La revue américaine National Interest s’est penchée dans un article sur les quatre atouts militaires dont disposerait l’Iran en cas de guerre contre les États-Unis.
Dans la période de l’après-Guerre froide, à l’exception de la Corée du Nord, aucun autre pays n’a défié autant les États-Unis que l’Iran. Du Moyen-Orient à l’Asie centrale en passant par l’Amérique latine, Téhéran n’a jamais manqué une occasion de contrarier les États-Unis et de limiter leur influence.
Étant donné que les dépenses militaires des États-Unis au cours des dernières années représentent deux fois le PIB total de l’Iran et que les bases militaires des États-Unis ont encerclé l’Iran, la revue américaine prétend que dans tout conflit militaire conventionnel, l’Iran n’aurait aucune chance face aux forces armées américaines.
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Pour compenser, l’Iran poursuit une doctrine militaire fondée sur trois types de capacités : un vaste arsenal de missiles balistiques, une guerre navale asymétrique (en particulier la menace de fermer le détroit d’Hormuz) et des liens avec des groupes de résistance. Bien que de nombreux systèmes d’armes soient utilisés pour mettre en œuvre cette doctrine, quatre capacités sont particulièrement cruciales :
Arsenal des missiles balistiques
D’après National Interest, l’instrument le plus important de la doctrine militaire iranienne est son vaste arsenal de missiles balistiques, dont ceux de la famille de missiles balistiques Shahab sont les plus connus.
La revue américaine ajoute cependant que les missiles Sejjil-1 et Sejjil-2 sont les plus redoutables. Le Sejjil-1 est un missile balistique sol-sol à moyenne portée à double étage que l’Iran a testé pour la première fois en 2008. Contrairement aux missiles Shahab, le missile Sejjil-1 utilise un combustible solide réduisant ainsi considérablement son temps de lancement tout en améliorant sa mobilité.
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Lors d’une séance au Congrès américain en novembre 2009, le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a déclaré que « le missile [Sejjil] a une portée d’environ 2 000 à 2 500 kilomètres ». Le Sejjil-1 peut transporter une ogive explosive de 750 kg jusqu’à Israël et même dans certaines parties du sud-est de l’Europe, a indiqué la revue américaine.
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Sous-marins de classe Ghadir
La plus grande capacité de dissuasion de l’Iran est peut-être sa capacité à menacer les pétroliers dans le détroit d’Hormuz, d’où environ 20 % des approvisionnements pétroliers mondiaux sont acheminés vers les marchés. En effet, selon certaines estimations, les États-Unis ont dépensé quelque 8 billions de dollars pour protéger le détroit d’Hormuz depuis 1976.
Les sous-marins seraient d’une importance majeure pour l’Iran s’il tentait de fermer le détroit d’Hormuz. Comme l’explique l’Institut pour l’étude de la guerre (ISW), « dans les eaux confinées et peu profondes du golfe Persique, la capacité de déployer des sous-marins menace sérieusement les navires naviguant en surface ».
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L’Iran dispose de plusieurs types de sous-marins différents, mais sa flotte croissante de sous-marins miniatures de classe Ghadir serait particulièrement dévastatrice en cas de conflit.
Missiles balistiques anti-navires Golfe Persique
Le missile balistique anti-navire Golfe Persique est un autre élément précieux des capacités navales asymétriques de l’Iran. Le missile Golfe persique est un missile balistique anti-navire hypersonique à combustible solide qui a une portée de 300 km lorsqu’il transporte une ogive explosive de 650 kg.
Les médias iraniens ont qualifié le missile Golfe Persique de « missile le plus avancé et le plus important de la marine du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) ». Ce missile est également connu sous le nom de « tueur de porteurs », car il est conçu pour détruire les porte-avions et porte-hélicoptères.
Hezbollah
Selon National Interest, le Hezbollah libanais est un outil important dans la doctrine de l’Iran. Le mouvement de résistance s’est révélé être l’arme de guerre la plus polyvalente et la plus malléable de l’arsenal militaire iranien.
L’analyse de la revue américaine intervient alors qu’une guerre verbale a commencé entre le président américain, Donald Trump d’une part, et les responsables iraniens d’autre part.
Le chef d’état-major des forces armées iraniennes a déclaré le 22 juillet que l’administration Trump cherchait à engager le Pentagone dans une action militaire contre l’Iran.
Le président Rohani a mis en garde le dimanche 22 juillet les États-Unis : l’Iran dispose de multiples leviers de pression contre les Américains, s’ils cherchent à changer les règles du jeu.
Le président iranien a, d’une façon sans précédent, averti son homologue américain contre ses mesures anti-iraniennes.
« M. Trump ! Nous sommes des hommes d’honneur et [nous avons] été les garants de la sécurité des eaux de la région à travers l’histoire. Vous ne devez pas jouer avec le feu ! Ce serait quelque chose que vous regretteriez », a-t-il martelé, appelant ainsi son homologue US à abandonner ses actes de provocation.
À peine quelques heures après les menaces américaines contre l’Iran, le ministre iranien de la Défense a dévoilé un nouveau missile iranien, le « Fakour ».