Dans ce numéro de Zoom Afrique :
Les analyses de la rédaction :
RCA: La présence de militaires russes sur le sol centrafricain et les livraisons d’armes sont sous le feu des projecteurs occidentales. La campagne de dénigrement bat son plein en ce qu'il s'agit du pré-carré français. Et pour cause, le président centrafricain s'est tourné vers la Russie, non seulement pour l'achat d'armement, mais aussi dans le domaine de la formation des FACA, et de la sécurité du pays. À maintes reprises il a été répété que la France a beaucoup de mal a avaler cette pilule.
Certains médias Mainstream collent l'étiquette d'envahisseur à la Russie. Mais une question primordiale survient, comment se fait-il que l'opinion de la population n'est jamais relayée par ces mêmes médias ? Les Centrafricains ne veulent plus de la présence militaire française, ni de celle de l'ONU qu'ils qualifient de violente et d'oppresseur. Ces accusations ne sont pas des moindres, mais la communauté internationale a tout de même préféré fermer les yeux. Les médias occidentaux titrent que Moscou s'empare de la Centrafrique, en oubliant de souligner que la population, ainsi que le gouvernement centrafricains sont souverains et que c'est à eux de choisir leurs partenaires commerciaux.
Cet acharnement médiatique lorsqu'il s'agit d'un pays ou d'un président qui ne suit pas la norme occidentale imposée, reste toujours aussi surprenant. Certes, la Russie a trouvé des intérêts en Centrafrique où elle développerait des relations bilatérales avec Bangui. À la seule différence que c'est que la Russie qui a réussi a développer une relation d'égal à égal avec la RCA. Ce qui fait que son gouvernement a développé ses liens avec Moscou. De plus, la RCA veut se développer et non pas rester sous l'influence d'une puissance ou d'un État qui se comporterait en terrain conquis. Seulement, la population ne cache plus son mépris vis-à-vis de l'Occident. Lors de la visite de la ministre française des Armées, Florence Parly, un groupe de civils centrafricains s'était réuni devant l'aéroport de Bangui, habillés en Gilets jaunes pour "dire au revoir à la dame". Manière symbolique et intelligente que les Centrafricains ont trouvé pour faire passer un message très significatif. La France a d'ailleurs essayé de repousser les Russes de son pré-carré mais en vain. Les confusions au sein du pays, la création de guerre inter-ethnique et même inter-religieux, des attentats, des alliés, bref tout ce qui pouvait justifier un prolongement de la présence militaire française en RCA a été tenté, mais cela n'a pas fonctionné, car c'est bien simple, la population centrafricaine ne veut pas de néo-colons sur son territoire.
RDC: En RDC, des nouvelles révélations sont faites concernant la mort des 2 experts de l’ONU. À quelques jours des élections présidentielles, Congo Files relayé par le média RFI a affirmé qu’un colonel de l’armée congolaise avait été arrêté dans le cadre du procès des assassins présumés des deux experts de l’ONU. Un rapport est adressé par le secrétariat de l’ONU au Conseil de sécurité et évoque cette fois ouvertement une possible implication d’agents de l’État. Le colonel Jean de Dieu Mambweni, l’officier récemment arrêté, est présenté dans le rapport comme « le contact entre les experts de l’ONU et le traducteur, monsieur Betu Tshintela qui serait un agent de l’Agence nationale des Renseignements ». L’homme est donné pour mort par le gouvernement congolais comme les trois autres accompagnateurs congolais de Michael Sharp et Zaida Catalan, tous officiellement tués par des miliciens dans la province tourmentée du Kasaï Central. Trois corps ont même été retrouvés et formellement identifiés par Kinshasa comme ceux de Betu Tshintela et de deux conducteurs de moto-taxis, Isaac Kabuyi et Pascal Nzala. Pourtant, le secrétariat général de l’ONU informe les membres du Conseil de sécurité que les analyses ADN menées n’ont pas été concluantes. Il dit même avoir recommandé de faire de « nouveaux prélèvements et tests ». Serait-ce une nouvelle machination pour accuser le gouvernement de Kabila ? Quoi qu’il en soit, la mort de ces 2 experts ressemble à un prétexte non seulement à l’ONU dont tous les Congolais savent que sq présence sur leur territoire ne sert strictement à rien, mais aussi aux États-Unis qui portent un intérêt particulier pour la RDC au point de vouloir absolument que le président actuel Joseph Kabila se retrouve à La Haye et de pouvoir continuer leurs ingérences dans ce pays.
Nouveau coup anti-Kabila, car les médias Mainstream affirme continuellement que c’est à travers son dauphin, Emmanuel Ramazani Shadary que le président sortant veut rester au pouvoir. Depuis que le code minier a été instauré et que le gouvernement congolais demande sans cesse aux pays occidentaux d’arrêter de s’ingérer dans les affaires de l’État, les pays occidentaux cherchent un moyen pour mettre définitivement Kabila, hors-jeu.
Côte d'Ivoire: En côte d’Ivoire, il semblerait que les plans occidentaux ont du mal à se mettre en place. La coalition au pouvoir a remporté la cité balnéaire de Grand-Bassam mais perdu Port-Bouët, une des grandes communes d'Abidjan, lors des élections municipales partielles de dimanche marquées par des violences dans les deux villes, selon les résultats officiels proclamés lundi. Les deux communes sont stratégiques : d’importants projets de développement, notamment dans le domaine immobilier sont en cours à Grand-Bassam, tout proche de la capitale économique ivoirienne, alors que Port-Bouët abrite le port d’Abidjan et l’aéroport international et c’est aussi le départ de la fameuse ligne de métro entièrement financée par la France. La population ivoirienne a trouvé le moyen de montrer son mécontentement face à ces projets. À Port-Bouët où la journée de vote et le dépouillement ont eu lieu dans la tension, avec notamment une tentative d’intrusion à la CEI locale repoussée avec des coups de feu, le candidat du PDCI, Sylvestre Emmou (62,65%) a largement battu le ministre du Tourisme Siandou Fofana (33,61%) dans un autre duel RHDP-PDCI, deux anciens alliés devenus adversaires. Le RHDP du président Alassane Ouattara avait remporté le plus grand nombre de communes et de régions, mais le PDCI, dirigé par l’ancien président Henri Konan Bédié, avait fait un bon score. Cela dit, beaucoup d’Ivoiriens attendent avec impatience le retour de l’ex-président destitué par la France et toujours retenu sans aucune preuve par la CPI qui donne de plus en plus l’impression de vouloir gagner du temps avant de libérer Gbagbo. Avec les manœuvres militaires terrestres effectuées par la France et les maritimes par les États-Unis, un gros projet se tient en route concernant la Côte d’Ivoire. Pour les manœuvres terrestres, la population ivoirienne a montré son opposition en empêchant les convois militaires français de circuler. Pour ce qui est de l’invasion maritime américaine dans le golfe de Guinée, ce sont les marins pêcheurs qui sont les premiers persécutés sous la bannière de la lutte contre la piraterie. Le Port-Bouët est censé abriter l’énorme projet français du métro d’Abidjan et la population sait que ce n’est pas de bon cœur que la France de Macron a décidé de financer ce projet. La population montre sa colère avec une participation massive aux urnes. Le fait est que les Ivoiriens ne veulent plus des ingérences françaises dans leur pays comme en 2011 avec la destitution du président Laurent Gbagbo par voie militaire et la volonté du gouvernement Sarkozy de mettre au pouvoir, Alassane Ouattara. La population ne veut plus revivre ça, et c’est à l’aide des urnes qu’elle montre son opposition aux ingérences françaises.
L’actualité en Afrique :
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