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Aramco frappée : le département d’État et le Pentagone divisés

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Troupes américaines. ©Reuters

Selon un prestigieux magazine américain, le département de la Défense et le département d’État américain ont eu de sérieuses divergences sur la manière de réagir à l’attaque contre les installations pétrolières saoudiennes.

Le secrétaire d’État à la Défense et le chef d’état-major de l’armée américaine ont annoncé lors d’une conférence de presse conjointe samedi que le président Donald Trump avait accepté de déployer davantage de troupes en Arabie saoudite dans le cadre du plan baptisé « la protection de l’Arabie saoudite ».

Les États-Unis vont envoyer en Arabie saoudite des forces de défense supplémentaires, notamment des systèmes de défense antimissile et antiaérienne, ainsi qu’un certain nombre de soldats, en réponse à l’attaque des Yéménites contre les installations pétrolières du royaume, ont annoncé vendredi des responsables américains de la défense, cités par Foreign Policy.

Samedi dernier, les installations de la compagnie pétrolière Saudi Aramco ont été la cible de frappes aériennes massives de l’armée yéménite, qui a bloqué les exportations de 5,7 millions de barils de pétrole.

Dans le même temps, les responsables américains et les médias occidentaux ont largement tenté de suggérer que les attaques ne venaient pas du Yémen et sont allés jusqu’à blâmer l’Iran pour ces attaques, affirmation que Téhéran a fermement rejetée.

« À la demande de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis, le président a approuvé le déploiement de forces américaines, qui sera défensif par nature, et principalement axé sur les forces aériennes et la défense antimissile », a annoncé le vendredi 20 septembre le ministre américain de la Défense, Mark Esper.

Le déploiement impliquera un nombre modéré de troupes et sera principalement défensif, a précisé le Pentagone. Le général Joseph Dunford, chef d’état-major des armées des États-Unis, a déclaré pour sa part que ce déploiement ne concernerait pas des milliers de soldats, sans fournir plus de détails.

Dunford rencontrera au cours du week-end des responsables saoudiens et des responsables du commandement central américain pour discuter des capacités qui répondront aux besoins de l’Arabie saoudite en matière de « capacités de défense renforcées », a-t-il déclaré.

Le Foreign Policy a rapporté après la conférence de presse qu’il y avait un grave désaccord entre les ministères américains des Affaires étrangères et de la Défense sur les modalités d’attaque contre Aramco. « Comme d’autres responsables américains et saoudiens, le secrétaire américain à la Défense, Mark Esper, a refusé de confirmer que les attaques sur Aramco avaient eu lieu depuis l’Iran », a écrit Foreign Policy. « Cependant, il a noté que les enquêtes saoudiennes et internationales avaient conclu que les armes utilisées dans l’attaque étaient de fabrication iranienne et que l’attaque ne venait pas du Yémen. »

Les responsables de l’administration Trump sont divisés sur la manière de réagir. Les responsables de la défense ont fait valoir que les États-Unis devraient s’abstenir de toute réponse militaire agressive et mener plutôt une action secrète parallèlement à l’engagement diplomatique la semaine prochaine à l’Assemblée générale des Nations unies, selon un communiqué d’un haut fonctionnaire de l’administration Trump.

Le département d’État a plaidé pour une « augmentation substantielle des forces », contrairement au désir du Pentagone de réduire les risques d’une escalade, a déclaré le responsable.

Si les rapports de Foreign Policy sont exacts, il semblerait que Trump ait finalement rejeté l’idée du département d’État américain. Car, ce que Esper et Dunford ont annoncé hier matin n’impliquait pas une augmentation massive de troupes américaines dans le golfe Persique.

Au cours de sa campagne électorale de 2016, le président américain, tout en critiquant les guerres menées par les USA dans la région par le passé, a promis aux électeurs américains d’éviter les tensions au Moyen-Orient. Il a plus tard insisté sur cette position.

La revue américaine a également écrit que « les responsables saoudiens ont refusé d’accuser directement l’Iran et semblent vouloir éviter une guerre à grande échelle avec l’Iran ».

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SOURCE: FRENCH PRESS TV