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Fin de l'embargo: l'Iran intéressé par l'intelligence artificielle militaire

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le satellite militaire iranien Nour-1. ©IRNA

Pour les Américains qui font feu de tout bois en ce moment même pour arracher une prolongation du maintien de l’embargo sur la vente d’armes à l’Iran, ce genre de missive est plus que mortelle : Le représentant permanent de la Russie au Conseil de sécurité des Nations unies, Vassili Nebenzia, a défendu, vendredi 5 juin dans une lettre au secrétaire général de l’ONU, le droit de la République islamique d’Iran à profiter de la technologie aérospatiale. Vassili Nebenzia a rejeté les allégations des Américains qui accusent l’Iran d’avoir violé la résolution 2231 du Conseil de sécurité en mettant en orbite un satellite : « Téhéran a le droit d’utiliser cette technologie ».

Et la lettre d’ajouter : « Les tentatives constantes des États-Unis de priver l’Iran, sous un prétexte quelconque, de son droit de bénéficier de la technologie aérospatiale pacifique suscitent une profonde inquiétude et de sérieuses préoccupations ». Or ce soutien catégorique aux droits « militaires » de l’Iran d’avoir des missiles et au-delà des satellites militaires précède de quelques heures, l’annonce de l’ambassadrice des États-Unis aux Nations unies, Kelly Craft. Elle a déclaré, vendredi 5 juin, avoir partagé avec la Russie un projet de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU visant à prolonger « indéfiniment » l’embargo sur les armes contre l’Iran qui expire le 18 octobre.

Craft a déclaré, lors d’un point de presse, qu’elle avait également partagé le projet avec le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et l’Estonie et espérait le transmettre au reste des 15 membres du Conseil de sécurité « très bientôt ». « Ce que je dis aux gens, c’est le 18 octobre… Voulons-nous que la Russie vende des armes à l’Iran ? Voulons-nous que la Chine vende ? Voulons-nous que quelqu’un fournisse ou vende des armes à l’Iran ? », a-t-elle menacé avant d’ordonner à la Chine et à la Russie : « Je souligne que la Russie et la Chine doivent rejoindre un consensus mondial sur la conduite de l’Iran ».

Mais une lettre comme celle du représentant russe à l’ONU, en quoi elle s’avère si inquiétante pour les USA ?  

Un récent article de The National Interest en apporte la réponse. C’est un article qui se réfère à un autre publié bien avant en 2017 déjà, et qui s’intitulait « La sécurité du golfe Persique au-delà de 2020 ».

L’article écrit : 

« Le mode de guerre iranien ne changera pas au-delà de 2020 de manière significative. Afin de renforcer ses défenses aériennes et terrestres, l’Iran pourrait moderniser partiellement la structure de ses forces militaires. Cependant, l’approche de Téhéran se concentrera a fortiori sur l’action indirecte, l’ambiguïté et la patience. Ceci dit, la décision de la Russie, une fois l’embargo sur la vente d’arme levée, pourrait consister à vendre ou à envoyer des missiles de croisière antinavires Yakhont en Iran, ce pourrait changer le rapport des forces dans la région et changer radicalement les calculs des commandants de la marine américaine et de leurs alliés. Le missile de croisière antinavire Yakhont de la Russie, combiné à l’arsenal antinavire iranien, ce sera un cocktail dangereux à ne pas sous-estimer ».  

Et l’article d’ajouter : « mais il y aussi des inquiétudes à fournir à l’endroit de ce soutien très clair et obstiné de la Russie à l’Iran en ce qui concerne l’armée de l’air iranienne qui a un besoin urgent de modernisation. Afin de renforcer ses défenses aériennes, l’Iran privilégiera très probablement l’achat d’avions de chasse et de missiles air-air tout en travaillant à l’amélioration de la précision des missiles. (...) Alors que les diplomates continuent de se concentrer sur le programme nucléaire iranien, la prochaine génération de technologies militaires arrive peu à peu en Iran. La Russie et la Chine ont défendu le droit de l’Iran à mettre en orbite des satellites militaires. Elles sauront parfaitement de défendre le droit de l’Iran à développer des armes hypersoniques, la robotique et des systèmes autonomes. En mai, la Chine a, comme la Russie, dénoncé la décision de Washington de déclencher le mécanisme de “snap back”, ajoutant que les Américains n’avaient aucun droit là-dessus en raison de leur retrait unilatéral de l’accord. Et ceci est loin d’être anodin ».  

"Téhéran et Pékin, ont créé des centres communs de nanotechnologies en Chine et des liens actifs se développent entre les sociétés iraniennes et chinoises de nanotechnologies. Les dirigeants russes, en particulier, semblent prêts non seulement à exporter des technologies vers l’Iran, mais aussi à aider à une forme d’autosuffisance iranienne en la matière. On sait que les Iraniens sont particulièrement doués pour la robotique et une coopération Iran/Russie est à craindre. Le 24 juin 2019, le vice-ministre iranien de la Défense s’est rendu à Moscou pour assister à un “forum militaro-technique” auquel ont participé plus de 1200 entreprises russes et étrangères, dont beaucoup travaillent dans le domaine de la robotique.... Alors avec tout ce qui précède, n’allez pas me dire que l’embargo sur la vente d’armes à l’Iran ne devra pas être prolongé ? » dit l’article. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV