Les États-Unis reviennent sur leur engagement de ne plus organiser des manœuvres militaires conjointes avec la Corée du Nord alors que leur projet de "domestication" de Pyongyang bat de l'aile. 48 heures après l'annulation de la visite de Pompeo en Corée du Nord, les États-Unis, fous de rage, annoncent la reprise de leurs exercices militaires avec la Corée du Sud. Pourquoi? L'objectif très clair de Washington consiste à saper les efforts de rapprochement voire de réunification des deux Corées. Mais il est trop tard : selon les analystes, aidée par la Chine, Pyongyang a joué un coup de maître : il s'est servi de Washington pour consolider ses liens avec la Corée du Sud. Le camp pro-US s'est fissuré : Même le Japon qui ne jure que par l'alliance avec Washington a entamé des négociations secrètes avec Pyongyang.
Le secrétaire américain à la Défense, Jim Mattis a déclaré que la suspension des "manœuvres militaires alliées" sur la péninsule coréenne n’était plus à l’ordre du jour.
« Compte tenu du gel du processus des pourparlers sur la péninsule coréenne, il n’existe plus aucune raison pour suspendre les manœuvres », a affirmé Jim Mattis lors d’une conférence de presse conjointe tenue ce mardi soir en présence du chef d'état-major des armées des États-Unis, Joseph Dunford. Mais cette menace est-elle désormais audible en Corée du Sud?
De nombreux observateurs voient dans les propos du secrétaire Mattis l'acte de décès du processus d'apprivoisement de Kim Jong-un que le président américain a entamé le 12 juin, lors du sommet de Singapour. « Nous n’avons aucun projet de suspendre d’autres manœuvres », a réaffirmé le secrétaire à la Défense sans toutefois risquer d'évoquer un possible refus de la Corée du Sud. Séoul est engagé à fond dans un processus de rapprochement avec Pyongyang, qui s'est traduit par deux tours de rencontres entre les familles nord et sud-coréennes.
Sommet de Singapour, un spectacle
À l’issue du sommet avec Kim Jong-un à Singapour, le président américain avait déclaré qu’il souhaitait mettre fin aux « jeux de guerre ». Trump a évoqué les exercices militaires que Sud-Coréens et Américains mènent régulièrement dans la péninsule et que la Corée du Nord considère comme une menace pour sa sécurité. Selon Mattis, cette ère est révolue et que l'heure est désormais à la reprise des hostilités contre Pyongyang. Et pourtant rien ne dit que les alliés US accompagnent les États-Unis avec autant de force que par le passé, dans leur aventurisme.
Les États-Unis accusent désormais la Corée du Nord de ne pas avoir suspendu son programme militaire et nucléaire, accusation gratuite qui vise à occulter les vraies raisons de l'échec américain : La Corée du Nord n'a pas accepté de se soumettre au diktat américain et aidé par la Chine s'est engagée sur la voie de la réunification.
Le Japon trahit son allié US ?
Signe des temps, les alliés asiatiques les plus fidèles de Washington commencent à quitter le navire : selon la dernière édition du journal en ligne japonais , Japan Today paru mercredi des responsables japonais et nord-coréens ont mené des négociations à l’insu des États-Unis, alliés militaires du Japon
Face à la colère de Washington, Tokyo s'est ardemment défendu. Les responsables nippons ont déclaré que leur pays "ne pouvait pas mettre les États-Unis au courant de toutes ses décisions".
Le rapport indique que des responsables japonais et nord-coréens ont discuté du dossier des Japonais ayant été enlevés dans les années 70 et 80. D'autres volets éventuellement évoqués de part et d'autre ne figurent pas dans le rapport, ce qui inquiète visiblement les Américains.