Dans le sillage de Paris, l’Albanie, terre d'accueil de la milice terroriste des "Moujaheddin du peuple" (MKO) vient d'expulser deux diplomates iraniens tout en accusant Téhéran d’être derrière des « activités illégales qui menacent sa sécurité ». Y-a-t-il des preuves pour étayer cette accusation? non. La seule preuve qui aurait permis à Tirana de conclure à la culpabilité de Téhéran, aurait été fournie par Israël.
En été, la France a décidé de baisser le niveau de ses relations avec l'Iran sur base d'une accusation, là aussi non-fondée, selon laquelle l'Iran aurait projeté de commettre un attentat dans la banlieue parisienne lors du congrès du MKO que la France maintenait sur sa liste d'organisation terroristes jusqu'en 2009. Là aussi, c'était le Mossad qui avait fourni des documents pour en convaincre les autorités françaises. Pour le porte-parole de la diplomatie iranienne, Bahram Qassemi, qui a dénoncé dans les termes les plus vifs l'expulsion des diplomates iraniens, le scénario concocté à l'instigation US/Israël n'est pas convaincant "faute de preuve".
L'Albanie vient ainsi de rejoindre la France et l'Allemagne qui pour plaire aux États-Unis d'Amérique, auteur de l'échec de l'un des plus grands succès diplomatiques européens des temps modernes (accord nucléaire), ont expulsé voire emprisonné les diplomates iraniens. Les allégations "floues" et illusoires" auxquelles Tirana fait référence font partie des "scénarios iranophobes montés de toute pièce" et qui "visent à détruire les relations de l'Europe avec l'Iran", relations qui profitent avant tout à l'économie européenne, a fait remarquer le porte-parole de la diplomatie iranienne.
Mais le choix de l’Albanie par l'axe US/Israël pour ce nouvel épisode anti-iranien n'est pas dû au hasard. Après l'expulsion des terroristes de MKO du camp Liberty en Irak, ces derniers ont été évacués en 2013 en Albanie et depuis, ils y agissent sur l'ordre de la CIA et du Mossad. D'ailleurs la décision de Tirana d'expulser les deux diplomates iraniens a été aussitôt applaudie par le secrétaire d'État américain Mike Pompeo vu qu'il s'agit d'un acte bien prémédité.
«La provocation anti-iranienne monstrueuse lancée dans le contexte de l’iranophobie alimenté par certains pays hostiles mais aussi le régime factice de Tel-Aviv, c’est le summum. Malheureusement, l’Albanie s’est aussi jointe à cette campagne anti-iranienne par des allégations sans fondement. Un geste qui ne répond ni aux intérêts de l’Iran ni de l’Albanie, a ajouté Bahram Qassemi.
"À mesure que les coopérations irano-européennes se renforcent dans l'objectif de contrer les sanctions unilatérales et extraterritoriales américaines, ce genre de scénario se multiplie et d'ailleurs la réaction hâtive et joyeuse des autorités US à l'annonce de chacun de ces scénarios porte bien la preuve sur l'implication américaine, a ajouté le diplomate qui appelle Tirana à la "vigilance", à la "clairvoyance" dans ses décisions politiques.
À la demande de Washington, l'Albanie accueillit depuis 2013 environ 3.000 membres du groupe terroriste « Moudjahiddine du peuple », coupables de centaines d’assassinats touchant les ressortissants iraniens et irakiens. Ces terroristes vivent actuellement dans un campement dans le nord-ouest de l'Albanie.