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Le leader nord-coréen veut vexer le président américain pour gagner du temps

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des véhicules amphibies de la Corée du Nord tirent des obus de fumée à l'occasion du 66e anniversaire de l'opération Chromite. ©Reuters

Lorsque le leader nord-coréen Kim Jong-un se dit prêt aux négociations avec les États-Unis sur la dénucléarisation, il veut en fait pousser à bout le président américain Donald Trump et ainsi gagner du temps pour continuer ses activités. C’est du moins l’avis d’un analyste de Rai al-Youm.

L’analyste du quotidien arabe, paru à Londres, se penche sur la rencontre effectuée, ce dimanche 7 octobre à Pyongyang entre les deux dirigeants américain et nord-coréen, censée accélérer le processus de dénucléarisation et renforcer la coopération bilatérale, pour s’interroger sur les véritables raisons et intentions de cette rencontre.

Depuis la première rencontre USA/Corée du Nord, effectuée en juin dernier à Singapour, et qui a été largement couverte par les médias qui avaient comme but de suggérer que la Corée du Nord avait accepté de renoncer à ses programmes nucléaires et balistiques, aucun progrès tangible n’a été obtenu et aucun des accords conclus par les deux hommes n’a été mis en application jusqu’à ce que Trump a donné, très en colère, l’ordre du gel de tous les contacts avec Pyongyang.

Nous ne savons pas précisément qui s’est moqué de qui. Est-ce le leader nord-coréen qui s’est moqué du président américain ou est-ce le chef d’État chinois, gérant tout en coulisse, qui a ridiculisé son homologue américain ? Il est illogique de croire que les contacts entre les responsables américains et nord-coréens puissent aboutir à une quelconque évolution dans le domaine du désarmement nucléaire alors que la guerre commerciale s’est, de plus en plus, aggravée entre les États-Unis et la Chine, que le président Trump qualifie d’ailleurs de « premier ennemi » et de « danger » pour son pays.

Il n’y a pas l’ombre d’un doute que Kim bénéficie du soutien de Pékin. Lorsque le leader nord-coréen parle de la disponibilité de Pyongyang à renoncer aux armes nucléaires, il veut en fait jouer avec les nerfs de Trump et ainsi gagner du temps pour pouvoir faire sortir, complètement ou en partie, la Corée du Nord de l’isolement.

Cet homme est, nombreux sont les analystes qui en sont de cet avis, extrêmement intelligent et adroit, du point de vue aussi bien militaire que politique, et il est donc difficile de croire qu’il renoncera aux armes nucléaires, du moins dans un proche avenir.

L’analyste de Rai al-Youm s’attarde ensuite sur l’amitié dont a fait preuve le président américain, une fois, vis-à-vis du leader nord-coréen, et une autre fois, envers le roi d’Arabie saoudite :

« L’amitié de Trump envers Kim est différente avec celle qu’il a exprimé pour le roi Salman dans la mesure où le premier dispose d’armes nucléaires et de missiles, capables de porter des ogives nucléaires, et il est protégé par la Chine, alors que le deuxième est, simplement, riche et est un grand client des armes de fabrication américaine. L’amitié de Trump pour le roi Salman ne lui apporte que la destruction : l’Arabie saoudite a déjà été poussée par les États-Unis vers de nombreuses guerres. Trump se dit ami de la Corée du Nord car il craint les armes nucléaires de ce pays. Il est vrai que les États-Unis et les pays occidentaux ne connaissent que le langage de la force, le langage d’ogives nucléaires et de missiles sophistiqués. »

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SOURCE: FRENCH PRESS TV