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Les USA attaqueront l'Iran? Riyad commence à en douter

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La base US, Al Dhafra, aux Emirats arabes unis, le 7 décembre 2018./DVIDS

Les États-Unis de Trump iront-ils s'attaquer à l'Iran pour les beaux yeux de leurs alliés saoudiens et émiratis? La question ne cesse de se poser depuis les explosions qui se sont produites à bord des pétroliers émiratis à Fujaïrah suivies d'autres explosions provoquées, elles, par des drones kamikazes d'Ansarallah en plein territoire saoudien. Après tout, des milliards de dollars de contrats partis des caisses d'État saoudo-émiratis dans les poches des armuriers américains valent bien qu'un face-à face, ne serait qu'à une toute petite échelle, finisse par opposer les Américains aux Iraniens. Tout la presse saoudienne le réclame d'ailleurs tout comme les officiels sans évidemment oser le dire à haute voix. 

Jeudi dernier, le fils cadet de Salmane tout comme son ex-ministre des Affaires étrangères Adel al-Joubeir ont pointé du doigt l’Iran en l'accusant d'avoir planifié des « attaques aux drones d'Ansarallah » contre le pétrolier d'Aramco. Vendredi, l'éditorial du journal Arabe News, proche de la cour, a réitéré les allégations anti-iraniennes de Riyad, en demandant à Washington de s’en prendre à des « cibles prédéterminées » sur le territoire iranien.

 Arabe News va encore plus loin et souhaite que des « frappes anti-iranienne » soient « chirurgicales ».  Il s’agirait ainsi d’attaques ciblées sans passer par la voie d’une guerre « au sens propre » du terme. « L’exemple en est la dernière frappe au missile de l’armée américaine contre une base aérienne en Syrie», écrit le journal arabophone en allusion au tir de missiles Tomahawk en avril 2018 contre le sol syrien. Plus loin dans son texte, l'auteur reconnaît « l’inutilité des sanctions américaines » contre l’économie iranienne et appelle clairement Washington à donner « une riposte ferme » à Téhéran pour que celui-ci soit obligé d’opérer un revirement complet de sa politique régional: « Que l’Iran sache que ses actions ne resteront pas sans réponse! Dans ce cadre, il faut adopter des mesures dissuasives et punitives contre ce pays. De notre avis, les frappes chirurgicales pourraient avoir un impact dissuasif sur la politique  régionale de l’Iran »

Le quotidien indique que l’Arabie Saoudite et plusieurs pays arabes riverains du golfe Persique ont même déjà donné leur feu vert à la présence des militaires américains dans les eaux du golfe Persique ainsi que sur leur sol, ce qui dans les faits ne change pas grande chose puisque cela fait des décennies que les États-Unis détiennent des bases militaires dans les pays du golfe Persique, bases qui n'ont pu toutefois empêché ni les « saboteurs » de commettre leur « actes de sabotage » à Fujaïrah, ni les drones d'Ansarallah de parcourir 1 200 kilomètres dans le ciel saoudien pour frapper sous le nez des THAAD et des Patriot, le plus gros pipeline du pays.

Asharq al-Aussat qui rapporte cette information ne dévoile pas pour autant la liste des pays arabes autres l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis qui auraient demandé aux USA de les protéger mais souligne que les « alliés arabes » de Washington suivent avec inquiétude « la valse-hésitation » à la Maison-Blanche.

« En multipliant des SOS à l'adresse des États-Unis, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis viennent de s'éliminer des rapports de forces car ils avouent de la sorte être incapables de faire face, seuls, à l'Iran. À vrai dire, les monarchies du golfe Persique ne sont pas sûres d'être entendues par les États-Unis bien que ces derniers aient pris une posture visiblement offensive dans la région. Le Pentagone dit ne pas avoir aucun plan pour entrer en conflit. En dépit des déclarations incendiaires de Bolton, le Pentagone a dirigé le porte-avions américain Abraham Lincoln vers la mer d'Oman, au lieu d'entrer dans le Golfe persique. Le bâtiment a d'ailleurs remplacé le porte-avions à propulsion nucléaire John Nimitz, basé à Bahreïn depuis début mars. 

Pire, deux destroyers US, McFull et le destroyer Gonzalez, sont entrés le jeudi 16 avril dans les eaux du Golfe persique, en coordination totale avec les unités marines du Corps des gardiens de la Révolution islamique. À Riyad et à Abou Dhabi, l'heure est à la recherche des alliés « fiables » mais il est peut-être un peu tard, fait remarquer Sadegh al-Hosseini, dans un article publié par al-Binna.  

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SOURCE: FRENCH PRESS TV