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Yémen : Israël rejoindra-t-il officiellement la coalition de guerre ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Ansarallah tire des missiles en direction des cibles en Arabie saoudite. ©Harbi Press/Archives

Réduire « l’influence régionale de l’Iran » et faire une « vraie coalition » avec Riyad. Israël est de plus en plus tenté de rejoindre officiellement la coalition de guerre contre le Yémen.

Dans un article paru ce lundi 10 septembre, le journal israélien Jerusalem Post se penche sur la guerre imposée par la coalition saoudienne contre le Yémen. D’après le journal, une intervention militaire israélienne pourrait, non seulement affaiblir l’influence iranienne au Yémen, mais encore, avoir un effet de catalyseur dans le sens de l’amélioration des liens entre Israël et les monarchies arabes du golfe Persique.

L’article fait allusion à un récent discours du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, au Centre de recherches nucléaires « Shimon Peres » à Néguev, là où il a annoncé qu’Israël essaierait la voie diplomatique pour exercer des pressions maximales sur l’Iran.

Le journal accuse, par la suite, le cabinet de Netanyahu d’avoir fait preuve d’inaction envers la guerre au Yémen, ayant ainsi négligé une grande menace sécuritaire contre Israël.

Netanyahu a eu tort d’ignorer les intérêts que la guerre du Yémen réserve à Israël ; il a raté une occasion en or pour transformer la coopération anti-iranienne avec Riyad, en une « véritable union », due à l’intervention militaire pas très coûteuse au Yémen, ajoute le journal.

L’article rappelle aussi qu’en mars dernier, le leader d’Ansarallah avait promis de combattre aux côtés du Hezbollah lors d’une éventuelle guerre avec Israël. « Les Houthis sont très habiles dans l’utilisation des missiles et cela rend redoubles les menaces contre Israël », précise JPost.

« Si les Houthis accèdent à des technologies plus sophistiquées, la côte ouest du Yémen pourrait se transformer en une véritable plateforme de lancement de missiles balistiques en direction d’Israël », écrit le journal qui cherche à trouver une justification pour une éventuelle intervention directe d’Israël dans la guerre du Yémen.

Le journal va encore plus loin et propose au Premier ministre israélien de passer à l’acte. Bien que l’Iran n’ait pas encore franchi de pas concrets pour fermer le détroit de Bab el-Mandeb, détroit stratégique reliant le golfe d’Aden à la mer Rouge, Israël devrait soutenir la coalition menée par l’Arabie saoudite, soit par des raids aériens, soit par l’appui logistique. « L’intervention dans la guerre du Yémen affaiblira le poids d’Ansarallah et de la Résistance dans un sens plus général et renforcera les liens entre Tel-Aviv et les monarchies arabes du golfe Persique », prétend JPost.

« Des opérations militaires israéliennes paralyseront les Houthis dans les opérations extrarégionales et les contraindront à renoncer au port de Hudaydah en mer Rouge », prétend le journal Jerusalem Post.

Le journal recommande donc aux autorités israéliennes de prendre au sérieux « la menace des Houthis » et d’opter pour un appui inconditionnel à la coalition saoudienne.

« Si l’intervention israélienne au Yémen aboutit à des résultats escomptés, l’influence iranienne en péninsule Arabique se réduira et Israël et l’Arabie saoudite pourront profiter des relations durables à l’horizon des évolutions géopolitiques du Moyen-Orient », prétend l’auteur de l’article  

Le 3 août dernier, le journal Washington Post se référait au Projet ACLED, spécialisé en études sur les dégâts et pertes en vies humaines des conflits, pour dire que la guerre contre le Yémen a laissé jusqu’ici au moins 50 000 morts ; or, des médias internationaux évoquent toujours et encore le chiffre de 10 000.

D’après les chiffres fournis par des instances des droits de l’Homme, plus de 30 000 personnes ont perdu la vie indirectement dans la guerre contre le Yémen. La plupart d’entre elles étaient atteintes de maladies très largement répandues en raison du manque de médicaments et de traitements médicaux depuis le blocus terrestre, maritime et aérien imposé, et aujourd'hui encore en place, par la coalition menée par l’Arabie saoudite.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV