À bien regarder les images qui inondent ce samedi 23 mars la toile, Paris et les grandes villes françaises vivent le couvre-feu. Mais que cherche le régime macronien en déployant un impressionnant arsenal de guerre composé de blindés d’armes à ADN, de drones, de LBD, voire d’armes de combat, en plaçant des snipers de Sentinelle autour des grands bâtiments et dans des quartiers barricadés ? Étouffer le mouvement ? Terroriser les Français ? Ou approfondir le schisme qu’il a réussi à provoquer au cœur de la société française depuis le début du mouvement ? Il y a un peu de tout cela sauf que l’Acte 19 a aussi une nouveauté particulière laquelle pourrait bien surprendre les décideurs de la Macronie : et si les manifestations se dégénéraient et qu’il y avait des morts alors tout peut basculer et aller dans un sens contraire à ce que cherche à générer le régime. La « Grande muette » que Macron tente de mettre face au peuple pourrait bien changer de camp, et ne plus suivre le chef d’État, mais la nation... affaire à suivre.
Les Champs-Élysées vivent ce samedi 23 mars l’Acte 19 de mobilisation des Gilets jaunes dans une ambiance marquée par le déploiement d’un puissant dispositif des forces de l’ordre appuyé par un nouvel arsenal sécuritaire, à savoir les forces de l’opération Sentinelle, une unité militaire antiterroriste. Des canons à eau, des blindés, des véhicules de gendarmerie, tous sont au rendez-vous sur la célèbre avenue parisienne.
Quant à Nice où la manifestation des Gilets jaunes a été interdite par le préfet des Alpes-Maritimes, 20 interpellations ont déjà eu lieu. Une femme âgée, blessée lors de l’évacuation de la place Garibaldi par les CRS, fait la une de la presse locale.
À #Nice une femme de 70 ans, à terre dans une marre de sang. L’image de la dérive autoritaire du pouvoir.
— Press TV Français (@PresstvFr) March 23, 2019
Photo : capture d’écran de la vidéo#GiletsJaunes #ActeXIX #Acte19 pic.twitter.com/fRlhxKQASp
Sous l’ordre du nouveau préfet de police, Didier Lallement, les Gilets jaunes ne sont pas autorisés à se rendre dans les lieux emblématiques de la capitale et de grandes villes, dont Nice, Bordeaux et Toulouse où un périmètre de sécurité a été défini pour empêcher la marche des manifestants.
Le Premier ministre français, Édouard Philippe, est allé plus loin en appelant les détachements d’action rapide des forces mobiles, transformées en unité « anticasseurs » à procéder et à interpeller les gens dès les premiers troubles, ceux qu’il qualifie de « manifestants violents ».
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Le Premier ministre n’a pas hésité à demander l’utilisation de drones et de produits marquants, voire un recours aux très contestés lanceurs de balle de défense (LBD) assumant les risques d’une répression plus sévère.
Mais les Français en colère contre l’injustice et le libéralisme décrivent l’interdiction de manifestation comme une mesure pour protéger les plus riches. Les Gilets jaunes et leurs partisans ont annoncé qu’ils ne se décourageraient pas malgré les interdictions.
Descendant dans la rue pour la première fois à la mi-novembre, les Gilets jaunes avaient protesté initialement contre la hausse du prix de carburant décidée par le gouvernement d’Emmanuel Macron. Mais les protestations se sont vite transformées en manifestations antigouvernementales réclamant la justice sociale.