Les forces de la Marine russe ont envoyé deux corvettes pour surveiller les manœuvres des destroyers USS Gravely et USS Porter qui avaient pénétré dans la partie sud de la mer Baltique.
Alors que la tension entre Washington et Moscou est encore montée d’un cran, le ministère français des Armées a publié un document dans lequel il a explicitement annoncé que la France serait aux côtés des États-Unis dans la région Baltique.
Est-ce que cela veut dire que les forces russes et françaises vont s’affronter ?
Dans le document évoqué ci-dessus, il semble que la confrontation russo-française ne soit pas loin de se réaliser. Ce document explique les prétextes auxquels a recourt la France pour avoir une présence militaire d’envergure dans la région de la Baltique.
Voilà un petit extrait du document en question :
« La France partage avec ses partenaires de la mer Baltique de nombreux intérêts stratégiques, qui se traduisent par des déploiements communs. Les enjeux majeurs de la sécurité au flanc Sud, qui affectent toute l’Europe, la lutte contre le terrorisme et la gestion des flux migratoires, les engagements communs, se situent en Afrique et au Moyen-Orient », lit-on dans ce document.
« Tous les États du pourtour de la mer Baltique sont engagés soit au Levant, soit en Afrique », relève le document.
« Au Sahel, ils participent à la lutte contre le terrorisme et à la stabilisation de la région aux côtés de la France, dans la mission de l’ONU au Mali et la mission de formation de l’Union européenne. L’Estonie participe aussi à l’opération française Barkhane depuis l’été 2018, avec le déploiement de 50 soldats. Au Liban, la Finlande relève une compagnie française de la Force Commander Reserve au sein de la Force intérimaire des Nations unies, avec 300 soldats, depuis l’invocation de l’article 42.7 du traité sur l’Union européenne par la France en 2015 », lit-on dans ce document.
En outre, poursuit le document, « afin de lutter contre le trafic de migrants en Méditerranée, tous nos partenaires de la région membres de l’Union européenne – à l’exception du Danemark en raison de sa clause d’exemption de la PSDC – participent à l’opération Sophia. »
« Au-delà de ces engagements, les intérêts français doivent être appréciés à la lumière de l’imbrication croissante des intérêts des États européens », souligne le document. Et en effet, plusieurs pays de la Baltique ont, comme la France, été la cible d’actes terroristes [Allemagne, Danemark, Finlande, Norvège, Suède]. Et d’ajouter que « le dialogue approfondi entre Européens sur les priorités stratégiques fait progressivement émerger un nombre croissant d’intérêts partagés. »
Dans le même temps, il n’est pas question de négliger les menaces qui pèsent sur la région de la Baltique qui, pour la France, est aussi une zone d’intérêt, dans la mesure où 200.000 de ses ressortissants y vivent et qu’elle représente un tiers du produit intérieur brut [PIB] européen. D’où l’engagement des forces françaises dans cette partie du monde, dans le cadre de l’OTAN. « Votre sécurité est notre sécurité », avait ainsi lancé Florence Parly, la ministre des Armées, lors d’un déplacement en Finlande, en août dernier.
Le texte accuse explicitement la Russie d’avoir remilitarisé la région et poursuit :
« La remilitarisation de la région, suscitée par la posture de Moscou, s’est généralisée à l’ensemble des États riverains. La Russie a développé une politique d’affirmation de sa puissance et d’intimidation stratégique, incluant le déploiement militaire, menace et usage de la force sur plusieurs théâtres [Géorgie, Ukraine, Syrie] et violations du droit international, en particulier avec l’annexion de la Crimée. […] Cette reconstruction agressive de la puissance russe s’inscrit par ailleurs dans une logique de constitution d’une « ceinture stratégique » qui s’étend de l’Arctique au Moyen-Orient », explique le document.
Depuis 2014, et tous les ans, 4.000 militaires français sont déployés dans la région de la Baltique au titre des mesures d’assurance prises par l’OTAN après l’annexion de la Crimée. Et cela pour un « coût annuel de 40 à 50 millions d’euros », précise le document.
De nombreux analystes estiment que le coût exorbitant imposé à la France dans la région (Baltique) où elle est censée ne défendre que les intérêts des Américains n’est absolument pas justifié.