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Yémen: comment Riyad maintient le Soudan dans la coalition d’agression ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les militaires soudanais envoyés au Yémen. ©Pinterest

Riyad identifie et donne les opposants soudanais au régime de Khartoum, manière sournoise de garder le Soudan dans sa coalition d’agression, annonce un opposant soudanais.

S’exprimant à l’occasion d’une interview accordée à Masr al-Arabia, cet opposant soudanais, Bakri Abdelaziz révèle la méthode immorale et immonde du régime de Riyad qui utilisent les opposants et les activistes anti-Khartoum comme monnaie d’échange contre la participation du gouvernement soudanais à la guerre yéménite.

Selon Abdelaziz, le gouvernement saoudien joue un rôle clé dans l’identification et l’arrestation des activistes soudanais opposants au gouvernement d’Omar el-Bechir, au pouvoir depuis 1989.

Pour que les forces soudanaises ne se retirent pas du Yémen et restent toujours engagées au sein de la coalition d’agression militaire, les autorités de Riyad rendent ensuite sournoisement leur service à el-Bechir.

Cet opposant soudanais a exhorté les instances internationales à se pencher sur ce cas qui est une violation flagrante des droits de l’homme commise par le gouvernement de Khartoum.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a récemment appelé la Cour pénale internationale (CPI) basée à La Haye à arrêter le président soudanais el-Bachir.

Deux mandats ont été lancés par la CPI contre le président soudanais, en 2009 pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité et en 2010 pour génocide, les deux en lien avec le Darfour, région de l’ouest en proie, depuis 2003, à des violences ayant fait plus de 300.000 morts, selon l’ONU.

Le président soudanais Omar el-Béchir, lors du sommet de la Ligue arabe, le 28 mars 2015, à Charm el-Cheikh. ©REUTERS

Une fois remis au Soudan, les activistes opposants à Khartoum risquent fortement d’être victimes de torture et de mauvais traitements, dit Abdelaziz ajoutant que certains des prisonniers ont succombé à ces traitements et d’autres ont été tués au moment de leur arrestation, et ce, alors que l’appareil sécuritaire saoudien est responsable de la vie des ressortissants soudanais.

Le peuple soudanais est contre l’intervention de son pays dans la guerre yéménite déclenchée par le jeune ambitieux prince héritier saoudien, Mohammed ben Salman (MBS), insiste l’opposant soudanais.

Par cette présence aux côtés des agresseurs, le gouvernement d’el-Bachir bénéficie des intérêts financiers de cette guerre meurtrière ainsi que du soutien politique des autorités de Riyad.

En 2015, le Soudan a accepté d’expédier un certain nombre de ses militaires au Yémen en contrepartie de ces aides et soutiens. Conformément à un bilan publié par l’armée soudanaise, les pertes sont lourdes. Des centaines de soldats soudanais dont plus d’une dizaine de commandants ont péri et des centaines d’autres ont été blessés dans ce que les commentateurs appellent « bourbier yéménite ».

Mercenaires soudanais tués au Yémen. ©Harbipress

La plupart des militaires arabes impliqués dans la guerre du Yémen sont de nationalité soudanaise.

Les voix se sont élevées à l’intérieur du Soudan à cause du nombre de pertes en vie humaine dans cette guerre destructrice et illégale du Yémen.

Plusieurs partis politiques et membres du Parlement du Soudan ont appelé ces derniers jours au retrait des forces soudanaises du Yémen.

« Le Soudan participe depuis mars 2015 à l’offensive saoudienne au Yémen. Pour plaire à Riyad et à Abou Dhabi, Khartoum a envoyé 4.000 soldats au Yémen, mais l’Arabie saoudite les a considérés comme de simples mercenaires », a écrit Africa Intelligence dans un rapport.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV