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Le secrétaire à la Défense Miller a pris de court le CentCom en retirant le Nimitz du golfe Persique; de quoi a-t-il eu peur?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le sous-marin Ghadir en plongée.( Archives)

Au CentCom, c'est la confusion la plus totale qui règne et ce, au pire moment : alors même que tout porte à croire que "l'impeccable riposte" de la Résistance à l'élimination physique de ses commandants est une affaire d'heures ou de jours, que des millions d'Irakiens marchent en ce moment vers la place Tahrir en provenance de l'aéroport de Bagdad où les restes des voitures calcinées de Soleimani et d'Abou Mahdi Mohandes, au sortir de l'attaque au drone US du 3 janvier 2020, sont exposés, que le Hezbollah et Gaza ont le doigt sur la gâchette en direction de l'entité sioniste et qu'Ansarallah a les ports et les cargos israéliens dans le viseur, et puis que l'Iran comme le dit la presse US, a mis en état d'"alerte son système de DCA intégrée, ses puissantes unités marines et évidemment ses silos et champs à missiles, le groupe aéronaval USS Nimitz a reçu ce vendredi 1er janvier l'ordre de gagner le bercail et ce, sous les yeux ahuris d'un général McKenzie, chef du CentCom qui avait appelé dès le mercredi 30 décembre en renfort le porte-avion, en prévision d'un clash US/Iran qui parait de plus en plus inévitable.  

Et pourtant, l'USS Nimitez et ses 60 avions de combats embarqué seraient bien nécessaires si comme le dit DFEBKAfile, site proche du renseignement de l'armée israélienne, "l'Iran tirait le premier et que l'Amérique voudrait s'en défendre". En effet, toute la semaine qui vient de s'achever, McKenzie a mobilisé à trois reprises l'US Air Force avec ses vieux B-52 lesquels ont procédé à des "démonstration de force", non pas près de l'espace aérien iranien, cela aurait été trop dangereux, mais assez loin, sur les frontières syro-irakiennes, façon de dire que les appareils en question sont "prêts à frapper les alliés de l'Iran" au cas où la Grande Guerre venait à être déclenchée.

Et puis ce coup de l'USS Georgia que McKenzie a décidé de jouer carte sur table, pour faire peur à l'Iran, mais qui n'est qu'une manière trop américaine pour récompenser les failles flagrantes dont souffrent les unités sub-surface US dans le golfe Persique et qui s'illustrent avec des dizaines de bâtiments et des marines éparpillés à travers toute la région, et qui de part leur lourdeur et leur dispersion constituent des jambes de bois, dans une course fatale dont la rapidité, la prestesse et la dextérité sont les mots d'ordre. Un coup qui a fait pschitt puisque tout expert militaire digne de ce nom sait que sans des avions de combats embarqués, les 105 Tomahawk de l'USS Georgia n'auraient peut-être même pas le temps d'être tirés, vu que les unités sub-surface iraniennes, composées de dizaines de sous-marine dont Ghadir, Taregh, Fateh, entre autres et dotées de missiles et de torpilles supersoniques et anti-leurre  comme Hoot, Val Fajr, 553, Test 71, attendent patiemment leur heure dans les profondeurs marines du détroit d'Hormuz et qui y attendent en totale interconnexion avec les unités de renseignement, les unités balistiques côtières et les avions et les hélicoptères de combat du CGRI, qui savent comment noyer à jamais l'USS Georgia. 

Le samedi 2 janvier, soit à la veille du premier anniversaire de l'assassinant de Soleimani, le commandant en chef du CGRI, le général de division Hossein Salami a débarqué sur les trois îles stratégiques iranienne de Bou Moussa, de la Grande et Petite Tomb, qui risquent d'ici peu de servir de ligne de front contre l'US Navy. Tout arsenal naval asymétrique y était pour achever l'aura de la superpuissance navale US,  comme ce fameux 8 janvier 2020 quand les 13 missiles balistiques iraniens se sont abattus sur Aïn al-Asad et ont fait briser en mille morceaux le concept même "base US = puissance militaire ".

Au sujet de ces mines marines iraniennes, The Drive écrivait d'ailleurs au mois de mai : "Une explosion provoquée par le EM-52 (mine marine iranienne) au bon endroit sera suivi d'un incendie qui ne tarderait pas à s'amplifier et à totalement désarmer un gros navire US en plein golfe Persique et les Iraniens se sont à des centaines de fois exercés à ce genre de scénario avec une réplique de l'USS Nimitz à Bandar Abbas"

Et l'article ajoutait toujours à l'époque :" Les sous-marins iraniens de classe Ghandir et Nahang, destinés aux opérations en eau peu profonde ou encore la classe Fateh qui pèse environ 600 tonnes, sans être détectés en restant immobiles sur le fond peu profond juste à l'entrée du détroit d'Hormuz sont capables de lancer des missiles antinavires et torpilles, mais surtout de poser des mines. L’Iran est parmi les rares pays ayant la capacité de tir en immersion. Les puissances étrangères ayant envoyé des navires dans la région auraient raison de s’inquiéter de leur sécurité. De nombreuses analyses ont été rédigées sur les capacités antinavires de l'Iran, en particulier l'arsenal de missiles antinavires iraniens mais peu, les mines du CGRI, lesquelles font partie de A2/AD iranien. La marine iranienne dispose d'une grande variété de mines marines, y compris des «charges d'influence, acoustiques, magnétiques et de contact» et dont le redoutable MDM-6 mine à ancre ou encore EM-52. Ce dernier possède une ogive de 250 kg propulsée par une fusée qui court du bas vers les cibles détectées à des vitesses supérieures à 100 nœuds. Sa version MC-52 est impossible à balayer et se déclenche sur la signature magnétique, acoustique, de pression ou sismique d'un navire, lorsqu'une coque passe près des capteurs de la mine. La mine fonctionne dans l'eau jusqu'à 350 pieds. Selon certaines estimations, l'Iran dispose de 5000 mines marines qui sauraient provoquer des backdraft bien plus puissants que celui que vient de connaître le défunt USS Bonhomme Richard. Certaines sources relèvent d'ailleurs la proximité de San Diego avec le Mexique et le Venezuela antiaméricains pour penser que l'incident à bord de l'USS Richard n'en était pas vraiment un : après tout, les incendies, cela n'arrive pas uniquement qu'en Iran". 

C'est sans doute ce genre d'informations qui a poussé Miller à contourner McKenzie et Milley à la veille du 3 janvier et à rappeler le Nimitz et ses 5000 marines au bercail. Mais McKenzie et Milley tout comme leurs amis israéliens et saoudiens ont bien tort de croire que la Grande Guerre, l'Iran la déclenchera à sa porte. Les alliés de la Résistance ont une présence bien vaste qui ira au-delà du golfe Persique, de la Méditerranée voire même de la mer Rouge. Le vendredi 1er janvier, le commandant en chef de la Force Qods l'a dit en termes à peine voilés lors d'une cérémonie dédiée au général Soleimani : « C’est même possible qu’il y ait des gens chez vous (aux États-Unis) qui riposteront à votre crime ». A quoi rime cette mise en garde?

Miller semble avoir bien compris le message, le feu a déjà atteint le cœur de l'Empire, le fait de vouloir l'allumer ailleurs serait fatal. Samedi, le commandant en chef de l'aérospatial du CGRI, le général Hajizadeh tempêtait : "personne n'a dit que l'Iran limitera définitivement la portée de ses missiles à 2000 km "... D'aucuns y ont vu une allusion voilée au satellite militaire iranien Nour-1 lancé en avril et qui pourrait largement servir d'ébauche à un ICBM iranien à naître, si évidemment cela n'est pas déjà le cas... 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV