Le Kremlin a rejeté les critiques formulées par les États-Unis concernant le déploiement des bombardiers supersoniques Tu-160 russes au Venezuela, affirmant que les propos tenus par le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, sur la question étaient « erronés ».
Deux bombardiers supersoniques Tu-160 de l’armée de l’air russe capables de porter des armes nucléaires ont atterri dans la capitale vénézuélienne, Caracas, après un vol de 9 977 kilomètres, destiné à montrer les prouesses militaires croissantes de Moscou.
Le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, a dénoncé le lundi 10 décembre au soir le déploiement des bombardiers russes au Venezuela.
« Les peuples russe et vénézuélien doivent savoir ce que cela signifie : deux gouvernements corrompus gaspillent des fonds publics et étouffent la liberté pendant que leurs peuples souffrent », a-t-il déclaré sur Twitter.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, a qualifié les propos de Pompeo de « très peu diplomatiques et de totalement erronés ».
« Pour ce qui est de gaspiller de l’argent, nous ne sommes pas d’accord. Un pays dont la moitié du budget de la Défense pourrait nourrir toute l’Afrique n’a vraiment pas à faire de telles déclarations », a déclaré Peskov ce mardi 11 décembre, devant des journalistes.
La Russie est un allié politique majeur du Venezuela. Frappé par la chute des prix du pétrole et l’impact des sanctions américaines, Maduro cherche le soutien de ses alliés après avoir remporté un second mandat présidentiel cette année.
Le président vénézuélien s’est rendu à Moscou la semaine dernière.
À l’issue de cette visite de trois jours, Maduro a déclaré jeudi que la Russie avait accepté d’investir plus de cinq milliards de dollars dans le secteur de la production de pétrole vénézuélien et un milliard de dollars supplémentaires dans les mines et principalement pour l’or.
Les forces aériennes russes et vénézuéliennes vont effectuer des exercices militaires conjoints pour assurer la défense du pays sud-américain, dont le gouvernement dénonce régulièrement des projets américains d’attaque militaire.
Les relations entre Moscou et les Washington sont actuellement au plus bas après le récent incident dans la mer Noire entre la Russie et l’Ukraine, la guerre en Syrie et les allégations d’ingérence de la Russie dans les élections américaines de 2016.
La Russie s’oppose également à ce que les États-Unis et les autres pays de l’OTAN déploient leurs troupes près de ses frontières.