Les relations sino-américaines entreront dans une nouvelle phase de la crise, le 4 novembre où de nouvelles sanctions américaines contre la RII devraient être mises en vigueur dans l’objectif déclaré de réduire à zéro les exportations de pétrole iranien. La Chine, client d’un quart du brut iranien, sera le centre de la résistance mondiale face à la démarche unilatérale de Washington.
Une analyse parue sur le site de l'hebdomadaire américain Barron's s’est attardée sur l’avenir des relations sino-américaines et estime que l’Iran serait l’épicentre de la prochaine guerre entre la Chine et les États-Unis.
Un analyste pétrolier chez PVM Oil Associates estime que la Chine ne se soumettrait pas aux demandes de Washington.
Il est vrai que Pékin sait comment résister aux exigences unilatérales de Washington. Contrairement aux grandes compagnies de pétrole européennes qui sont dépendantes du secteur pétrolier américain et qui doivent donc s’inquiéter de leurs intérêts lors des transactions américaines, la Chine dispose d’installations pétrolières qui ne dépendent ni des transactions en dollar ni du secteur pétrolier américain. Surtout que la Chine a déjà commencé à faire des transactions énergétiques en pétro-yuan.
D’ailleurs, Pékin a activé ce même secteur énergétique pour acheter le pétrole iranien, entre 2012 et 2015, c’est-à-dire pendant la période où l’administration Obama avait réduit les exportations pétrolières iraniennes d’un millier de baril par jour.
La Chine a tout intérêt à refaire ce coup et à arrêter ses achats pétroliers en provenance de l’Iran via ses grandes entreprises comme Sinopec pour pouvoir permettre à ses petites entreprises de prendre le relais.
Or, Donald Trump a très bien compris la manœuvre qui vise, non pas seulement, à contrer les sanctions anti-iraniennes de Washington mais aussi à remettre en cause l’arme fatale des Américains, à savoir le régime des sanctions extraterritoriales. D’où les pressions sans précédent exercées cette semaine sur l’Arabie saoudite, premier producteur mondial du pétrole. Ils exigent que Riyad hausse, de façon sensible, sa production pétrolière afin de remplir le vide laissé par l’arrêt de la vente du pétrole iranien d’une part, et attirer les clients de l’Iran de l’autre.
Les Américains soupçonnent l’Arabie saoudite de ne pas être sincère quant elle affirme avoir tout fait pour récompenser le manque du pétrole iranien sur le marché. Ils exigent aussi de l’Opep de produire quelque 1.5 million de barils de plus par jour. Riyad a laissé entendre qu’il pourrait répondre à cette exigence à l’horizon de 2019 mais pour l’heure, il en est incapable.