L’Arménie participera militairement en Syrie si nécessaire, a déclaré mardi à Erevan, le ministre arménien de la Défense Davit Tonoyan, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue chypriote, Savvas Angelidis.
Selon l’agence de presse Novosti-Armenia, Tonoyan a déclaré que si l’armée arménienne décidait d’entrer dans le conflit syrien, elle le ferait conformément à la loi de son pays.
« Nous allons essayer de collaborer avec des forces non parlementaires pour prendre toute décision en ce sens », a déclaré le ministre arménien de la Défense.
Interrogé sur des informations faisant état d’un accord verbal avec l’envoi de la mission en Syrie, M. Tonoyan a déclaré que « les autorités syriennes avaient de facto présenté une demande écrite à cet effet ».
Depuis la visite « avortée » en octobre dernier du conseiller à la Sécurité national US en Arménie où l’intéressé a tenu des propos interventionnistes, au risque de susciter la colère du Premier ministre Pachinian, les signes de raffermissement des liens entre Erevan d’une part, la Syrie, l’Iran et la Russie de l’autre ne cessent de se multiplier.
Aux dernières nouvelles, un groupe de 83 spécialistes de l’armée arménienne, parmi lesquels des sapeurs, des médecins et des membres des forces de sécurité, est arrivé à Alep, non loin d’Idlib où sont cantonnés les terroristes soutenus par la Turquie. L’Arménie dit que ses forces spéciales prennent position à Alep pour apporter une aide humanitaire conséquente au peuple syrien. Ceci dit, dans la perspective d’un futur face-à-face militaire à Idlib, les forces arméniennes auront une présence bien perceptible.
Le contexte est bien particulier : Idlib est désormais contrôlé par les terroristes d’al-Nosra qui ont réussi à repousser les terroristes pro-Anaka (non sans une certaine complaisance de la part d’Ankara, NDLR) et qui ne cessent de multiplier des assauts contre les positions de l’armée syrienne et de ses alliés à Hama et à Alep. C’est dans un climat de très forts combats entre l’armée syrienne d’une part et les terroristes d’al-Qaïda et pro-Ankara que l’Arménie a décidé d’engager un contingent composé de 38 spécialistes dans la province limitrophe d’Idlib.
Dans la foulée, une puissante explosion a eu lieu à la frontière turco-syrienne dans le nord d’Alep.
Selon la chaîne turque NTV, une explosion a touché le côté syrien du passage de Bab al-Salameh, à la frontière entre la Syrie et la Turquie.
La chaîne NTV a signalé qu’il y avait trois blessés, indiquant qu’ils avaient été emmenés dans un hôpital en Turquie pour y être soignés.
Selon la chaîne de télévision CNN Turk TV, une voiture bourrée d’explosifs a explosé près d’un poste de contrôle en Syrie. Le poste-frontière est situé dans la province turque de Kilis, au sud de la Turquie. Personne n’a encore revendiqué la responsabilité de l’attaque.
Le gouverneur de la province de Killis, Recep Soyturk, a déclaré que « l’attaque n’est pas dirigée contre la Turquie. Elle est adressée à l’Armée syrienne libre (ASL) ».
Vendredi, le ministre turc de la Défense Hulusi Akar, a répété que le pays se préparait pour cette opération militaire, affirmant qu’elle serait lancée « au bon moment ».
Début décembre, le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé que la Turquie était prête à lancer une opération militaire contre les miliciens kurdes sur la rive orientale de l’Euphrate ainsi qu’à Manbij en Syrie, situés près de la frontière turque si les États-Unis ne les chassaient pas.