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L’Europe tente timidement de se distancer des États-Unis

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Mike Pompeo a rencontré Federica Mogherini et d’autres représentants européens le 13 mai 2019 à Bruxelles. ©Flickr

L’Europe tente timidement de se distancer des États-Unis, qui eux-mêmes ne savent plus pourquoi ils devraient faire la guerre à l’Iran.

La visite du secrétaire d’État américain Mike Pompeo à Bruxelles, alors même que les ministres des Affaires étrangères des trois pays européens signataires du 5+1 s’étaient réunis pour discuter des mesures à prendre dans le cadre de ce dossier, semble ne pas avoir beaucoup plu à Federica Mogherini, la responsable de la politique étrangère de l’UE.

Certes, celle-ci a bien voulu recevoir Pompeo, mais tout montrait que Mogherini n’était guère enchantée de voir ce dernier faire intrusion dans une réunion réservée aux Européens.

« Hier soir, il nous a été annoncé que Pompeo avait l’intention de changer son emploi du temps et de venir à Bruxelles en retardant sa visite en Russie. Nous serons ici toute la journée, mais notre ordre du jour est très serré. S’il vient, nous allons voir comment nous pouvons nous coordonner avec lui, mais nous n’avons pas un plan clair à ce sujet en ce moment précis », avait-elle déclaré, quelque peu gênée, avant la visite du secrétaire d’État américain.

C’était la première indication du refroidissement des relations entre l’Europe et les États-Unis après la récente riposte de l’Iran aux hostilités répétées de Washington dans le cadre de l’accord 5+1.

Lundi, le général britannique Chris Ghika, qui est le commandant adjoint de la coalition dite anti-Daech, a mis en difficulté le CENTCOM en contredisant ouvertement les déclarations du commandement américain. Ghika avait ainsi déclaré : « Il n’y a pas d’aggravation de la menace posée par les forces pro-iraniennes en Irak et en Syrie. »

Il est à rappeler que les Américains avaient récemment affirmé avoir obtenu des renseignements « crédibles » sur l’intention de l’Iran ou de ses alliés de porter atteinte aux intérêts des Américains dans la région.

Mardi, l’Espagne avait annoncé le retrait de son navire Mendez Nunez du groupe aéronaval USS Abraham Lincoln par crainte d’avoir à s’impliquer dans une escalade face à l’Iran.

Le Mendez Nunez, qui escortait le porte-avions USS Abraham Lincoln, était censé se rendre avec lui dans le golfe Persique pour démontrer la détermination de Washington et de ses alliés à faire face aux « menaces » iraniennes.

Le ministère espagnol de la Défense a émis un communiqué laconique : « Madrid ne s’en tiendra qu’aux accords conclus dans le cadre de l’UE et de l’OTAN ». Mais les médias disent tout autre chose, à savoir que c’est en raison des divergences entre l’Europe et les États-Unis sur l’Iran que l’Espagne a pris la décision de rappeler le Mendez Nunez.

L’apogée des déclarations contradictoires des autorités européennes et américaines a été atteint mercredi, quand les États-Unis ont demandé à leurs ressortissants de ne plus se rendre en Irak, en retirant aussi leur personnel diplomatique dit non indispensable.

Les médias ont alors rapporté que l’Allemagne et les Pays-Bas allaient suivre l’exemple américain en rappelant leur personnel diplomatique, voire leurs ressortissants, présents en Irak. Cette information a été démentie par Berlin quelques heures après.

Et comme nous ne sommes pas à un changement de programme près, Berlin a suspendu le même jour, à savoir mercredi, ses programmes de formation militaire en Irak, tout en annonçant : « Nous les reprendrons d’ici quelques jours parce qu’il n’y a pas à l’heure actuelle de menace concrète. » Il est à noter que l’Allemagne a 60 soldats au nord de Bagdad et 100 autres dans les régions à majorité kurde de l’Irak.

Les Pays-Bas, eux aussi, ont annoncé dans les heures qui ont suivi une suspension de la mission d’une équipe de militaires hollandais en Irak.

La France, quant à elle, aurait décidé de poursuivre ses activités de formation en Irak.

Certains médias étrangers, comme Euronews, proposent une analyse assez intéressante de toutes ses contradictions. Selon eux, tous ces événements suivent la rencontre de Pompeo avec Mogherini, lundi, rencontre au cours de laquelle les responsables européens auraient insisté sur le respect de l’accord 5+1. Il semblerait que depuis, les Européens tentent de faire comprendre aux États-Unis qu’ils ne souhaitent pas une escalade des tensions avec l’Iran et dans la région du Moyen-Orient de façon plus générale.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV