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Les limites de la politique « pression maximale » des États-Unis

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le sattelite Zafar lancé le 9 février 2020 par l'Iran. ©Mizan News Agency

Le psychopathe anti-Iran John Bolton prévoyait le mercredi 19 février l'échec de la politique dite de pression maximale de Trump contre l'Iran, point de vue qui se partage de plus en plus au sein des milieux néoconservateurs. Michael Rubin, l'un des disciples de cette pensée et chercheur au think tank « The American Enterprise Institute » revient sur cet échec, décriant ce qu'il qualifie d'aptitude iranienne à changer les menaces en opportunités. 

« Cela fait maintenant plus d’un an que l’administration Trump a commencé sa campagne de "pression maximale " contre l’Iran et qu’il y a près de deux ans que le secrétaire d’État Mike Pompeo a présenté la fameuse liste de 12 conditions à Téhéran pour qu'il change de comportement régional. Rien ne fait! On a frôlé la guerre et l'Iran se montre de plus en plus déterminé! 

Au fait, la campagne de "pression maximale" de Donald Trump a deux principaux défauts : premièrement, il manque de vision stratégique et deuxièmement parce qu'il défigure la réalité. Certes le Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) a été, suivant ce schéma, "blacklisté" et les troupes US le considèrent comme une entité terroriste. Mais c'est là une méconnaissance de la réalité. Le CGRI n'est pas un simple corps armé mais une façon de voir les choses, une vision du monde qui s'étend à tout. En Iran, on l'appelle la Résistance et elle consiste à n'avoir peur de rien, de voir à travers les défis des opportunités. C'est ainsi que les sanctions ont poussé l'État iranien à investir dans des industries auxquelles aucun autre pays du Moyen-Orient ne pense, que ce soit de façon directe ou indirecte », écrit Michael Rubin.  

« Par exemple, les ingénieurs iraniens travaillent depuis plus d’une décennie sur les nanotechnologies et semblent faire de plus en plus de grands progrès dans ce domaine », écrit Michael Rubin avant de citer M. Saïd Sarkar, secrétaire de l’organisation nationale de nanotechnologie, qui a déclaré récemment que quinze branches scientifiques et technologiques en Iran travaillent dans les domaines qui les rapprochent de près ou de loin de la nanotechnologie. En outre quelque 610 produits de nanotechnologie sont distribués sur le marché iranien : produits pharmaceutiques, construction, textile, automobile, pétrole, gaz, pétrochimie, électroménager. C'est une industrie, qui de l'aveu de Saïd Sarkar, a réussi à exporter ses produits de nanotechnologie à plus de 45 pays du monde et ce malgré les sanctions. 

Foire de nanotechnologie à Téhéran. ©Pars Today/Archives

« Les progrès acquis en Iran sur les fibres de carbone, quant à eux, ont permis à l'Iran de construire des drones plus légers et plus avancés, et peut-être aussi des centrifugeuses plus modernes et on en est désormais à la conception des missiles hypersoniques », a écrit Michael Rubin.

« Plus récemment, le gouvernement iranien a lancé de nouveaux projets pour extraire des terres rares (une spécialité de la Chine, NDLR) tels que le scandium, l’yttrium et les quinze lanthanides. Ces éléments chimiques ont des propriétés industrielles exceptionnelles, notamment dans les industries pétrochimiques où ces terres rares peuvent être utilisées comme catalyseurs ou aimants naturels. Si ces projets iraniens réussissent, ce qui est visiblement en train de se faire, le pays pourrait économiser ses dépenses en devises étrangères et développer ses propres capacités industrielles pour mieux contourner les sanctions économiques unilatérales des États-Unis ».

D’après l’analyste américain, les inquiétudes des États-Unis concernant les "ambitions nucléaires" de la République islamique d’Iran et les informations concernant les acquis du pays en matière de missiles balistiques font souvent la une de la presse occidentale : « Mais les Américains oublient souvent que l’industrie iranienne est une entité en constante croissance qui se diversifie et que l'Iran est l'un des rares pays au monde à maîtriser sans l'appui occidental de nouvelles. Ce serait une erreur que de croire la politique de pression maximale être capable à vaincre cette capacité, une capacité "asymétrique » qui s'incarne de la meilleure des manières par le CGRI. Et vous savez quoi? De plus en plus de pays du Moyen-Orient s'y intéresse! », écrit Michael Rubin. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV