Au moment où le président égyptien décide de claquer la porte de l'Otan arabe évitant ainsi toute perspective de confrontation contre l'Iran, El-Béchir est renversé et le lieutenant-général Abdel Fattah al-Burhane, propulsé au sommet de l'État. Le général al-Burhane qui se trouve à la tête du Conseil militaire de transition du Soudan ne cache pas son soutien indéfectible à la coalition d’agression saoudienne qui s’acharne contre le Yémen depuis 2015. Il a annoncé, par la voix de son porte-parole, que les forces soudanaises à la solde de l’Arabie saoudite resteraient au Yémen jusqu’à la réalisation complète des objectifs de la coalition d’agression émirato-saoudienne.
À ce propos, le quotidien en ligne Rai al-Youm a publié, dans son éditorial, un article avec pour titre « Le Soudan d’al-Burhane remplacera-t-il l’Égypte au sein de l’Otan arabe sunnite ? »
« Lorsque le Conseil militaire de transition soudanais a envoyé un émissaire à Khartoum pour rencontrer le chargé d’affaires des États-Unis, tout le monde a immédiatement appris qu’al-Burhane cherchait à s’approcher des États-Unis et de leurs alliés arabes. Ce qui s’est passé entre l’émissaire du Conseil militaire et le diplomate américain n’a pas été révélé, mais ce qui s’annonce évident est que la nouvelle structure militaire du Soudan tente de faire annuler les sanctions imposées par les États-Unis à ce pays et de se faire retirer de la liste des terroristes. L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont salué ces évolutions et ils peuvent aider le Conseil militaire à concrétiser son objectif, grâce à leurs relations amicales avec la Maison-Blanche », indique l’article de Rai al-Youm.
Le quotidien en ligne rappelle comment le nouveau chef du Conseil militaire soudanais a apporté son soutien à l’acheminement de plus de 5 000 soldats soudanais au Yémen pour participer à la guerre qui a fait jusqu’ici des dizaines de milliers de morts, de blessés et de déplacés parmi les civils yéménites.
« En personne, le lieutenant-général Abdel Fattah al-Burhane surveillait, dès le début, la sélection des unités spéciales soudanaises qui partaient pour le Yémen. D’où la récente décision de l’Arabie saoudite d’envoyer au Soudan des aides humanitaires », ajoute l’article.
« Dans ce droit fil, l’agence de presse officielle soudanaise a fait part d’une rencontre, mercredi 17 avril, entre le roi Salmane d’Arabie saoudite et le prince héritier d’Abou Dhabi, Mohammed ben Zayed al-Nahyane. La rencontre doit son importance toute particulière au soutien qu’apportent ces deux alliés arabes au Conseil militaire du Soudan et elle a eu lieu après que celui-ci a fait connaître sa décision de continuer à soutenir la coalition d’agression émirato-saoudienne dans sa guerre contre le Yémen. On ignore pour le moment la prise de position du mouvement populaire du Soudan face aux récentes décisions du Conseil militaire, mais il ne faut pas oublier que ce mouvement critiquait Omar el-Béchir pour ce qu’il appelait la transformation de l’armée soudanaise en un contingent de mercenaires pour l’Arabie saoudite ».
L’auteur de l’article s’interroge si le Soudan du Conseil militaire remplacera l’Égypte au sein de « l’Otan arabe », dirigée par l’Arabie saoudite, avec le feu vert de Donald Trump, afin de contrer l’Iran.