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Ultime guerre qu'Israël appelle de ses vœux

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les États-Unis envoient THAAD à Israël, le 4 mars 2019. ©Debka

Quel intérêt Israël peut-il avoir en incitant les États-Unis à lancer une guerre contre l’Iran ? Dans un mois, cela fera un an que les USA ont annoncé le transfert de leur ambassade à Qods occupée et la « judaïsation » de cette ville sainte arabo-musulmane. Deal du siècle n’a pas pour autant avancer d’un pouce. À part quelques rares pays qui ont décidé d'un transfert de leur ambassade à Qods dans le stricte objectif de faire plaisir à l’administration Trump, aucun acquis concret n'est à énumérer sur le terrain pour Israël.

Au contraire, force est de constater que le régime israélien ne cesse de cumuler les coups de pub tout en se mettant à dos, des masses de palestiniens en colère et prêtes à se battre militairement contre Israël. Après des manifestations à Gaza qui ne cessent de gagner en ampleur, et une Cisjordanie qui est passée à la lutte armée, Deal du siècle saura-t-il s'imposer d'ici l'annonce officielle de son contenu ? peut-être pas, à moins qu'il y ait une guerre d’envergure. Certains analystes estiment que cette guerre à multiples front a déjà commencé avec le processus de déstabilisation des Etats anti-Israéliens en Afrique du nord (Algérie) et dans la corne de l'Afrique (Soudan). Il ne reste qu'à déclencher un grand choc, une confrontation US/Résistance pour concrétiser tour à tour l'annexion du Golan, de Chebaa, de la Cisjordanie voire de Gaza.... bref de l'Euphrate au Nil...

Selon Emad Abshenas, qui publie un article sur Sputnik, ce scénario apocalyptique est loin de pouvoir se jouer facilement : le camp dit de la Résistance sort de huit ans de guerre contre l'un des projets les plus diaboliques de tous les temps, Daech qui visait à démembrer la Syrie pour donner déclic au fameux projet fort ambitieux qu'est Israël de l'Euphrate au Nil. L’axe de la Résistance y a fait échec à l'aide de la Russie. Mais ni les USA ni surtout Israël n'ont renoncé à suivre leurs folles ambitions. 

"Trump a proposé donc son Deal du siècle toujours dans l'objectif de faire d'Israël le maître du Moyen-Orient. Mais est-ce possible? Beaucoup d'observateurs politiques estiment que ce n'est pas Trump qui tient les rênes, mais son gendre, Jared Kushner et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. Le conseiller à la sécurité nationale, John Bolton et le secrétaire d’État, Mike Pompeo sont des agents des lobbys israéliens aux États-Unis. Ce sont eux, qui ont amené Trump à croire que sa réélection dépendrait du soutien du lobby israélien aux États-Unis. Pour arriver à cette fin, Trump a également aidé Netanyahu à rempoter les récentes législatives israéliennes. Ceci étant le pari de vouloir faire tirer du néant un Israël étendu de l'Euphrate au Nil est un pari. Pourquoi? 

En 1967, Israël est parvenu à vaincre tous les pays arabes en six jours, créant ainsi l’idée que l’armée israélienne était invincible et que les Arabes étaient contraints d’admettre l’existence d’Israël dans la région.

En 1981, lors d’une conférence à Beyrouth, la capitale libanaise, des Arabes ont proposé un plan de paix, basé sur un plan mis en avant par le roi Fahd d’Arabie saoudite afin de résoudre le différend arabo-israélien. En vertu dudit plan, les Arabes ont accepté la solution à deux États, mais Israël a occupé Beyrouth en 1982 pour appréhender les Arabes. Et puis, les Arabes se sont précipités pour participer aux conférences de compromis d’Oslo et de Madrid. Mais aucune de celles-ci n’a pu dénouer le conflit arabo-israélien, car Israël ne compte pas s’asseoir à la table des négociations de compromis avant d’occuper une surface qui s’étend depuis le Nil jusqu'à l'Euphrate. Mais les choses ne sont plus les mêmes depuis 2006, ajoute l'expert qui souligne : "Le Hezbollah  est arrivé en 2000 à contraindre Israël à se retirer des terres libanaises sans lâcher du leste et à se replier dans ses retranchements en 2006. La défaite israélien en Syrie, oeuvre conjointe de la Résistance et la Russie est bien dure à avaler. Pour pouvoir être réélu, Trump a foulé au pied le droit international : à Qods, au Golan, en Cisjordanie et bientôt au Liban. Il brade la souveraineté des Etats sans avoir été mandaté pour. Quant à Tel-Aviv, il surfe sur la vague. Netanyahu est plus un pion des Américains qu'un politicien israélien car tout ce qu'il fait, nuit aux intérêts d'Israël. Or le plan le plus dangereux de Netanyahu consisterait à pousser Washington à entrer en guerre contre l'Iran". 

Et l'article d'ajouter :" un premier pas a été franchi en ce sens avec le blacklistage du CGRI et Israël s'en réjouit évidemment. Israël n'a aucune chance de faire face directement à l’Iran sur ses frontières. Tel-Aviv est bien conscient qu'il ne pourrait gagner une guerre directe qui l'opposerait à l'Iran et à ses alliés. D'où cette manière bien retorse de tirer les ficelles des autres : Tel-Aviv a déjà jouer sur le terrain des régimes arabes mais même Riyad n'a pas voulu d'une confrontation directe avec l'Iran. L'Egypte vient de quitter l'Otan arabe et la Jordanie est sur le point de le faire. Reste les Etats-Unis qu'Israël juge être la seule partie à pouvoir vaincre l'Iran. Mais c'est sans tenir compte la réticence au sein d 'une société US à jamais marquée par les images des cercueils des soldats rapatriés d'Afghanistan et d'Irak ne sont pas prêtes à disparaître. Il faut que les officiels US soient fou pour engager les USA dans un conflit qui embrasera le Moyen-Orient avec en toile de fond l'explosion du prix de l'énergie, sujet qui tient au cœur l'axe Bonton-Pompeo".  

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV