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La Résistance libanaise est-elle en mesure de clouer au sol l'armée de l'air israélienne?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Code militaire important révélé par Nasrallah. ©Al-Manar

Cette vaste région de 1200 kilomètres carrés qui devrait être prise pour cible des missiles du Hezbollah au cours de la prochaine guerre Israël/Résistance et la carte qui la visualise continuent à faire couler beaucoup d'encre. Avec quoi le Hezbollah compte frapper la profondeur stratégique d'Israël qui abrite quartiers généraux, usines, aéroports, centrales électriques...? Le secrétaire général du Hezbollah avait reconnu, il y a cinq ans, que le mouvement de la Résistance libanais détenait depuis 2006 un missile, dénommé Fateh-110. Est-ce l'arme fatale de la Résistance? Peut-être mais il y a plus.  

Le Fateh-110 est un missile balistique à courte portée qui, selon les experts israéliens, pourrait facilement atteindre Tel-Aviv depuis le sud du Liban.Citant un responsable occidental  l’Associated Press dit même que l'engin dispose de systèmes de guidage beaucoup plus précis que tout ce que le Hezbollah aurait en stock. Pour le chroniqueur militaire israélien, Uzi Rabin, les missiles Fateh sont bien meilleurs que les missiles SCUD et portent des ogives pouvant peser jusqu'à 500 kilogrammes. C'est un missile de technologie iranienne d'une portée de 300 km dont l'ogive est hautement explosive , rapporte le site web Defense-Update. Le missile mesure en soi 8,86 mètres (29 pieds) de long.

Missile Fateh 110. (Archives)

Une analyse datée du juillet 2018 pour The Atlantic affirme que l’arsenal du Hezbollah comprend au moins 100.000 roquettes et missiles, soit dix fois plus qu’en 2006. Ces armes comprennent probablement le missile Fateh-110, des missiles Scud, guidés en surface, soit des missiles qui pourraient viser les avions militaires israéliens. Le Hezbollah dispose aussi d'un programme de drone de plus en plus sophistiqué. Dans le même temps, des responsables militaires israéliens ont prévenu que le Hezbollah pourrait tirer 1.200 roquettes par jour dans le cadre d’un futur conflit, contre environ 100 roquettes par jour il y a 12 ans. L’analyse rappelle que les systèmes de défense antimissile d’Israël pouvaient faire face à "certaines menaces", mais seraient dépassés par le nombre impressionnant de roquettes et de missiles que le Hezbollah peut tirer. Le texte se réfère, ainsi, à Ofer Zalzberg, un analyste de l’International Crisis Group pour Israël et la Palestine, pour rappeler qu’en cas de guerre, la population israélienne absorbera des coups qu’elle n’a pas subis depuis des décennies. Michael Elleman, chercheur à l’Institut international d’études stratégiques affirme, lui, que les missiles Fateh 110 du Hezbollah « compliqueront considérablement les projets israéliens ».

Quelles sont les cibles du Hezbollah ?

Deux cibles sont plus importantes que les autres : la centrale atomique de Dimona, au cœur des territoires occupés, et les dépôts d’ammoniac, aux alentours de Haïfa. Les deux avaient été déjà citées par Seyyed Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah.

Depuis Dimona jusqu’au zéro frontalier avec le sud du Liban, la distance n’est que 225 km. Un missile Fateh 110 peut, donc, facilement atteindre cette cible. L’autre cible, à savoir les installations d’ammoniac de Haïfa, s’avère plus sollicitée : elles sont plus faibles que celles de Dimona d’autant plus qu’elles se trouvent plus à la portée du Hezbollah sans oublier que leur explosion sera plus dangereuse.

Quoi qu’il en soit, le secrétaire général du Hezbollah était assez clair et déterminé lors de son entretien, vendredi 12 juillet, avec Al-Manar pour évoquer la totale maîtrise de la Résistance libanaise de ce qui constitue une banque de cibles stratégiques à atteindre : « Le long de la ligne côtière, depuis la colonie de Netanya jusqu’à Ashdod, soit une bande de 70 km de longueur et de 20 km de largeur, où se trouve un grand nombre de colonies israéliennes qui est exposée. C’est une étendue de 1.200 km² qui abrite, aussi, tous les centres gouvernementaux, dont l’aéroport Ben Gourion, les dépôts d’armes, l’usine pétrochimique et les ports de Tel-Aviv et d’Ashdod. Imaginez alors que la Résistance, avec ses dizaines de milliers de missiles à sa disposition, vise cette région. Est-ce que le régime sioniste pourra tolérer les impacts d’une telle attaque ? Seulement quelques missiles suffisent pour le nord d’Israël, et nous pouvons aussi tirer quelques missiles sur la bande côtière. Qui peut alors ramener l’autre à l’Âge de pierre, Israël ou la Résistance ? »

Sur base de ces révélations, il est clair que le Hezbollah dispose de missiles avec une portée de plus de 400 km qui peuvent atteindre la ville portuaire d’Eilat, au bord de la mer Rouge, soit la plus loin cible possible sur les territoires occupés.

Fiasco total en termes de renseignements puisque de 2006 jusqu’à 2012, le régime sioniste a essayé par tous les moyens possibles d’empêcher le Hezbollah de se procurer des armes susceptibles de changer l’équilibre de force entre les deux parties. D’où les raids aériens menés en fin 2012 contre des cibles en Syrie, dans le but déclaré de détruire les usines et ateliers de fabrication d’armes du Hezbollah sur ce territoire. Mais depuis cette date, Israël a opté pour une nouvelle stratégie: empêcher le Hezbollah de s’acquérir des missiles intelligents de haute précision. Inutile. Hassan Nasrallah a, judicieusement, noté : "Les Israéliens disent qu’il nous est interdit de nous procurer des missiles de haute précision, mais c’est déjà fait et nous en disposons à l’heure qu’il est. Le Hezbollah est capable de détruire Israël, une destruction indescriptible, un paysage inimaginable. Les Israéliens le savent très bien".

L’échec de la stratégie militaire israélienne est définitif : le Hezbollah dispose non seulement des missiles de haute précision et de longue portée, mais encore il en détient un grand nombre dans ses réserves. Mais Nasrallah a aussi promis des surprises aux Israéliens: une sorte d'arme qui serait dirigée contre les avions israéliens, quitte à remettre en cause la supériorité aérienne d'Israël. De quoi s'agit-il? 

Dans un article publié par Al-Binna, l'analyste Sadegh al-Hosseini écrit : 

"La référence faite par Nasrallah aux capacités électroniques de la Résistance, à ses armes, à ses salles d'opération et à ses équipements de guerre électronique prouve que le Hezbollah maîtriserait les méthodes de guerre électronique au point de s'offrir une protection antiaérienne. Il pourrait s'agir de la couverture aérienne ou d'un parapluie de la défense aérienne, si on veut qui passerait par exemple par une cyberattaque en règle contre les centres de communication civiles ou militaires en Israël. Le Hezbollah pourrait être en possession des armes électromagnétiques, capables d'agir en fonction de leur cible. On se rappelle qu'au cours de la dernière escalade contre Gaza (mois de mai) pendant laquelle la Résistance palestinienne a tiré plus de 700 missiles contre Israël, l'aviation israélienne a souffert d'un problème d'aveuglement. Aucun analyste militaire israélien n'a osé évoquer la question mais la Résistance a réussi une première percée. Au cours d'une future guerre, il est parfaitement pensable que le Hezbollah puisse clouer au sol l'armée de l'air d'Israël via ses cyberattaques".  

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV