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Le gaz, la pomme de discorde entre l’Iran et les États-Unis

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La ligne dure des États-Unis aggrave les tensions dans le golfe Persique. Photo de cargos près de la ville iranienne de Bandar Abbas prise le 29 avril 2019. ©AFP

Les dernières mesures de sanctions décidées par Washington ont remis au centre du jeu la question de l'exportation du gaz du Vieux continent. Dès son intronisation, Donald Trump a signé des décrets souvent controversés qui tranchent avec l'administration Obama. Sa présence à la Maison-Blanche continue de faire des remous auprès des milieux politiques.

Après la Révolution orange survenue en Ukraine en 2004, un conflit gazier russo-ukrainien a éclaté qui a finalement abouti à la rupture de l’approvisionnement de l’Ukraine en gaz russe.

Le conflit a joué en défaveur des pays occidentaux dont 80 % du gaz importé provenait de la Russie via l’Ukraine. Or leur approvisionnement en énergie a été fortement affecté par le litige en cours. Ils ont donc pensé à trouver une autre alternative au gaz russe, en créant un gazoduc à partir du golfe Persique passant par la Syrie et la Turquie. Finalement, la pression de Moscou sur le gouvernement syrien a porté ses fruits et le projet du gazoduc des Européens est tombé à l’eau. Ces derniers ont, en dernier recours, fait appel à l’Iran.

Transfert du gaz iranien vers l’Europe

Les négociations entre l’Iran et l’Europe sur l’acheminement du gaz iranien via la Turquie avaient bien avancé jusqu’au jour où le coup d’État militaire de 2016 en Turquie y a mis un point final. En raison de la proximité de l’Iran, de la Russie et de la Turquie dans le dossier syrien, les efforts de l’Europe pour créer un gazoduc iranien passant par la mer Noire et la Roumanie n’ont pas non plus abouti.

Par ailleurs, la Russie avait convenu avec l’Iran d’investir dans ses champs gaziers et de développer un projet de construction d'un gazoduc sous-marin depuis l'Iran vers le Pakistan et l'Inde.

D’autre part, l’Union européenne et Gazprom ont fini par trouver un accord en mai 2018 selon lequel le gazier russe doit également autoriser les flux de gaz à destination et en provenance de certaines régions d’Europe centrale et orientale qui sont toujours isolées des autres pays membres de l’UE, à savoir les États baltes et la Bulgarie, en raison du manque d’infrastructures d’interconnexion.

Le retrait des États-Unis du PGAC

La stratégie de l’administration de Barack Obama consistait à investir dans les champs gaziers iraniens afin d’enrayer l’influence de la Russie sur les politiques européennes. Celle de Donald Trump est tout autre : l’intérêt n’est plus de trouver un substitut au gaz russe, mais de serrer l’étau autour de la Chine pour la contraindre à acheter le gaz de schiste américain à des niveaux élevés, ce qui porterait un coup dur aux marchés russe et iranien.

Trump voudrait aussi endiguer l’exportation du gaz iranien vers le Pakistan. Dans ce droit fil, son administration tente de négocier avec les talibans le développement d’un gazoduc Turkménistan-Afghanistan-Pakistan par les sociétés américaines en l’échange du retrait des troupes US de l’Afghanistan.

Tensions entre l’Iran et les États-Unis

Dès la mise en place de nouvelles sanctions américaines, les autorités iraniennes ont plaidé pour la fermeture du détroit d’Hormuz. En réponse, les États-Unis ont déployé leurs navires dans le golfe Persique près des côtes iraniennes, sous prétexte de faire face à une éventuelle attaque contre leurs intérêts stratégiques.

Les tensions entre les deux pays ont pris une nouvelle tournure. Washington tente également de faire obstacle à l’acheminement du gaz iranien au Pakistan et à l’Inde.

D’un autre côté, Téhéran a prévenu Riyad et Abou Dhabi de mesures de représailles s’ils cherchaient à compenser la réduction du pétrole iranien sur le marché mondial.

Dans ce contexte, les prémices de la première « guerre du pétrole » alimentent les médias et les spéculations à ce sujet vont bon train.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV