Alors que les États-Unis et l'OTAN viennent de lancer leurs premières frappes hybrides contre les sites pétroliers syriens au nord du pays, la Russie a décidé de multiplier les batteries de missiles antimissiles Pantsir à travers tout le territoire syrien. C'est une décision bien significative dans un contexte de tensions israélo-russes. En effet, le 20 novembre dernier, le régime de Tel-Aviv, en prenant d'assaut des cibles dans la banlieue de Damas et au sud syrien, a prétendu avoir été capable de "neutraliser" les batteries de Pantsir et de les empêcher d’intercepter des missiles:
"Il y a une explication logique à l’incapacité des systèmes de défense anti-aériens syriens à repousser les frappes aériennes israéliennes, plus tôt cette semaine, dimanche 20 novembre, et à l’inaction totale des systèmes de missiles russes Triumph S-400. L’une des principales raisons est le brouillage des radars par Israël, a même prétendu la presse sioniste. La réponse russe n'a pas tardé à venir.
"Les forces armées russes ont déployé environ 30 batteries du système de défense antiaérienne Pantsir-S en Syrie, a déclaré cette semaine l'expert militaire Sergei Khatylev cité par Avia.Pro, une publication militaire russe qui affirme qu'à ce jour, plus de 30 batteries de missiles du système antiaérien Pantsir-S sont déployées en Syrie et sont au service de l'armée syrienne.
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La publication affirme ne pas connaitre l’objectif du déploiement par la Russie d’un si grand nombre de systèmes de missiles de défense antiaérienne Pantsir-S, ni le fait que ce déploiement date de quand. Cependant, et selon les analystes consultés par Avia.pro , la Russie pourrait, à renfort de ce nombre impressionnant de Panstir, bien "fermer une très grande partie de l’espace aérien de la Syrie". Cette information est publiée alors que plus tôt cette semaine, des sources bien informées faisant état des négociations entre Damas et Pékin pour la livraison des batteries de missiles antimissile HQ-9 soit l'équivalent chinois des S-300 à la Syrie, une mesure qui aurait été prise de concert avec Moscou et sans doute pour obvier au refus russe d'activer les S-300 contre l'aviation israélienne.
En dépit des prétentions de la presse israélienne et américaine, le système Pantsir de la DCA syrienne a bien riposté aux frappes du 20 novembre en interceptant la moitié des 18 missiles tirés. Les performances du Pantsir-S lui permettent normalement de contrer à la fois les missiles de croisière à faible altitude qui se trouvent à distance et les drones kamikazes. L’armée syrienne possède le système de défense antiaérienne Pantsir-S depuis plusieurs années. Sa présence accrue répond à une activation du rôle du contingent russe dans des régions où les attaques au drone ennemies se multiplient, dont et surtout le nord-est de Lattaquié.
Lors de leur opération la plus récente lancée le 25 novembre, les forces russes et syriennes ont frappé les positions des terroristes du Parti al-Turkistani près de la ville de Kabani, soit des hauteurs d'où les terroristes largement soutenus par la Turquie et l'OTNA et les Etats-Unis lancent des raids au drone et au missile contre les positions de l'armée syrienne et contre la base aérienne Hmeimim.
Au regard des évolutions qui suivent, la Russie est tentée par la mise en place d'une zone no-fly dans une grande partie du ciel syrien, et le placer sous une ombrelle antimissile plus large. les S-300 chinois en feraient également partie. Les dernières frappes israéliennes auxquelles auraient pris part les USA, alors en manoeuvre aérienne en Israël, ont été violemment condamnées par Moscou qui les a qualifiées de "grande erreur"