A en croire l'AFP, un premier convoi de "miliciens pro-Ankara" a atterri à l’aéroport de Mitiga de Tripoli (Libye) à bord de quatre avions. Il s'agit de terroristes venus de Syrie et que chapeaute la Turquie. La nouvelle n'augure rien de bon pour les pays de la région dont et surtout l'Algérie qui considère ce déploiement comme une réelle menace sécuritaire au même titre que celle que représente le général Haftar. Les milieux politiques y voient surtout une reconduction du scénario syrien de 2011, la Turquie et Haftar ayant à jouer le même rôle que jouait à l'époque le couple Qatar/Turquie.
Selon des sources bien informées, un peu plus de 500 terroristes (turkmènes) pro-Turquie se trouvent à Tripoli tandis que la Turquie semble déterminée à intervenir militairement en Libye à la demande expresse du gouvernement d’entente nationale de Fayez al-Sarraj. L'Armée syrienne libre serait ainsi ressuscitée, espère Ankara. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, et son ministre des Affaires étrangères avaient annoncé plus tôt la décision d’Ankara d’envoyer des troupes en Libye à la demande de Tripoli. Mais même sans cette mise en scène, Ankara aurait fini par décider de ce transfert qui revient à faire d'une pierre deux coups: primo, un pays de l’OTAN utilise les moyens aériens et maritime de la plus grande alliance militaire au monde pour transporter des mercenaires considérés comme « terroristes » du théâtre des opérations en Syrie septentrionale au champ de bataille autour de Tripoli en Libye occidentale. secundo, il prépare le scénario d'une grande guerre, identique à celle de la Syrie, touchant cette fois l'Afrique du Nord.
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C'est dans ce contexte que des sources de sécurité à l’aéroport de Mitiga rapportent l'arrivée d'un grand nombre d’éléments syriens armés soutenus par la Turquie. Selon cette source, la compagnie aérienne libyenne Afriqiyah Airways et la compagnie al-Ajniha, propriété d’Abdelhakim Belhaj (ancien gouverneur militaire de Tripoli), ont transporté ces éléments en soutien au Gouvernement d’union nationale libyen. Les quatre avions de ces compagnies aériennes ont atterri à l’aéroport de Mitiga de vendredi à dimanche dernier pour transporter à Tripoli les éléments de l’organisation terroriste de l’Armée syrienne libre (ASL), soutenue par Ankara.
En réaction à l’accord conclu entre Fayez al-Sarraj, chef du Gouvernement d’union nationale et la Turquie, son rival, le général Khalifa Haftar, chef de l’Armée nationale libyenne (ANL) a demandé à son tour au président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, de déployer des troupes terrestres en Libye pour le soutenir. Le scénario d'une grande guerre où sont impliqués les pays de l'OTAN, les États-Unis et la Russie se met donc en place, mais le risque en est non pas une "implosion de l'OTAN" comme veulent le faire croire les analystes occidentaux, mais bien faire une "implosion bien recherchés" des pays de l'Afrique du Nord dont l'Algérie.
Il y a quelques jours, le site Menadefense affirmait que l’Algérie va acquérir des chasseurs furtifs Su-57, démarche destinée à renforcer l'Armée de l'air algérienne. Selon Avia.pro, site militaire russe, l'Algérie sera le premier acheteur de systèmes russes de défense aérienne S-350 Vityaz.
The algerian official tv showed 3 times photos of S-350 vityaz ...it is very interesting and might be a clear message that algeria will receive the S-350 SAM system soon pic.twitter.com/FtrmsPgHp0
— kimo dial (@aggounkamel4) January 1, 2020
Les sources arabes soulignent que le S-350 Vityaz russes, "apparaissant régulièrement lors des réunions des représentants du ministère algérien de la Défense": " Dans ce contexte, l'Algérie semble vouloir non seulement se procurer des chasseurs Su-32 (version d'exportation du Su-34 - environ Ed.), Su-35 et Su-57, mais aussi des systèmes de défense aérienne S-350 Vityaz. L'Algérie semble se préparer à faire face à toute éventualité.