TV
Infos   /   A La Une   /   Moyen-Orient   /   Amériques   /   L’INFO EN CONTINU

Le F-35 ou le S-400 ? La Turquie veut les deux à la fois

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
« Il n'y a pas d’obstacle. La Turquie peut avoir à la fois le S-400 et le F-35 », a déclaré Ismail Demir, président de l’Industrie de défense de la Turquie. ©real.gr

Le Congrès des États-Unis envisage depuis quelque temps de suspendre les livraisons de F-35 à la Turquie, surtout depuis qu’Ankara a signé en décembre 2017 un contrat avec la Russie portant sur l’achat des systèmes de défense antiaériens russes S-400. Malgré les pressions de Washington, la Turquie a refusé jusqu’à présent d’abandonner l’accord conclu avec Moscou.

Hier, samedi, le conseiller du président turc, Ibrahim Kalin, a déclaré aux journalistes à Doha, capitale du Qatar, qu’Ankara doutait que les États-Unis arrêtent la livraison des avions F-35 à la Turquie, même si le gouvernement turc a conclu l’accord des S-400 avec la Russie. M. Kalin s’est dit confiant en estimant que le problème serait réglé au moment où les jets seraient prêts à être livrés par les États-Unis.

« Nous ne sommes pas de simples acheteurs, car avec 8 ou 9 autres pays nous faisons partie du projet de développement des F-35. Il n’est donc pas si facile de refuser à la Turquie la livraison de ces avions », a ajouté le conseiller du président Erdogan.

Depuis qu’Ankara et Moscou ont conclu un accord sur l’acquisition par la Turquie de systèmes de défense antiaérienne S-400, les législateurs américains s’inquiètent de la possibilité que la Russie utilise les S-400 pour collecter des données secrètes sur le F-35. En raison de cette préoccupation, le Congrès américain a adopté un projet de loi obligeant le Pentagone à déposer un rapport sur l’éventuelle menace technologique pour le F-35 avant que les avions ne soient livrés à la Turquie.

Ankara a participé au développement du F-35 avec plusieurs autres pays de l’OTAN. En vertu des dispositions du contrat, la Turquie devrait acheter 100 avions F-35. Ankara a mis en garde Washington contre le gel des livraisons des F-35, rappelant aux États-Unis que la partie américaine devrait respecter toutes les dispositions du contrat initial.

Cependant, les États-Unis continuent de faire pression sur la Turquie pour qu’elle annule son contrat avec Moscou pour des missiles sol-air S-400. Début décembre, le sénateur républicain de l’Oklahoma, James Inhofe, avait déclaré : « La Turquie doit faire un choix entre la Russie et l’Occident. Si la Turquie poursuit le processus d’achat des S-400, elle doit s’attendre à des conséquences. »

Par ailleurs, Steven Zaloga, expert du groupe de recherche Teal Group (industrie d’aérospatial et de défense), estime que les États-Unis et l’OTAN redoutent que les S-400 livrés en Turquie arrivent dans ce pays accompagnés de conseillers russes.

« Nous sommes préoccupés par le fait que les Turcs pourraient permettre à des conseillers russes de tester les radars des S-400 contre les chasseurs turcs F-35 afin de réduire à zéro la furtivité du chasseur américain », a expliqué l’expert américain.

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV