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France: un ex-ministre incite la police à utiliser ses armes face aux gilets jaunes

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un ex-ministre français de l'Education demande que la police soit autorisée à tirer sur les Gilets jaunes. ©AFP

Au moment où les Gilets jaunes se préparent à l’acte IX de leur soulèvement, l’ancien ministre français de l’Education soutient l'emploi d'armes par la police contre les manifestants. "Qu'ils se servent de leurs armes", a lancé Luc Ferry sur Radio Classique, lundi 7 janvier. La peur vient-elle de changer de camp? Depuis le 17 novembre et premier acte des Gilets jaunes, la répression policière n'a jamais manqué le rendez-vous de samedi et pourtant un "appel à tirer sur les manifestants" est chose bien inouïe.  

Le mouvement des Gilets jaunes s'est mobilisé pour la huitième semaine consécutive, le 5 janvier. Or la violence de la police face aux manifestants est devenu un défi majeur pour le gouvernement de Macron. Les figures politiques partagent des avis controversés, rendant le règlement de la crise encore plus complexe. 

Dans cette conjoncture, les propos de Luc Ferry, philosophe et ancien ministre de l'Education (2002-2004), sur les Gilets jaunes et la police n'ont pas manqué d'indigner bon nombre de Français qui s'expriment sur les réseaux sociaux. 

"On ne donne pas les moyens aux policiers de mettre fin aux violences. Quand on voit des types qui tabassent à coups de pieds un malheureux policier... On ne donne pas les moyens aux policiers de mettre fin aux violences. Quand on voit des types qui tabassent à coups de pieds un malheureux policier... qu'ils se servent de leurs armes une bonne fois, écoutez, ça suffit !", a lancé le philosophe.

Lire : Gilets jaunes : le gouvernement français crie au coup d’État pour réprimer un peu plus

Répression policière des Gilets jaunes près de l'Arc de Triomphe, à Paris. ©AFP

Et pourtant, la police français a été autorisée à recourir aux différents moyens de répression à commencer par Falsh-Ball ou encore taser. Des images insoutenables ont d'ailleurs été diffusées mettant en scène des agressions policières sur des personnes handicapées. Les observateurs voient à travers cette violence qui risque de se radicaliser, un "attentat" contre l'unité et la cohésion sociale en France et les médias servent de vecteur de ce schisme au sein de la société française. 

"Aujourd’hui s’opère en France une prise de conscience sur l’existence de deux polices : une police physique qui est payée pour réprimer, une police idéologique des consciences dans les médias dominant. Le système sécuritaire et médiatique fonctionne comme un appareil géant de contrôle social, une matraque physique et idéologique qui s’abat quotidiennement, un instrument de maintien de l’ordre. Dans la conscience des Français se généralise l’idée que « les policiers tuent et les médias mentent ». Et les effets promettent d’être dévastateurs pour la classe dirigeante : "comment gouverner si l’appareil de protection et de propagande n’est plus opérationnel ?", se demande l'analyste de l'Europe de l'ouest, Hanif Ghafari dans les colonnes de Fars News avant de poursuivre : " Cette dichotomie entre ceux qui croient le pouvoir, et ceux qui ne le croit pas va nourrir un double mouvement : d’une part la sécession sociale et mentale des pro-gouvernement d’avec la réalité, et d’autre part une sécession populaire d’avec un ordre considéré comme injuste, tyrannique et odieux".  

Les propos de l'ancien ministre de l'Education nationale renvoient par ailleurs à cet état de schisme et de division qui vient de s'installer en France. Des scènes particulièrement agressives ont été filmées lors d'affrontements entre manifestants anti-Macron et forces de sécurité où le "coupable" ne se trouve réellement pas parmi les manifestants, poursuit l'expert. 

En décembre dernier, le principal journal de gauche français, Libération, a révélé que malgré un coup de semonce du Défenseur des droits, en tant qu’autorité administrative indépendante, le ministère de l’Intérieur avait vocation de commander 1 280 armes de type Flash-Ball qui peuvent causer de graves blessures.

Dans ce droit fil, le gouvernement français vient d'annoncer une nouvelle loi pour lutter contre les casseurs. Le Premier ministre a annoncé que le gouvernement serait "favorable à ce qu'une loi nouvelle" permettant de sanctionner plus durement les organisateurs, les casseurs et les participants à une manifestation non déclarée "soit adoptée" prochainement. Il a en outre annoncé que 80 000 membres des forces de l'ordre seront mobilisés samedi pour le prochain rassemblement national des Gilets jaunes.

"Le mouvement des Gilets Jaunes est le premier mouvement d’ampleur nationale en France ayant forcé le gouvernement à reculer depuis 2006. Mais au regard des mesures entreprises par les autorités françaises, il semble que le régime Macron a choisi la voie de la radicalisation", souligne Hanif Ghafari.

Un 9ème acte des Gilets jaunes est prévu pour le samedi 12 janvier. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV