La pression du président français Emmanuel Macron est censée pousser l’Égypte à ne plus soutenir le retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Shukri a annoncé, lundi 4 février, que son pays ne soutiendrait pas la réintégration de la Syrie dans la Ligue arabe lors du prochain sommet à Tunis fin mars. La décision a été prise suite à la rencontre du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi avec son homologue français Emmanuel Macron.
Selon le site web Al-Masdar News, le président français a apparemment fait pression sur son homologue égyptien dans la mesure où Le Caire a annoncé ne plus vouloir soutenir le retour de la Syrie dans la Ligue arabe.
Citant le ministre égyptien des Affaires étrangères, le quotidien libanais Al-Hayat a écrit que la nation nord-africaine partageait la même position que celle de Macron envers le retour de la Syrie dans la Ligue arabe.
Il s’agit là d’un changement de cap à 180 degrés de la part du gouvernement égyptien, qui encourageait auparavant la réintégration de la Syrie au sein de la Ligue arabe depuis la suspension de son adhésion fin 2011.
L’Union européenne et les États-Unis ont exercé des pressions sur les pays arabes pour qu’ils renoncent à rétablir des liens avec la Syrie, et cela après que Damas a décidé de suspendre tous les visas de résidence pour les fonctionnaires de l’UE.
Les pays arabes dont beaucoup ont soutenu en 2011 les groupes terroristes opposés au gouvernement syrien, cherchent maintenant à se réconcilier avec le pays, après les victoires militaires successives de l'armée syrienne.
Une source algérienne a dévoilé les efforts de l'ambassadeur algérien à Tunis pour inviter le président syrien à participer au sommet de la Ligue arabe en Tunisie.https://t.co/kN9Hn75H7n pic.twitter.com/RcsCHBQK7F
— Press TV Français (@PresstvFr) December 21, 2018
Parmi d’autres, le Maroc a soutenu le retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe. Pour les analystes, il s'agit d'un nouveau pas que Rabat semble être prêt à franchir et ce, sans coordination préalable avec l'Arabie saoudite.
Après le gouvernement émirati qui a ouvert son ambassade à Damas, Bahreïn a fait part de son intention de rouvrir son ambassade en Syrie. Par ailleurs, la Tunisie et l’Algérie se sont concertées pour le gel de la suspension de l’adhésion de la Syrie à la Ligue arabe.
Quant à l’Égypte, elle a invité le directeur du Bureau de la sécurité nationale syrienne Ali Mamlouk. La visite a eu lieu, au mois de décembre.
L’Égypte fait partie des pays arabes qui n’ont pas soutenu les groupes terroristes dans le conflit syrien. ’Égypte a, au contraire, soutenu le gouvernement de Damas dans sa lutte contre le terrorisme, jetant ainsi un froid sur ses relations diplomatiques avec l’Arabie saoudite en 2017.
Or, le revirement du Caire n'est pas normal pour les observateurs, d’autant plus que la Russie a appelé les États arabes à normaliser leurs relations avec la Syrie pour qu'elle réintègre la Ligue arabe.