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La diplomatie asiatique réussira là où la diplomatie européenne a échoué?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Premier ministre japonais s'exprime aux micros des journalistes à l'aéroport de Haneda avant de quitter Tokyo pour Téhéran, le mercredi 11 juin 2019. ©IRNA

48 heures avant que le Premier ministre japonais, Abe Shinzo prenne l'avion pour se rendre à Téhéran, les États-Unis d'Amérique ont annoncé de nouvelles sanctions anti-iraniennes qui ont frappé pour la première fois le secteur de la pétrochimie. S'il est vrai que ces sanctions, d'après de nombreux experts du secteur, sont loin d'être aussi efficaces que les Américains le croient, il n'en reste pas moins que ce geste avait pour l'objectif de jeter de l'ombre sur la "médiation japonais". À Téhéran, on s'intéresse peu à l'affaire de médiation. Le porte-parole de la diplomatie iranienne a affirmé que "l'Iran n'avait nullement besoin de médiateur" car "il n'a pas besoin de dialoguer avec une Amérique qui viole systématiquement le droit international ". Et puis le dialogue n'a pas de sens quant l'une des deux parties se croit au dessus de la loi. 

S’exprimant aux micros des journalistes, avant de quitter Tokyo pour Téhéran, le Premier ministre japonais a toutefois émis l’espoir que cette rencontre avec les autorités iraniennes puisse contribue à apaiser les tensions, sans aller jusqu'à réduire sa visite à ce seul aspect. 

Abe Shinzo, dont la visite en Iran marque la première d’un Premier ministre japonais depuis 40 ans, envisage surtout de mettre à profit l'occasion de cette visite pour booster les "relations amicales et traditionnelles Téhéran-Tokyo". La troisième économie mondiale, largement dépendante du pétrole iranien, n'a jamais rompu ses relations commerciales avec l'Iran même au plus fort des sanctions anti-iraniennes et n'a jamais adhéré au régime de sanctions anti-Iran. C'est un comportement que les Iraniens apprécient beaucoup. Même depuis le refus US de proroger les dérogations aux sanctions visant l'Iran, Tokyo continue à faire ses achats et négocie une issue.  

C'est sans doute pour cette même politique que le Premier ministre Abe, attendu ce mercredi à Téhéran, sera reçu en audience par le Leader de la Révolution islamique, l'Ayatollah Khamenei. Les médias occidentaux définissent une mission de "déconfliction" pour Abe qui ne semble pas correspondre à la réalité : d'après cette hypothèse, Abe aura pour mission de dégager une désescalade des tensions entre Téhéran et Washington, en prélude à un dialogue direct. Cette hypothèse est fort peu probable surtout après la dernière sanction US visant 33 sociétés iraniennes actives dans le secteur de la pétrochimie. Pour le reste, Abe a de larges bénéfices à tirer de cette visite : outre le renforcement des relations réciproques, le PM japonais compte marquer des points à l'international alors que l'opinion nippon lui reproche ses déboires dans le dossier nord coréen. 

Ainsi M. Abe sera le premier Premier ministre japonais à se rendre en Iran depuis la visite de l’ancien Premier ministre Takeo Fukuda en 1978, peu avant la Révolution islamique. Le Japon n’est pas un signataire du Plan global d’action commun (PGAC), mais a appuyé cet accord international. La visite de M. Abe à Téhéran est une bonne occasion de faire progresser la position diplomatique du Japon avant le Sommet du G20, qui se tiendra les 28 et 29 juin à Osaka, sommet auquel le président iranien devra être invité. Citant un diplomate de haut niveau, le journal Japon Times a affirmé que M. Abe n'avait aucune mission de médiation à remplir et qu'il cherchait surtout à éviter une escalade. Le 11 juin, le ministre japonais des Affaires étrangères a affirmé en présence des journalistes à Téhéran que son pays attachait une grande importance à ses liens avec l'Iran et qu'il est faux de réduire la visite de M. Abe à une simple médiation. 

Abe Shinzo et Hassan Rohani se sont déjà rencontrés sept fois au cours de ces dernières années.

Le Premier ministre est attendu ce mercredi 12 juin après-midi à Téhéran. Il sera accueilli à l’aéroport de Mehrabad par le ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif avant d’être accueilli officiellement par le président Hassan Rohani au complexe historico-culturel de Saadabad.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV