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Irak : les forces spéciales des Hachd al-Chaabi se déploient à Kirkouk

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un membre des Hachd al-Chaabi porte à l'épaule un lance-roquettes. ©Reuters/Archives

Les brigades Al-Ataba al-Alawiya, composante des Hachd al-Chaabi, ont envoyé des forces ce lundi 12 octobre dans le nord de l’Irak.

En Irak, des unités « missions spéciales » des Hachd al-Chaabi se sont déployées dans la province de Kirkouk afin de combattre les résidus de Daech. Sur l’ordre des commandants des Unités de mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi), le régiment des missions spéciales a été envoyé à la province de Kirkouk, afin de combattre les résidus du groupe terroriste Daech et détruire ses ressources financières, a écrit le site d’information Shafaq.

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Les forces de ce régiment se sont déployées dans les positions névralgiques et vitales et vont bientôt débuter leur mission consistant à soutenir les forces sécuritaires du pays en vue de renforcer la sécurité et la stabilité à Kirkouk, ajoute le communiqué.

Sept personnes ont été tuées ou blessées à la suite des agissements des éléments de Daech la semaine dernière à Huwaija dans la province de Kirkouk au nord de l’Irak.

L’information tombe alors que le gouvernement central de Bagdad, avec Mustafa al-Kazemi comme Premier ministre, et la région autonome du Kurdistan irakien, ont convenu vendredi dernier un accord au sujet du district de Sinjar dans la province de Ninive dans le Nord-Ouest irakien, pas loin des frontières de la Syrie. L’accord prévoit que les forces kurdes connues sous le nom des Peshmergas se chargent d'assurer la sécurité de Sinjar conjointement avec les forces de la police irakienne.

Bagdad ayant annoncé que « ledit accord contribuait à la lutte contre les groupes terroristes, dont le PKK », différents groupes irakiens dénoncent « un accord qui vise à faire sortir les Hachd al-Chaabi de cette zone frontalière ». Or, les Hachd al-Chaabi, épaulées par d’autres composantes des forces armées irakiennes, ont largement contribué ces dernières années à la libération de cette région de l’occupation des terroristes de Daech. Ces trois dernières années, les Hachd al-Chaabi ont mené des opérations consécutives de surveillance frontalière visant à empêcher la circulation de terroristes en provenance de Syrie vers l’Irak.

L’accord Bagdad-Erbil s’est répercuté négativement auprès de différents groupes et partis politiques irakiens. Un membre de la commission « sécurité et défense » du Parlement irakien et membre de l’Alliance Fath, Mahdi Amerdli, a déclaré au site d’information Baghdad Today que le récent accord conclu entre le gouvernement fédéral et la région autonome du Kurdistan ferait empirer la situation sécuritaire à Sinjar :

« La nouvelle sur l’accord Bagdad-Erbil nous a surpris… Les habitants de Sinjar, les représentants de Ninive et la population locale yézidie sont contre cet accord. Cet accord n’aboutira à l’instauration de la sécurité dans cette région, tant que les habitants locaux seront contre l’arrivée des Peshmergas. Il n’est pas raisonnable que les forces des Hachd al-Chaabi, qui ont joué un rôle important dans la libération de ce district [Sinjar] soient expulsées et remplacées par d’autres forces qui ont préféré s’enfuir dès l'arrivée de Daech à Sinjar. L’accord que le gouvernement a signé n’a rien à voir avec le Parlement. Nous sommes d’avis que cet accord est un prélude à l’application de l’article 140 de la Constitution irakienne sur les zones controversées, en échange de concessions accordées aux Kurdes. »

De même, le secrétaire général du groupe Asaïb Ahl al-Haq, Qais al-Khazali, a mis en garde lui aussi contre les conséquences de cet accord qu’il a qualifié de « compliment politique et récompense électorale aux dépens des Yézidies, ceux-là mêmes qui ont tant souffert auparavant, et qui, avec ce nouvel accord, risquent de voir leurs problèmes augmenter encore plus ».

Le secrétaire général d’Asaïb Ahl al-Haq a appelé tous les groupes irakiens à briser leur silence et à prendre une position adéquate envers cette « question névralgique et très importante ».

Le récent accord Bagdad-Erbil a également provoqué les critiques des Turkmènes d’Irak. « Cela m’étonne que les habitants de Sinjar n’aient pas été pris en compte dans les négociations établies entre le gouvernement central et l’autorité autonome du Kurdistan », a affirmé le chef du Front turkmène irakien, Arshad Salehi, cité par l’agence de presse irakienne Al-Ahed News.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV