Réagissant aux tweets menaçants du président américain contre l’Iran, de nombreux commentateurs voient dans la virulente sortie de Trump une volonté de détourner l’attention du public mondial de ses turpitudes et de ses dossiers embarrassants. On parle de stratégie trumpesque classique : détourner l'attention d'un scandale en en créant un autre.
« Une volonté de faire diversion au moment où il traverse une passe difficile après ses propos particulièrement conciliants à l’égard de son homologue russe Vladimir Poutine à Helsinki. Il l’a déjà fait par le passé avec les polémiques sur la NFL ou ses menaces contre Pyongyang », disent les observateurs cités par AFP.
« Frustré par l’absence de progrès avec la Corée du Nord, en colère à cause des réactions négatives après Helsinki, Trump essaie d’évacuer, de faire le dur et de changer de sujet », a réagi Aaron David Miller, ancien diplomate américain.
S’appuyant sur ses discussions avec des responsables européens, Rob Malley, président de l’International Crisis Group, soulignait de son côté que ces derniers « ne prennent pas vraiment au sérieux (le tweet présidentiel), y voyant d’abord une façon de détourner l’attention de Mueller (procureur spécial qui enquête sur une éventuelle collusion entre Moscou et l’équipe Trump) et Poutine ».
Les vieux tweets de Trump refont surface
L’ironie de l’affaire, c’est que Donald Trump a par le passé accusé Barack Obama d’être prêt à partir en guerre contre l’Iran pour détourner l’attention du public, en 2011, 2012 et 2013.
« Je prédis que le président Obama va, à un certain moment, déclencher une guerre avec l’Iran pour sauver la face » . (17 septembre 2013)
« Maintenant qu’Obama est en baisse dans les sondages, il va ordonner des frappes contre la Libye ou l’Iran. Il est désespéré ». (10 octobre 2012)
« Pour être réélu, Barack Obama va déclarer la guerre à l’Iran ». (30 novembre 2011)
La dernière menace via tweet de Trump fut nocturne et très violente. Entièrement en majuscules, le message a été adressé le 22 juillet peu avant minuit, au président iranien, Hassan Rohani.