Après avoir frappé le 1er décembre une base de l'armée syrienne à Homs, les États-Unis continuent à aller dans le sens d'un choc frontal avec l'armée syrienne et ses alliés russes et iraniens. Le Pentagone affirme désormais que l'activation possible des batteries de missiles S-400 en Syrie constituerait une "menace grave" à la fois pour les forces US et celles de la "coalition" déployées dans ce pays.
En effet, de plus en plus d'officiels américains accusent la Russie d’avoir livré des missiles S-300 à l'armée syrienne, une livraison qui pourrait préluder un déploiement des S-400. Ils s'inquiètent de l'enracinement croissant d'un "arsenal sophistiqué russe " en Syrie qui défierait de manière "irréversible" la puissance militaire américaine. Pour la première fois depuis le déploiement des S-300 en Syrie, Israël a pris pour cible, le jeudi 29 décembre le sud de la Syrie, une manœuvre qui selon des experts visaient à localiser les batteries de S-300 en Syrie orientale.
« L'activation possible de systèmes de défense antimissile russes S-400 en Syrie constituerait une menace accrue pour les troupes américaines et les forces de la coalition dirigée par les États-Unis », a déclaré le général Kenneth McKenzie, candidat à la direction du commandement central des États-Unis (CENTCOM), lors de son audience de confirmation des charges au Sénat américain mardi.
« Une fois activé, le S-400 augmentera la menace qui pèse sur nos forces et nos partenaires de la coalition survolant la Syrie », a-t-il ajouté. « Nous travaillons encore sur la façon dont cela va être exécuté. »
Selon Al Masdar News qui rapporte cette information, la Russie aurait déployé des batteries de missiles mobiles S-400 sur la base aérienne de Hmeimim en Syrie, mais n'a pas encore activé les systèmes de défense.
Le S-400 est le système de défense mobile de nouvelle génération capable de transporter trois types de missiles capables de détruire diverses cibles aériennes à courte et très longue distance, des avions de reconnaissance aux missiles balistiques.
L’équilibre en Syrie
McKenzie a également prétendu que Washington ne chercherait pas à avoir de l’influence sur les forces russes dans la région lors de leurs opérations contre les terroristes mais n'a toutefois pas expliqué pourquoi alors les missions de reconnaissant que mènent les États-Unis et leurs partenaires ne cessent de se multiplier non loin des bases russes en Syrie.
« Ce n'est clairement pas un objectif de notre présence en Syrie », a déclaré McKenzie lors d’une réponse à la question de savoir si l'objectif de la présence militaire américaine en Syrie était de servir de moyen de contrôle contre l'influence de la Russie dans ce pays. Ceci étant dit, les États-Unis et Israël tout comme la France te la Grande-Bretagne participent activement et ce, depuis plus de deux mois, à une vaste opération destinée à brouiller les radars des systèmes de défense anti-missiles russes, S-300, que possède l'armée syrienne. Pour l'heure, leur tentative n'a rien donné. Le 29 novembre, Israël a lancé des frappes aux missiles HIMARS contre le sud de la Syrie, provoquant une riposte violente de la DCA syrienne mais l'armée syrienne n'a pas employé ses S-300, se contentant toujours de répondre par ses missiles SAM.
Les experts affirment que le refus syrien de recourir aux S-300 s'explique par la volonté de Damas et de Moscou d'éviter tout contexte qui aiderait à la localisation de ces systèmes de missiles anti-missile sur le territoire syrien. Les propos du candidat au commandement du CentCom au sujet de la présence des S-400 sonnent toutefois comme un avertissement à l'encontre la Russie.