Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a organisé une conférence de presse en marge de la Conférence de Munich sur la sécurité et a abordé l’intention des États-Unis de déployer des missiles en Europe et en Asie.
M. Lavrov a mis en garde les États-Unis contre les conséquences d’un possible déploiement de missiles américains en Europe et dans d'autres régions.
« Bien sûr, nous en parlerons avec la France, mais avant de parvenir à un accord global (sur les missiles), nous devons entamer des négociations multipartites dont feraient aussi partie les États-Unis », a-t-il déclaré.
Critiquant le retrait américain du FNI – Traité sur les forces nucléaires intermédiaires –, il a indiqué: « Ils (les États-Unis) ont anéanti ce traité et œuvrent activement pour le déploiement d’armements en Europe et en Asie. Ce sont des armements qui, un temps, étaient prohibés et ils ne cachent pas leur intention. »
Par armements prohibés, Lavrov fait allusion aux missiles interdits par le traité FNI. Le président russe Vladimir Poutine a annoncé le 2 février 2019 que son pays suspendait sa participation au traité de désarmement nucléaire FNI en réponse à la suspension américaine. Le traité FNI, signé en 1987 par le président américain Ronald Reagan et le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev, visait à l'élimination de tous les missiles de croisière et missiles balistiques américains et russes lancés depuis le sol et ayant une portée se situant entre 500 km et 5 500 km.
Or l’US Air Force a repris l’essai de missiles balistiques jusqu’alors prohibés par le traité FNI.
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Le général Viktor Bondarev, chef du comité pour la défense et la sécurité du Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement russe), a déclaré ce lundi que si les États-Unis insistaient dans leur démarche, Moscou ordonnerait la production des missiles prohibés d’ici six mois.
« Étant donné la performance de nos usines, de nos sociétés de conception de missiles et notre potentiel scientifique et militaire, nous sommes en mesure de produire des missiles de courte et moyenne portée en peu de temps », a-t-il averti.
« Nous visitons souvent nos usines industrielles. Sans aucun doute, la production d’un nouveau missile prend du temps, mais nous sommes capables de concevoir un missile jusqu’à l’étape d’essai en l’espace de 6 à 12 mois », a-t-il ajouté.
Viktor Bondarev n’a pas exclu une renégociation du traité FNI et l’adhésion de nouveaux membres. « Je soutiendrais des négociations équitables sur un traité qui comprend tous les missiles dont les pays membres ont la capacité de production et de déploiement. Ils devront être soumis à un contrôle international plus assidu.