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Idlib contre Tripoli ou le méga piège anti-russe signé US/OTAN?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le bras de fer entre Erdogan et Poutine sur l’arène libyenne fait la une de l'actualité. ©lesechos.fr/Photo à titre d'illustration

Le discours du président turc, Recep Tayyip Erdogan, prononcé à l’occasion de l’anniversaire de la conquête d’Istanbul envoyait des signaux concernant un nouveau différend entre la Russie et la Turquie sur fond de nouvelles évolutions libyennes. Poutine saura «casser» Erdogan? Le site d'actualité et d'analyse politiques Mashregh News s'attarde sur ce sujet :

La Libye a été ces dernières semaines la scène d’évolutions particulières dont le plus important est la victoire des groupes partisans du gouvernement d’union nationale (GNA) soutenu par Erdogan. Certains renseignements prouvent que cette victoire a été remportée grâce aux soutiens aérien, maritime et terrestre directs turcs. La Turquie a envoyé en Libye des milliers de terroristes depuis Idlib même d'Istanbul. 

En outre, le contact d’Erdogan avec son homologue américain, Donald Trump, le 23 mai dernier, a soulevé de nombreuses questions quant au nouvel aventurisme de la Turquie sur la scène internationale, il ne fait aucun doute que les sentiments antirusses de Trump ont été titillés.

Cette réflexion intervient alors que les États-Unis prétendent que la Russie a envoyé ses avions de combat de Syrie en Libye afin de défendre les forces du général Khalifa Haftar.

En ce qui concerne la demande d'aide des Turcs à l'adresse des Américains, il paraît qu'Ankara vise à amener le président russe, Vladimir Poutine, à mettre fin à sa pression sur la Turquie en ce qui concerne le dossier d’Idlib en Syrie. Et ce, alors qu’Erdogan essaie toujours de maintenir ses troupes en Syrie à un niveau élevé.

Le président turc ne semble pas chercher le seul soutien de Trump, il s'avère qu'en effet que des demandes similaires aient été envoyées également à la France, à l’Italie et à l’Allemagne. Dans son nouvel aventurisme, Erdogan cherche à trouver un repose-pied en Libye. Selon certains renseignements, la Turquie entend créer une base militaire à l’aéroport d’al-Watiya dans l’ouest de la Libye et le ferait éventuellement avec le soutien des Américains.

À cela on ajoute l'annonce par la Turquie de la militarisation de ses zones frontalières en mer Noire ainsi que celles du côté de la Bulgarie ; tout cela prédit de prochains rebondissements importants en mer Noire et en mer Méditerranée.

En outre, d’autres informations montrent que des négociations auront bientôt lieu entre la Turquie et les États-Unis concernant l'établissement d’une base conjointe dans la région, un projet qui est loin de plaire à la Russie.

Il faut savoir que les États-Unis apportent un soutien régulier dès qu'il s’agit de harceler la Russie. Il faut se souvenir pour cela de leur tentative de bases maritimes à proximité des ports roumains en mer Noire. Cette tentative à conduit à la détérioration des relations entre Washington et Moscou avec notamment l'interception d'un chasseur américain dans la région.

Toutes ces évolutions montrent qu’Erdogan cherche à faire la distinction entre ses tactiques et ses propres stratégies dans les calculs internationaux. Et dans ses calculs, il compte sur les points faibles de ceux avec qui il entretient des relations. Sa politique de tirer profit des tensions existantes entre Moscou et l’Occident en est un bon exemple. C’est exactement pour cette raison que le Président turc tente parfois de former une coalition avec l’Ukraine, d’obtenir le soutien de Trump et évoque de temps à autre l’annulation du contrat d’achat de systèmes S-400.

Erdogan essaie maintenant d'atteindre ses objectifs avec toutes ses cartes, qu'il considère comme une garantie pour la mise en œuvre de ses politiques dans la région arabe et en Afrique du Nord, afin d’étendre son influence à l’intérieur du continent africain. Ces dernières années, en particulier après le début des soulèvements populaires dans les pays arabes, il s'est rendu dans tous les pays africains et a reçu les dirigeants de ces pays en Turquie et a établi de bonnes relations avec eux. À cet égard, la Turquie a établi des ambassades dans la plupart des capitales africaines et a utilisé tout son potentiel stratégique, politique, militaire, sécuritaire, économique, commercial et financier pour améliorer les relations avec ces pays.

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Certains analystes ont comparé la prétendue politique d’ouverture de la Turquie au continent africain à la politique du régime israélien envers le continent noir, où Tel-Aviv a commencé son intervention politique, économique, militaire, et même en matière de renseignement et de religion avant de transformer cette région en foyer de contrebande de diamants via une mafia juive basée sur ce continent et ailleurs dans le monde.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV