Avant de se rendre aux États-Unis, une délégation sud-coréenne est arrivée à Téhéran pour s’entretenir avec les autorités iraniennes de la mise en garde lancée par les États-Unis contre les pays qui importent du pétrole iranien.
La semaine dernière, le gouvernement de la Corée du Sud a annoncé avoir envoyé une délégation en Iran en vue de discuter avec les responsables de ce pays avant sa visite prochaine à Washington où elle devra s’entretenir du rétablissement des sanctions américaines touchant le pétrole iranien, a rapporté Fars News.
Citant une haute autorité du ministère sud-coréen des Affaires étrangères, le quotidien Hankyoreh a rapporté le mercredi 4 juillet que la restauration des sanctions américaines contre l’Iran, le 4 novembre, aura beaucoup de répercussions sur le secteur de la pétrochimie et le système de paiement de la Corée du Sud et de l’Iran.
Actuellement, la Corée du Sud se prépare pour le deuxième tour de négociations avec la partie américaine. Cette rencontre, dont le premier tour s’est déroulé à Séoul après le retrait des États-Unis, doit avoir lieu à la mi-juillet à Washington.
« Bien que nous attachions une importance primordiale à nos relations avec les États-Unis, celles que nous entretenons avec l’Iran sont aussi importantes pour nous. C’est pourquoi nous y avons envoyé une délégation gouvernementale la semaine dernière », a précisé l’autorité sud-coréenne.
« Séoul n’a pas d’autre choix que de s’aligner sur ces sanctions, mais il s’emploiera à préserver ses relations avec l’Iran », a-t-elle déclaré.
Les raffineries sud-coréennes importent du brut iranien. Ces raffineries déposent le montant du brut qu’elles achètent dans des banques que les deux pays utilisent depuis peu comme intermédiaire pour verser le montant des importations et des exportations. Le montant du brut importé est déposé sur un compte et les compagnies sud-coréennes qui exportent des marchandises vers l’Iran prennent ensuite de l’argent sur ce compte pour être payées.
Si les importations de brut iranien s’arrêtent, l’équilibre de ces dépôts sera bouleversé et par conséquent il ne restera plus rien dans ces banques pour que les compagnies sud-coréennes puissent poursuivre leurs exportations vers l’Iran.
Cette autorité sud-coréenne a affirmé que la réduction de l’importation sud-coréenne de brut iranien est inévitable, mais que l’objectif des futures négociations de la Corée du Sud avec les États-Unis est de réduire au maximum les dommages causés sur l’économie sud-coréenne.
Les autorités sud-coréennes ont l’intention de convaincre les autorités de Washington de leur permettre d’acheter du brut iranien.
Les États-Unis ont demandé à la Corée du Sud ainsi qu’à d’autres pays de réduire à zéro leur importation de brut iranien. À cet effet, la Maison-Blanche a fixé un délai allant jusqu’au 4 novembre.
La Corée du Sud affirme que les hydrocarbures que lui fournit l’Iran sont importants pour son économie et que le gaz naturel liquéfié est vital pour la production de produits pétrochimiques.
Après la conclusion de l’accord nucléaire en 2015 et la suspension d’une partie des sanctions contre l’Iran, la Corée du Sud avait augmenté ses importations de brut iranien, qui représentent désormais 13,1% de l’importation générale de pétrole.
Donald Trump a annoncé, le mardi 8 mai, le retrait des États-Unis de l'accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien, avant de signer par la suite un document ordonnant le rétablissement des sanctions contre l’Iran dans le but de lui imposer selon lui les sanctions « les plus dures de l'Histoire ».