeau du panafricanisme, promu en son temps par le colonel Kadhafi. Et cette influence panafricaine ne cesse de prendre de l’ampleur non seulement sur la scène régionale, mais plus généralement au niveau de tout le continent africain. Fort souvent en opposition nette avec la vision des élites occidentales pour l’Afrique.
Là aussi ce n’est pas tout. Selon diverses sources politiques et sécuritaires, nombre de représentants de l’élite élyséenne auraient participé à des tentatives de coups d’État visant à faire tomber le pouvoir à Malabo. Bien que jusqu’à maintenant sans succès.
Désormais et quelle que soit la suite dans les relations entre l’Élysée et l’élite politique équato-guinéenne, ce pays d’Afrique centrale démontre sans ambiguïté qu’un État africain est amplement capable de mener une politique indépendante, souveraine, le tout dans un cadre panafricain. Et sans avoir à rendre de compte ni à l’ancien colon espagnol ni à toute autre capitale occidentale. En y rajoutant l’aspect économique qui contribue à un niveau de vie décent pour la population locale, la Guinée équatoriale peut sans aucun doute continuer à se vanter d’être l’un des meilleurs modèles de développement en Afrique. Peu importe si cela déplaît aux élites occidentales, nostalgiques de l’unipolarité.
Quant à la confiscation de biens, y compris ayant un statut diplomatique, devenue une pratique courante dans certains pays occidentaux, la meilleure réponse reste probablement la capacité de riposte visant les intérêts des instigateurs de telles confiscations.
Par Mikhail Gamandiy-Egorov
Analyste-chroniqueur à l’agence Observateur Continental