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"On pourrait armer les Kurdes et les faire retourner contre Damas" (Haim Tomer)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Véhicules blindés de l'armée russe près de Douma, le 23 avril 2018. ©Reuters

« Israël doit adopter une position claire vis-à-vis des Kurdes », a réclamé mercredi un ex-haut responsable du Mossad, à peine quelques heures avant l'annonce de l'issu des négociations de Sotchi entre Erdogan et Poutine, négociations qui ont été qualifiées par plus d'un observateur, à quelque remarque près, de "marche arrière d'Ankara face à Damas. « Compte tenu des récentes évolutions dans la région, des soudaines volte-faces du président américain Donald Trump ainsi que ses anciennes relations avec les Kurdes, Israël ne devra plus hésiter à soutenir clairement les Kurdes », a dit cet ancien du Mossad qui est même allé jusqu'à plaider en faveur de nouvelles alliances pour Tel-Aviv.  

 

Haim Tomer, ex-haut responsable du Mossad, n'a pas hésité à s'en prendre à Trump en l'accusant d’électoralisme : « Trump s’adapte aux prochaines élections. Les Américains ont peur de voir leurs fils périr dans des guerres qui ne servent pas les intérêts américains. De plus, Trump se fait distinguer par ses changements d'humeur et de position, ce qui rend difficile la compréhension de ses politiques ». Plus loin, l'Israélien revient sur le retrait de Netanyahu de la scène politique et en accuse le président US : « Il y avait une inquiétude aux États-Unis au sujet d'Israël depuis l'annonce de la tenue de nouvelles législatives. Trump a compris que Netanyahu ne réussirait pas à former un cabinet, ce qui l'a poussé à le placer dans le camp de perdants. Tout ceci n'est pas bon pour Israël alors que la Russie continue sa montée en puissance au Moyen-Orient. À la faveur de l'accord de Sotchi et le retrait US de Syrie, la Russie est désormais le maître des lieux, une Russie qui sous règne de Poutine est loin d'être l'ami d'Israël », a déclaré Tomer.

« Vu le jeu que mène Moscou à l'égard des Kurdes et son succès à les faire rallier, il est nécessaire qu'Israël adopte une position claire face aux Kurdes. Je vous dis qu'Israël peut aider les Kurdes car ils ont finalement besoin d'armes. Israël peut prendre des mesures bien plus complexe à cet égard. Ce qui se passe aujourd'hui, aura pour conséquence de renforcer le statut Russie/Syrie/Iran et Israël devra bien réagir », a-t-il ajouté. 

L’ex-responsable du service des renseignements d'Israël a poursuivi : « on parle de la nécessité de chercher un nouvel allié en lequel Israël puisse avoir confiance; nous parlons depuis un certain temps aux Russes, mais Israël est confronté à des problèmes internes. Le monde entier sait ce qui se passe à l’intérieur d’Israël et, même du point de vue de Poutine, nous sommes dans une position faible. Poutine n'est pas notre ami parce qu'il parle à Erdogan, parce qu'il travaille avec les Iraniens mais même Poutine pourrait se faire avec Israël si nous agissons comme il faut », a dit l'ex-agent, visiblement inquiet de perdre un terrain favori d'ingérence en Syrie à savoir les Kurdes syriens. L'idée d'armer les Kurdes et les faire retourner contre l'État syrien et la Russie, juste après qu'ils aient été abandonnés par les Américains, est évoquée par ailleurs de plus en plus par certains milieux en Israël.

En effet, tout au long de l'été, des frappes au drone attribuées à Israël et visant les forces des Hachd al-Chaabi irakien auraient été lancés depuis le nord-est syrien. La fin du "Rojava" signifie aussi une perte du terrain pour Israël sur la rive est de l'Euphrate. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV