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Les Russes à la recherche d’une base militaire à Cuba?

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Le président cubain Miguel Diaz-Canel assiste à une cérémonie de dépôt de gerbe sur la tombe du soldat inconnu près du mur du Kremlin à Moscou, le 2 novembre 2018. ©AFP

La visite du président cubain en Russie a suscité une série de spéculations par des analystes sur la possibilité de l’installation de missiles russes à Cuba comme à l’époque de l’ex-Union soviétique.

Le président cubain Miguel Diaz-Canel et plusieurs ministres de son cabinet ont rencontré, le 2 novembre, le président russe Vladimir Poutine au Kremlin. Les discussions ont porté sur la coopération russo-cubaine dans différents domaines, dont la défense.

Dans une déclaration commune publiée après leur rencontre, les deux présidents se sont dits favorables à la poursuite des efforts internationaux pour empêcher une course aux armements, tout en condamnant les sanctions unilatérales de certains États imposées à Cuba et à la Russie sous prétexte d’« accusations sans fondement ».  

Avant cette rencontre, le président Poutine avait déclaré aux journalistes que ses pourparlers avec Miguel Diaz-Canel seraient concentrés sur la coopération industrielle et économique, mais il faut se rappeler que pendant son séjour moscovite, le président cubain a également rencontré Iouri Borissov, vice-Premier ministre russe depuis mai 2018 et ancien vice-ministre de la Défense de 2012 à 2018. D’après les observateurs, cela permet de deviner que Cuba est intéressé par une reprise de sa coopération militaire avec la Russie.

Importance de la visite de Miguel Diaz-Canel à Moscou :

Le président cubain s’est rendu à Moscou deux semaines après la visite du conseiller du président américain pour la sécurité nationale John Bolton en Russie. La mission de Bolton était de confirmer auprès des Russes les nouvelles qui circulaient à Washington concernant la décision du président Trump de retirer les États-Unis du Traité FNI (Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire).

Après le départ de John Bolton, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré aux médias que la Russie riposterait au retrait américain du Traité FNI.

Préoccupations russes :

Les responsables politiques et les experts militaires russes estiment que le retrait américain du traité portant sur l’interdiction des forces nucléaires à portée intermédiaire aurait des conséquences négatives tant sur la sécurité de la Russie que sur la stabilité de l’ensemble du continent européen. Le président russe Vladimir Poutine a déclaré récemment que si les États-Unis se retiraient du traité FNI, ils pourraient installer leurs missiles de moyenne portée en Pologne, dans les pays baltes et dans d’autres pays européens proches de la frontière russe.

D’après les dirigeants russes, le retrait des États-Unis du Traité FNI pourrait permettre à Washington d’y installer des missiles d’une portée de 5 000 km, ce qui signifierait que tout le territoire européen de la Fédération de Russie, l’ouest de la Sibérie et les territoires russes situés près de la frontière du Kazakhstan se trouveraient à la portée des missiles des États-Unis et de l’OTAN. Les autorités russes disent que c’est leur ligne rouge et que pour ne pas vivre un tel cauchemar, elles auront recours à multiples options.

Konstantin Sivkov, membre de l’Académie russe des sciences des missiles et des munitions du ministère de la Défense, estime pour sa part que le renforcement par la Russie de ses dispositifs de défense nucléaire est la seule option qui existe à l’heure actuelle pour ramener les États-Unis à la table des négociations.

Dans ce sens, après l’installation des missiles américains en Pologne ou en Roumanie et le retrait de Trump du Traité FNI, les Russes essaient de développer leur coopération avec Cuba afin de rétablir leur base sur le sol cubain, car l’expérience leur a appris que les États-Unis ne reculeront que lorsqu’ils se sentent militairement menacés par la Russie.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV