L’exercice Trident Juncture-2018 de l’OTAN en Europe du Nord est évidemment anti-russe et, comme les autres manœuvres militaires l’ayant précédé, il a entraîné une détérioration de la situation militaire et politique dans la région, a annoncé jeudi le département de l’information et de la presse du ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
L’exercice militaire Trident Juncture-2018 a débuté en Norvège et dans les régions limitrophes de l’Atlantique Nord et de la mer Baltique, y compris l’Islande, et dans l’espace aérien de la Finlande et de la Suède. Les exercices, auxquels participeront environ 50 000 militaires des États membres de l’OTAN et de leurs partenaires, dureront jusqu’au 23 novembre.
Le ministère russe a souligné que les pays participants effectuaient des manœuvres de défense et « essentiellement » des opérations offensives sur terre, en mer, dans les airs et dans le cyberespace dans le cadre d’un conflit « très intense » avec un rival d’une capacité militaire comparable.
« Malgré les tentatives assez maladroites des représentants de l’Alliance et de ses États membres pour faire croire que cet exercice est de nature défensive, il est évident que cette démonstration de force revêt un caractère nettement anti-russe. En fait, le savoir-faire le plus récent des experts militaires de l’OTAN sur le confinement forcé de la Russie sera mis en pratique au cours des exercices Trident Juncture-2018, dans un environnement climatique aussi semblable que possible au nôtre », a déclaré le communiqué de la diplomatie russe.
Le ministère russe a précisé que Moscou était préoccupé par ces exercices malgré les informations fournies par l’OTAN, « surtout si on tient compte du fait que le nombre de militaires impliqués a augmenté de 50 000 » au tout dernier moment « et que des groupes de porte-avions à propulsion nucléaire et de forces de frappe et d’assaut amphibies à capacité nucléaire de la US Navy se sont joints aux exercices. Nous ne pouvons pas ignorer le fait que certaines manœuvres du Trident Juncture-2018 seront réalisées dans des lieux situés à seulement 200 kilomètres de la frontière russe », poursuit le communiqué.
Le ministère russe des Affaires étrangères a rappelé que de nombreux rapports sur les forces et le transfert d’armes des États membres de l’OTAN dans la région où se déroulent les exercices ont été publiés au cours des derniers mois.
« L’OTAN élargit bien sûr sa campagne d’information anti-russe afin de justifier de telles actions douteuses et provocatrices. Cela a un impact négatif sur la sécurité de tous les pays voisins et entraîne une détérioration de la situation militaire et politique. De plus, cela est incompatible avec les efforts déployés pour accroître la confiance dans la région de la mer Baltique », a ajouté le ministère.
Moscou a appelé les États membres de l’OTAN à prendre des mesures pour prouver qu’ils sont prêts à désamorcer les tensions et à réduire les risques d’activités militaires.
« Cela impliquerait de mettre fin à la transformation du territoire de coopération qu’était traditionnellement l’Europe du Nord, en une arène de confrontation potentielle », a conclu le communiqué.
Mercredi, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a déclaré que l’ampleur des opérations et des exercices de l’OTAN à proximité des frontières russes s’était élargie, citant l’exemple du Trident Juncture-2018.
