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Pompeo ne veut plus d'ambassade en Irak mais un simple détachement

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La cérémonie de l'ouverture de l'ambassade américaine à Bagdad en 2009. ©AP

L’évacuation soudaine en mai des diplomates US de l’Irak a laissé quelques centaines d’entre eux dans les limbes et il ne semble pas que les États-Unis aient l’intention de revenir sur leur décision de faire retirer leurs diplomates de l'Irak. Et pourquoi rester en Irak où les autorités se sont déjà éloignées de l'Amérique pour se rapprocher de l'Iran et ce, en pleines tensions Iran/États-Unis?

Le magazine bimestriel Foreign Policy (FP) a publié le 12 juin l’analyse exclusive de son reporter, Robbie Gramer, autour de la décision prise il y a deux mois par la diplomatie américaine de réduire le nombre de ses diplomates en Irak au moment où les tensions Iran/États-Unis s’intensifient.  

«C’était en mai dernier que le secrétaire d’État des États-Unis, Mike Pompeo, a ordonné l’évacuation partielle des diplomates de l’ambassade américaine en Irak, en raison de l’escalade des tensions avec la RII. Maintenant, plusieurs responsables du département d’État américain ont annoncé que le nombre réduit du personnel de l’ambassade deviendrait effectivement permanent ; une décision qui pourrait affaiblir le statut de l’ambassade américaine qui a des tâches importantes à accomplir et parmi lesquelles la lutte contre l'influence iranienne en Irak. Au demeurant, la décision du département d’État aurait pour effet à courte durée de laisser isolés les diplomates à Washington sans qu’il y ait une ambassade à laquelle ils retournent », a écrit l’analyste du Foreign Policy.

Citant un porte-parole du département d'État, Gramer écrit que cette façon de se retirer de l’Irak était « inexacte » bien qu’aucune décision précise n’ait toujours été prise concernant le détachement permanent des diplomates. Le reporter du Foreign Policy croit toutefois que les décisions ont déjà été adoptées à ce sujet. Pour prouver cette allégation, Gramer fait allusion aux propos des trois autres responsables du Département d'État, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat. Ils ont déclaré qu’à la suite de l'évacuation en mai des diplomates américains, la réduction de leur nombre était traitée de facto comme une décision permanente de la part du département d’État américain.

«Ils ont déjà pris la décision politique de ne pas réenvoyer ces personnes. Mais ils ne l'appellent pas réellement la diminution du personnel de l’ambassade ; ils disent simplement qu'ils examinent un départ programmé », a déclaré le responsable.

La réduction des diplomates américains en Irak pourrait s’expliquer par le fait que Washington se sentait plus isolé que jamais dans un Irak où les Américains sont de plus en plus détestés. Cette idée intervient surtout après le fameux scandale de la CIA Cependant, ils tentent de tromper l’opinion publique en prétendant qu’il n’était pas indispensable de maintenir une grande présence dans l’ambassade à Bagdad. Le reporter du Foreign Policy souligne à ce sujet :

« L’ambassade compte encore des milliers de personnes, mais seule une petite partie du personnel remplit directement les fonctions diplomatiques essentielles, notamment des responsables politiques, des responsables des questions économiques et des responsables de la diplomatie publique. La majorité d'entre eux sont des entrepreneurs, du personnel de sécurité ou des représentants d'autres agences fédérales y compris du secteur du renseignement. »

Garmer dit que selon deux responsables du département d’État, il y a aujourd’hui moins de 15 fonctionnaires de département dans l’ambassade et qu’ils travaillent simplement sur des questions diplomatiques essentielles. Selon l’auteur de l’article, les diplomates américains se sentent à l’heure actuelle déçus et marginalisés puisque l’ambassade américaine en Irak serait maintenant quasiment vide. En effet, ils ne se voient plus à la hauteur pour imposer leur diktat à un Irak que les USA occupaient il n'y a pas si longtemps. Déçue par les responsables du gouvernement au pouvoir en Irak, la diplomatie américaine paraît « avoir abandonné l’Irak ».

À la mi-mai, Pompeo a ordonné le retrait du personnel non indispensable de l’ambassade américaine en Irak à la suite de ce que l’administration Trump avait appelé des «menaces iraniennes» mettant en danger ce personnel diplomatique. Certaines sources diplomatiques déclarent que 275 diplomates américaines ont quitté le sol irakien mais le département d’État américain a lui évité de confirmer le chiffre.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV