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Comment le Hezbollah a-t-il ligoté le ciel israélien pour en faire une cible du Fateh-110 ?

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Le missile Fateh-110 du CGRI, testé le 29 juillet 2020, lors des exercices Grand Prophète-14. ©IRNA

Se référant à Asharq Al-Awsat, The National Interest se paie le luxe ce 31 juillet de spéculer sur une possible implication des F-35 israéliens dans les deux frappes qui ont visé la semaine dernière deux bases des Hachd al-Chaabi au nord et au sud de l'Irak, respectivement al-Saqr et Speicher. C'est aller trop vite en besogne : alors que dix jours se sont écoulés depuis la mise en état d’alerte de l'armée israélienne sur les frontières avec le Liban et que l'armée sioniste commence à émettre des signes de fatigue et de désemparement, des observateurs militaires analysent la toute récente manœuvre militaire air-mer-terre du CGRI et disent avoir de très mauvaises nouvelles à annoncer à l'entité sioniste. 

Certains d'entre eux vont même jusqu’à affirmer que si la riposte du Hezbollah, dont l'un des hauts commandants a été tué dans un raid israélien le 21 juillet au sud du Liban, tarde à venir, c'est que Grand Prophète-14 contient des messages non sans rapport avec cette "fatidique riposte"

En effet, l'axe de la Résistance a dévoilé en deux jours l'exercice militaire d'envergure mer-sol-air du CGRI qui a poussé les troupes US stationnées au Qatar et aux Émirats dans des abris en béton; un nouveau concept de guerre asymétrique qui devrait fortement inquiéter le régime israélien, lequel a été forcé le 21 juillet à boucher son ciel au-dessus du Golan occupé et même un peu plus en profondeur dans un mouvement comme si la DCA syrienne avait réussi à imposer une zone d'exclusion aérienne en Israël. C'est presque la revanche de l'histoire quand on sait que depuis 2011, la quasi totalité des ennemis de la Syrie en ont voulu une, tantôt au nord, tantôt au sud syrien. 

Aux exercices Grand Prophète-14, il y a eu d'abord l'ingénieux concept "champ à missiles" qui a vu des dizaines d'engins balistiques déposés dans des "cartouches souterrains", "pousser" soudain des profondeurs de la terre et se diriger droit vers leurs cibles avant de s'y abattre avec une très haute précision.

Le Hezbollah s"y intéressera rien que pour surmonter son besoin de tunnels souterrains voire de silos à missile, lesquels reviennent à la fois chers et risqués.

L'armée syrienne n'en sera pas non plus du reste d'autant plus que des "cartouches à missile enterrées" réduisent à zéro le risque de destruction des missiles anti-israéliens avant le lancement. Puis l'idée de remplacer des rampes de lancement des missiles par des "cartouches", cela veut dire multiplier la possibilité de leur transfert et de leur stockage

Et puis l'exercice Grand Prophète-14 a mis en scène un nouveau membre de Fateh-110, "missile iranien le plus précis" qui se trouverait d'ores et déjà dans l'arsenal balistique de la Résistance libanaise. Sept de ces missiles suffiraient à réduire en cendres et en l'espace de moins de 3 minutes la DCA multicouche israélienne, composée de Dôme de fer, Fronde de David et Arrow. Il en faut beaucoup moins pour pulvériser la centrale thermique d'Orot Rabin à Haïfa. 

Mais Fateh-110 n'est peut-être pas la seule composante de l’arsenal du Hezbollah dont Tel-Aviv devrait s'inquiéter même si sa portée est de 300 kilomètres de portée dans sa toute dernière version.

Les sites gaziers israéliens et surtout leur système de protection s'ils en ont vraiment un (Dôme de fer?!, NDLR), devront craindre le missile Hormuz-1, tiré lors de la manœuvre Grand Prophète-14.

Hormuz est la version marine de Fateh-110 mais en "furtif". Haïfa et les sites gaziers offshores israéliens constitueraient une excellente cible pour Hormuz-1 bien que le CGRI en ait fait une seconde version avec une vitesse de Mach 5, propre à chasser les navires de guerre US.  

Vendredi 31 juillet le site israélien Walla faisait état de la fatigue des forces israéliennes, en état d'alerte depuis deux semaines sur les frontières avec le Liban. « Cette situation est devenue infernale pour nos troupes. Il nous faut espérer que cette attente prenne fin et que le Hezbollah finisse de se jouer d'Israël. L’armée a envoyé sur le Front Nord une importante quantité d'équipements logistiques et d'artillerie. Une situation qui ne s'était pas vue depuis la guerre de 2006.

Mais si la riposte du Hezbollah allait au-delà de toutes ces attentes ? Bien possible. 

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« L’état d’alerte dans le nord se poursuivra certainement pendant encore plusieurs semaines. Le Hezbollah veut faire son travail correctement. Il nous a imposé une zone d'exclusion aérienne au-dessus du Golan et de la Galilée, d'une profondeur de six kilomètres. C'est énorme pour un Israël qui s'étend sur à peine 80 kilomètres de longueur. Et cette zone d'exclusion aérienne s'étend aussi au sol. 

« Les commandants israéliens sont plus que sûrs que le Hezbollah ne renoncera pas à l’idée de représailles et ils ont décidé donc de maintenir l'état d’alerte à la frontière avec le Liban et sur les routes menant à ses zones. Le Hezbollah a ligoté notre ciel et notre terre. Et il est en train de nous épuiser dans une féroce bataille psychologique dont le but est de nous priver de toute capacité de perception des risques. Sa zone d'exclusion est encore à la recherche de sa cible idéale », rapporte Maariv citant un analyste militaire nommé Tal Lio. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV