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Syrie: Hmeimim ouvert à l'Iran, à quand la 1ère frappe au missile iranien contre Israël?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le missile Shahab-3, tueur "d'Israël". (Photo d'archives)

Une tempête dans une tasse! Les frappes hystériques d'Israël contre le nord et l'est syrien ou ce que la presse sioniste qualifie de "cibles iraniennes et pro-iraniennes en Syrie" marquent un aveu d'échec stratégique d'envergure, celui de l'axe US/Israël qui au bout de dix ans de guerre en Syrie, croit encore que les recettes guerrières de la fin des années 90, début des années 2000, auraient une quelconque chance de fonctionner, refusant obstinément et à ses risques et périls, de reconnaître que le Moyen-Orient ne se conçoit plus désormais, sans le facteur "Résistance". Israël dit frapper la Syrie, primo, "pour tuer autant de "conseillers iraniens et de miliciens pro-Téhéran" que possible, de façon à pousser l'Iran à "déguerpir". Est-ce une stratégie militaire et si oui a-t-elle été porteuse?

Sur la première question, plus d'un chroniqueurs et analystes militaires israéliens en conviendraient que "non" : depuis les premiers raids israéliens contre la Syrie qui remontent en 2012- 2013, l'Iran en particulier et l'axe de la Résistance en général n'ont cessé d'étendre leur présence à travers tout le territoire syrien : du Golan à Alep, en passant par Homs, Idlib et Lattaquié, les conseillers militaires iraniens, les combattants du Hezbollah et leurs alliés irakiens, afghans,... sont partout présents, prompts à répondre par affirmative à chaque fois que l'armée syrienne le décide. C'est d'ailleurs cette omniprésence au sol de l'axe de la Résistance qui a hermétiquement verrouillé le sol syrien à toute tentative d'invasion identique à celle menée par les USA en 2003 contre l'Irak. Aucun raid aérien de quelque ampleur qui soit ne serait changé cette irréversible donne militaire et Israël, pour n'avoir plus une armée de terre digne de ce nom depuis 2006 et dans la foulée de sa défaite historique contre le Hezbollah, le sait mieux que quiconque.

La deuxième question : Israël est-il parvenu au terme de ses frappes hystériques à tuer de "nombreux conseillers militaires iraniens" ? Depuis 2012, les frappes sionistes n'ont provoqué des "pertes iraniennes" qu'à deux reprises, selon des sources militaires fiables, et les deux attaques ont été "douloureusement" ripostées, à la fois par le CGRI et le Hezbollah qui ont pris pour cible de façon mémorable le Golan occupé. En termes logistiques, les raids au missile israélien, -car les avions israéliens sont depuis 2018 bannis du ciel syrien- sont et ont été tout autant insignifiants, seule une cargaison militaire sur quatre destinées au Hezbollah ou à la Syrie ayant été détruite pour cause de frappes israéliennes, ce qui veut dire que des missiles de précision se trouvent aussi bien au Liban qu'en Syrie et ce n'est pas à l'appui des satellites d'espionnage que Tel-Aviv saurait les éliminer, eux et la technologie de leur fabrication. 

Mais les frappes sionistes provoqueront-elles le divorce entre l'Iran et Assad ou entre l'Iran et la Russie, comme en parlent les stratèges militaires de Netanyahu? 

Là encore il convient de citer les analystes mainstream : le "projet stratégique" que poursuivent la Syrie et l'Iran et auquel la Russie a rallié dès 2013 ses efforts, lequel projet consiste à réduire autant que faire se peut, le poids et l'influence US en Asie de l'ouest, dépasse largement les personnalités au pouvoir à la fois en Syrie, en Iran et en Russie. C'est une stratégie mûrement réfléchie qui vise à basculer l'ordre inique établit par les USA depuis la fin de la Seconde guerre et qui a déjà apporté ses fruits : nulle part au Moyen-Orient les troupes US n'étant plus à l'abri, ni en Syrie, ni en Irak, ni au Liban ni même au cœur des monarchies arabes de la région, disait The Foregn Policy dans une récente édition. Pour le reste, la solidité des rapports Iran-Syrie a poussé Zarif à se déplacer en plein crise de Covid-19 à Damas pour débattre des modalités de la bataille à poursuivre pour expulser les USA de l'est de l'Euphrate tandis que la Russie, vient d'ouvrir les portes de sa base aérienne à Hmeimim sur l'Iran avec en perspective le déploiement prochain des éléments de la DCA made in Iran voire les missiles iraniens sur cette base qui bénéficie de la Défense rapprochée des S-400 russes.

Alors à quand une riposte "balistique" aux frappes israéliennes? C'est l'axe de la Résistance qui décidera du quand et du comment de la riposte et pas le régime inféodé de Tel-Aviv. En Russie comme en Iran, on sait parfaitement que Netanyahu cherche à mettre à profit le mandat Trump-Pompeo pour provoquer une guerre ouverte, laquelle guerre lui paraît la seule issue à son naufrage politique. Mais puisque l'axe de la Résistance sait gagner des guerres, au contraire du camp d'en face, il lui semble bien opportun de laisser Israël, empêtré qu'il est déjà dans diverses crises, s'épuiser. C'est une tactique bien porteuse dans le cadre de cette stratégie asymétrique que l'axe de la Résistance manie à merveille. Après tout, la petite entité encerclée au Nord et au Sud par l'axe de la Résistance, et désormais bien surveillée depuis l'espace ne saurait tenir trop longtemps face à une fulgurante attaque conjuguée que la Résistance prépare à l'heure qu'il est, sans en révéler les ressorts. Le Shahab 3 dont ont peur si profondément les Israéliens, n'y jouerait qu'un tout petit rôle...

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV