TV

Khartoum fait monter les enchères pour Riyad et menace de lâcher la coalition

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le roi Salmane d'Arabie saoudite et le président du Conseil de souveraineté de la République du Soudan, Abdel Fattah al-Burhan. ©AFP

C'était sans compter avec la fronde soudanaise ! La junte militaire au pouvoir qui a encaissé des milliards de dollars pour servir d'armée au royaume saoudien face à la Résistance yéménite, se met à faire chanter Riyad : "L’Arabie saoudite n'aide pas le Soudan à ce que son nom soit retiré de la liste des sanctions américaines, et bien Khartoum ne promet plus rien à Ben Salmane". Surtout qu'Ansarallah, plus fort que jamais, a sensiblement intensifié ses frappes anti-mercenaires. La spectaculaire opération "Nasr Min Allah" qui s'est soldée par la capture entre autres de centaines de "mercenaires soudanais" a une suite : des frappes au missile contre les positions des soldats soudanais dans des provinces stratégiques comme Taëz, la troisième plus riche du pays avec son port stratégique, Mokha, sorte d’avantage pour un allié dont les militaires luttent contre les forces de l’armée et d’Ansarallah du Yémen.

Dans la nuit de dimanche à lundi, des missiles de courte portée yéménites se sont ainsi abattus sur les positions des forces soudanaises à Taëz, dans le sud-ouest du Yémen. Cette attaque tombe d'ailleurs au pire moment pour l'Arabie saoudite, puisque les Émirats, selon certaines informations, ont renforcé leurs positions à Taëz en vue de prendre pour cible les forces pro-saoudiennes. D'où sans doute les efforts intenses de Riyad auprès des États-Unis pour que le Soudan soit rayé de la liste des sanctions avant qu'il ne soit trop tard. Selon le journal égyptien Youm7, une délégation soudanaise est d'ailleurs en visite en Arabie saoudite et elle a eu des entretiens avec les responsables du ministère saoudien des Affaires étrangères de "tout, de la guerre au Yémen, et des sanctions économiques". 

Les médias révèlent surtout la rencontre du président du Conseil de souveraineté de la République du Soudan, Abdel Fattah al-Burhan avec le roi Salmane d’Arabie, et le fait que le royaume dit faire tout pour sortir le nom du Soudan de la liste des sanctions américaines. Mais Khartoum veut cette fois plus que de simples promesses. Le roi et sa cour viennent aussi de faire part de la volonté du royaume d'investir dans des projets économiques nouveaux au Soudan et y activer ceux déjà existants.

Est-ce suffisant? Quelques jours après la frappe au drone du 14 septembre contre les sites pétroliers d'Aramco à Buqayq et à Khurais, le Soudan a annoncé le départ de deux de ses principales brigades qui ont quitté la côte ouest pour l’Érythrée. Alors que certaines informations n'écartent pas une nouvelle étape de l'opération "Nasr Min Allah", les sources proches de Riyad annoncent très clairement la crainte de voir le contingent soudanais de faire place nette et de quitter le champ de bataille ou pire de s'aligner sur les positions des Émirats, Abou Dhabi préparant visiblement une nouvelle étape de sa guerre contre Riyad  au Sud. 

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV