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Aïn al-Asad : les troupes otaniennes pourraient être visées par l'Iran si...

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des soldats français et des Obusiers de 155 mm du système d'artillerie CAESAR sur la base américaine d Qayyara en Irak. (Photo d'Archives)

Entre l'Allemagne d'avant et d'après la visite de la ministre Annegret Kramp-Karrenbauer en Irak, il y a une certaine différence : alors que Berlin justifiait il y a deux semaines le honteux assassinat du commandant en chef de la Force Qods par l'État terroriste américain, son ministre des A.E., Heiko Maas reproche ce dimanche lors d'un entretien accordé à Bild Zeitung "l'approche américaine envers l'Iran" en soulignant que " la menace et l'agression militaire n'apporteront rien" : "Nous voulons empêcher un embrasement généralisé au Moyen-Orient. L'Union européenne devra se référer à la diplomatie au lieu des tensions".

Mais que s'est-il passé en Irak pour que le chef de la diplomatie allemande change de discours? Certains observateurs affirment que la ministre allemande se serait aperçue d'une chose : l'Irak en général et la Résistance irakienne en particulier ne plaisante pas du tout ; les forces étrangères que ce soit celles des États-Unis ou celles de l'OTAN devront faire place nette. Idem pour l'Iran : toute action de l'Europe consistant à activer le mécanisme du règlement des différences dans le cadre de l'accord nucléaire, signifie que celle-ci a décidé d'entrer en guerre contre l'Iran.   

La semaine dernière, le président iranien Hassan Rohani a déclaré dans un discours que si les pays européens se joignaient aux États-Unis dans des actions hostiles contre l'Iran, "la sécurité  de leurs troupes prendrait fin dans la région, elles seraient donc considérées comme "une cible légitime tout comme les troupes américaines".

Les pays européens sont bien conscients du fait que toute tentative de renvoyer le dossier nucléaire iranien au Conseil de sécurité des Nations unies ou le retour des sanctions signifient indirectement une déclaration de guerre. A cet égard, la mise en garde du président iranien à l'adresse de l’Union européenne est bien significative. Il s'agit en effet d'une mise en garde qui fait suite à plus d'un an de promesses non tenues et de la poursuite des pressions contre l'Iran. Après tout quand l'Iran est militairement attaqué et que ses intérêts économiques sont en danger, pourquoi l'Europe qui a une grande part de responsabilité dans cet état de chose devrait être épargnée? Mais quelles seraient les cibles? 

Le site d'analyse Mashregh News proche des milieux militaires iraniens y revient : "Pour l’instant, on est encore loin de chercher à définir la zone cible pour une riposte anti-Europe mais les zones cibles ne manquent pas au regard  de la présence étendue des milliers de soldats et ressortissant de plusieurs pays européens aussi bien sur la région de l’Asie de l’Ouest que dans le nord d’Afrique.

"Une grande majorité des forces européennes est déployée sur les bases où sont stationnées les troupes américaines qui, suite à l’assassinat du général de corps d’armée Qassem Soleimani, ne sont plus à l’abri de la riposte de l’axe de la Résistance. Les soldats stationnés sur les bases de Bagram en Afghanistan, de Qayyarah à Ninve, d'al-Omar et al-Shadadi dans l’ouest de la Syrie et du camp Taji dans le nord de Bagdad, pourraient constituer des cibles faciles, aussi faciles qu'Aïn al-Asad visée le 8 janvier.  

L'OTAN justifie la présence de ses troupes sur le sol irakien par deux facteurs différents : Combattre la menace du terrorisme dans le cadre de la soi-disant Coalition internationale anti Daech et former des unités de l'armée irakienne et des forces peshmergas de la région autonome du Kurdistan. A partir de là elle maintien un important contingent sur place et certains pays comme la France ne cache pas leurs velléités à se faire payer le luxe d'avoir une base permanente sur le sol irakien. 

Selon les données publiées par le site web Euobserver, à l’heure actuelle, environ 3 000 soldats provenant de 19 pays européens sont présents dans différentes régions en Irak. Avec 600 soldats, l’Italie a la plus forte présence militaire sur le territoire irakien tandis que l’Espagne en compte 500 pour se placer au deuxième rang juste devant le Royaume-Uni et la France avec chacun 400 soldats. La Hongrie et l’Allemagne ont déployé respectivement 170 et 150 soldats en Irak. Ces dernières semaines et suite à la montée des tensions en Irak, les principales forces européennes ont interrompu l’entrainement des forces irakiennes mais aussi les opérations conjointes dites anti Daech. Elles ont quitté leurs bases et ont été transférées dans des bases sous le commandement des États-Unis, à Bagdad et à Erbil à savoir, Aïn al-Asad et camp Taji.

Or, aucune annonce officielle sur le retrait des troupes européennes dont françaises n’a encore été faite. Equipées de lourds équipements d’artillerie, les troupes françaises sont stationnées à côté des militaires américains sur la base de Qayyara dans la province irakienne de Ninive, a noté Mashregh News.

Alors que certains rapports faisaient état de la présence des troupes danoises et néerlandaises sur la base d’Aïn al-Asas lors de la frappe balistique du 8 janvier, le porte-parole des forces armées suédoise s’était dit inquiet de la sécurité des militaires suédois stationnés dans le camp Taji dans le nord de Bagdad qui a à plusieurs reprises fait l’objet des attaques à la roquette. L'Europe en général, la France en particulier sont-elles prêts à payer du sang de leurs fils le maintien nocif de l'Etat terroriste US en Asie de l'Ouest? 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV