Et puisque l'embargo sur le commerce d'armes avec l'Iran expirera dans quelques semaines, quel genre de missile made in Iran pourrait-il intéresser la République bolivarienne? Mercredi matin, le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a réagi dans un message Twitter à cette « terrible » perspective pour les USA commentant les récents propos tenus par le président vénézuélien, Nicolas Maduro sur l’achat de missiles à l'Iran.
Sans trop convaincre, il a promis que son pays irait appliquer « pleinement » les sanctions des Nations unies contre l'Iran une fois les « mesures punitives » rétablies. Et ce, bien que le recours tant prémédité au snapback ait soulevé plutôt la réprobation au sein du Conseil de sécurité que l'approbation. Condamnant le président vénézuélien, Nicolas Maduro pour s'être tourné vers Téhéran afin de garnir l’arsenal du pays avec des armes de fabrication iranienne, Pompeo a donc menacé sans avoir réellement les moyens de ses menaces.
« Il n'est pas surprenant que le Venezuela de Maduro se tourne vers l'Iran pour des armes mortelles. C'est exactement pourquoi nous rétablissons toutes les sanctions de l’ONU contre l'Iran, y compris l'embargo sur les armes. Nous appliquerons pleinement ces sanctions », a-t-il écrit dans un tweet en réponse à la décision de Maduro d'acheter des armes iraniennes.
Le président vénézuélien, Nicolas Maduro a déclaré samedi que ce serait une « bonne idée » de se pencher sur l'achat de missiles iraniens.
« Padrino, quelle bonne idée de parler avec l'Iran pour voir de quels missiles à courte, moyenne et longue portée il dispose et s'il est possible d'en acheter, compte tenu des excellentes relations que nous entretenons avec Téhéran », a déclaré Maduro, s'adressant à son ministre de la Défense Vladimir Padrino lors d'une émission télévisée avec des membres du cabinet.
Le 18 juin, les unités balistiques de la marine de l'armée iranienne ont testé avec succès deux missiles de croisière à courte et à longue portée. Les tirs ont eu lieu dans une zone située au nord de l'océan Indien et la mer d'Oman. Les missiles de croisière navals à longue portée ont réussi à détruire les cibles préétablies sur une distance de 280 kilomètres alors que la portée de ces missiles pourrait augmenter, ce qui pourrait bien intéresser le Venezuela : Lors de cet exercice, les missiles côte-mer et mer-mer à longue et à courte portée ont été tirés simultanément depuis la côte et les navires de guerre de la marine avant de s'abattre sur des cibles et de les détruire avec une très haute précision. Et il y a là encore de quoi attirer les unités côtières et balistiques vénézuéliennes.
Pour l'armée et la marine vénézuélienne avec qui travaillent désormais avec les conseillers militaires iraniens, le tir « hybride » des missiles de croisière navals à longue portée iraniens en juin dernier est fort intéressant surtout que la batterie de DCA iranienne Khordad-3, surnommée « tueur de Global Hawk », pour avoir détruit en plein ciel du Sud iranien un RQ-4, a été montée à bord des destroyers iraniens et qu'une telle expérience pourrait être reconduite au Venezuela dont le ciel est régulièrement approché par des drones ou des avions US.
Signe que l'inquiétude de Pompeo est bien fondée, David Paravisini, membre de l'Assemblée nationale constituante du Venezuela, a déclaré qu'il n'y avait pas de limite pour élargir les liens économiques et militaires entre l'Iran et le Venezuela.
« Parallèlement à des relations constructives avec l'Iran sur le plan de l'industrie pétrolière... nous entendons élargir la coopération militaire et de défense », a-t-il dit lors d’une interview accordée mardi à Sputnik. Et de conclure : « Si le Venezuela a besoin d'aide, nos amis iraniens nous apporteront une aide économique et militaire ».