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Navires saoudiens visés: les scénario montés de toute pièce

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le détroit de Bab el-Mandeb. (Photo d'archives)

Il paraît que l’Arabie saoudite compte rallier les États-Unis et leurs alliés occidentaux à son offensive militaire contre le Yémen en suggérant une image instable des lignes de navigation maritime dans le détroit de Bab el-Mandeb.

Rien qu’en une semaine, les combattants yéménites ont enregistré deux grands acquis sur le plan militaire : ils ont lancé une attaque au drone contre l’aéroport d’Abou Dhabi et ils ont frappé deux navires de guerre saoudiens dans la mer Rouge.

Tout de suite après cette attaque, les Saoudiens ont commencé à mentir en prétendant qu’il s’agirait de deux pétroliers qui auraient été pris pour cible. Dans la foulée, le ministre saoudien de l’Énergie Khaled al-Faleh a annoncé le gel sine die de tous les transferts pétroliers via le détroit de Bab el-Mandeb sous prétexte d’une attaque contre deux « pétroliers » de l’Arabie saoudite.

Khaled al-Faleh a prétendu que le risque d’attaques des Houthi nuirait au commerce mondial.

Sur la même longueur d’onde que les Saoudiens, les Émirats arabes unis et le Koweït, eux aussi, ont annoncé qu’ils allaient examiner l’option du gel des exportations pétrolières via le détroit de Bab el-Mandeb.

Les médias pro-saoudiens ont ensuite lancé une campagne destinée à suggérer que l’insécurité régnant dans le détroit de Bab el-Mandeb mettrait en péril l’économie du monde.

Or, Ansarallah souligne que les cibles qu’il avait frappées n’étaient pas des pétroliers, mais deux frégates de combat.

Les Saoudiens, qui n’ont jusqu’ici rien gagné en attaquant le Yémen, tentent de camoufler cette déconfiture derrière ce scénario de la déstabilisation de Bab el-Mandeb par les Houthis et de rallier les États-Unis et leurs alliés occidentaux à son offensive militaire.

Cependant, le régime saoudien ne présente aucun document ni preuve pour démontrer ce qu’il dit à propos des soi-disant « pétroliers » touchés.

À ce propos, Seyyed Morteza Moussavi, expert en chef iranien des relations internationales, a écrit un article pour l’agence de presse Fars, qui a été publié ce vendredi 27 juillet.

« Il y a quatre jours, les médias de l’Arabie saoudite ont diffusé une nouvelle selon laquelle deux « pétroliers » saoudiens auraient été gravement endommagés en passant par le détroit de Bab el-Mandeb en raison d’une attaque au missile d’Ansarallah. C’est sur fond de cette allégation que les Saoudiens ont annoncé le gel de toutes les exportations de brut via Bab el-Mandeb. Dans le même temps, des sources d’État et des médias saoudiens ont lancé une vague déferlante de communiqués, de déclarations, d’articles et d’interviews en vue de suggérer une « instabilité croissante » dans le détroit de Bab el-Mandeb pour ainsi justifier l’appel de Riyad, destiné aux États-Unis et à d’autres pays alliés, pour qu’ils passent rapidement à l’acte.

Mais qu’est-ce qui se passe derrière tous ces scénarios ?

1- Quatre jours se sont écoulés depuis l’événement, mais les médias saoudiens n’ont même pas rendu publique une seule photo des navires ciblés : une chose inédite !

L’opinion publique se rappelle certainement des centaines de photos et d’enregistrements vidéo qui ont été divulgués à peine quelques minutes après les récentes attaques au missile d’Ansarallah contre les bases militaires de l’armée saoudienne aux alentours de Riyad ou dans les provinces du Sud telles que Jizan et Najran. Les images montraient l’événement en entier : tir, interception, destruction ! En plus, tout de suite après ces attaques, les responsables politiques et militaires de l’Arabie saoudite se présentaient devant les médias internationaux et ne tardaient pas à accuser la République islamique d’Iran, le Hezbollah et la Syrie d’être impliqués dans le transfert de missiles et de drones au Yémen.

Les Saoudiens sont même allés plus loin en transférant les débris des missiles qu’ils prétendaient venir depuis l’Iran aux États-Unis avant qu’ils soient mis en exposition au siège de l’Organisation des Nations unies et du département d’État. Mais un tel processus ne s’est pas répété en ce qui concerne les navires ciblés par Ansarallah. Si les autorités saoudiennes avaient disposé du moindre document pouvant venir à l’appui de ses allégations infondées, elles l’auraient déjà dévoilé aux médias.

2- Prenons pour vraies les déclarations des responsables Saoudiens selon lesquelles les navires ciblés seraient des « pétroliers » ! Rappelons-nous que chacun de ces « pétroliers » serait chargé, d’après Riyad, de deux millions de barils de brut. Reste à savoir comment ces bâtiments auraient réussi à prendre la fuite après être ciblés par les missiles yéménites s’ils avaient porté tant de barils de pétrole.

3- Les conventions et les lois de la navigation maritime internationale stipulent que tout navire, ayant des défaillances techniques ou étant pris pour cible d’une attaque quelconque, devra rapidement contacter les organisations et les instances internationales alors que les responsables saoudiens n’ont rien fait du tout.

4- Il va de soi que les bâtiments cargos, surtout les pétroliers, sont plus vulnérables que d’autres types de bateaux et qu’ils laissent fuir au moins une partie de ce qu’ils transportent en cas d’accident aussi minime qu’il soit.

Mais aucune marée noire n’a été constatée depuis le jour de l’incident. Est-possible quand deux « pétroliers », chargés de quatre millions de barils de pétrole, sont frappés par des missiles ?

5- Pendant les trois dernières années, l’Arabie saoudite, Israël, les États-Unis, les Émirats arabes unis, la France, le Royaume-Uni et un certain nombre d’autres pays ont été tous impliqués dans l’imposition d’un siège aérien, maritime et terrestre au Yémen et assurent une supervision minutieuse et constante de tous les agissements et toutes les évolutions. Comment donc est-il possible que cette coalition ne soit pas en mesure de collecter des informations sur ces attaques au missile ?

6- Malgré la vaste campagne d’intox qu’ont lancée les Saoudiens pour présenter une image instable du détroit de Bab el-Mandeb en raison des « menaces » des Houthis, la circulation facile de pétroliers et de cargos est en toujours en cours.

Voici une carte de la région qui montre la circulation normale de bâtiments dans le détroit de Bab el-Mandeb, le vendredi 27 juillet.

Conclusion

Les évolutions qui se sont récemment produites sur les champs de bataille au Yémen notamment les échecs cuisants qu’a subis le camp saoudien, soutenu par l’Occident, dans la bataille de Hudaydah, nous laissent conclure que toutes ces histoires montées de toute pièce constituent en effet une voie qui devrait aider les Saoudiens à sortir de ce bourbier qu’ils avaient eux-mêmes créé.

Au lieu de reconnaître leur défaite qui devrait normalement aboutir à la fin de la guerre au Yémen, l’Arabie saoudite tente, à tout prix, de rallier les Américains, déjà impliqués dans les conflits, à son offensive militaire contre le Yémen. Au cas où cette théorie serait concrétisée, elle ne résoudra non seulement pas la crise, mais en plus elle fera basculer les Américains dans le bourbier des conflits au Yémen.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV