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Macronie: "Sidi Bouzid" arrive en France

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Premier cas de l'immolation par le feu à Lyon en France. (Photo d'illustration)

Alors que la France s'apprête à s'engager militairement dans le golfe Persique  pour ce que le Quai d'Orsay qualifie d''engagement sécuritaire indéfectible envers Israël", un premier cas d'auto-immolation est rapporté en France. La raison ? extrême précarité. Pour un régime macronien qui s'apitoie sur le sort des consommateurs iraniens de l'essence et qui se permet de donner des leçons du respect des droits de l'homme, de la liberté ou encore des leçons d'égalité au reste du monde, c'est plutôt limite. Il s'agit d'un étudiant à Lyon dans l’Est de la France qui accuse, dans une note retrouvée sur les lieux de son immolation, les trois derniers présidents français de lui avoir volé sa jeunesse! 

Se référant à la récente tentative d’un étudiant de 22 ans qui a tenté de s’immoler à Lyon en signe de protestation contre la précarité à laquelle il est confronté, le New York Times fait part de l’intensification des protestations estudiantines en France.

Plusieurs centaines d'étudiants se sont réunis le 12 novembre 2019 devant le Crous de Lyon où Anas K, âgé de 22 ans, s'est immolé. © AFP

Le journal américain évoque en effet dans un rapport la tentative de suicide d’un étudiant originaire de Saint-Etienne devant le bâtiment du Crous (centre régional des œuvres universitaires et scolaires) de l’université Lyon II début novembre :

« Après qu’un étudiant a tenté de s’immoler par le feu à Lyon, des centaines de personnes se sont rassemblés dans différentes villes pour dénoncer le gouvernement d’Emmanuel Macron de créer ‘des incertitudes sur l’avenir de tous’ »

Ce drame est un nouveau coup pour le gouvernement français et pour le président Macron.

Le lieu où l’étudiant en licence, Anas K., a tenté de mettre fin à sa vie n’a pas été choisi par hasard, comme il l’a révélé dans un message posté sur Facebook quelques heures avant :

« Je vise un lieu politique, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et par extension, le gouvernement. »

 

 

Selon le New York Times, « le jeune étudiant a été brûlé à 90% et en dépit du fait qu’il ait été pris en charge rapidement au Centre des brûlés de Lyon, il se trouve actuellement dans le coma ».

Depuis cet acte irréparable du jeune étudiant, les syndicats d’étudiants ont appelé tous les Français à se mobiliser. Appel largement suivi car un grand nombre de Français ont défilé à travers la France pour témoigner leur colère.

Faisant référence au rapport de l’Union nationale des Etudiants en France (UNEF), le New York Times a fourni un bilan révélateur de la situation critique à laquelle sont confrontés les étudiants français :

« En 2017, un étudiant sur cinq vit sous le seuil de pauvreté et de nombreux étudiants sont obligés de travailler pour subvenir à leurs besoins. »

Le gouvernement français a tardivement réagi au suicide de l’étudiant de l’université de Lyon II, en indiquant que les protestataires avaient instrumentalisé l’auto-immolation d’Anas K.

La secrétaire d’État chargée des Affaires européennes Amélie de Montchalin, a prétendu que ce geste n’était pas à visée politique. « On comprend bien qu'il y a des revendications, des difficultés » ; « Ce que je trouve dangereux moi c'est que dans notre démocratie, certains groupuscules, certains militants se servent de cet événement, le récupèrent. »

Pour sa part,  la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a rencontré les syndicats des étudiants en leur promettant de mettre en place "un numéro d'appel au plus tard d'ici la fin de l'année" pour accompagner les étudiants en difficulté.

« Ce qui s’est passé à Lyon est absolument terrible et horrible », a déclaré le président Macron, le jeudi 14 novembre.

Il a ensuite fait un rappel des mesures adoptées par son gouvernement pour diminuer certains frais de scolarité et faciliter le processus de l’obtention de la bourse. Il a par ailleurs dit que les Français étaient trop pessimistes à propos de l’avenir du pays. Et les propos du président français n’ont apparemment convaincu pas grand monde car les critiques fusent depuis.

Rappelant que les Gilets Jaunes avaient fêté la semaine dernière leur premier anniversaire, le New York Times a signalé que désormais le gouvernement français devait se débattre avec une nouvelle protestation, celles des étudiants.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV