La cadence avec laquelle les événements nouveaux se produisent au Moyen-Orient dépasse souvent l'entendement. Israël est l'un des acteurs qui, rien que par son incapacité organique à encaisser les crises, se sent souvent dépassé par les événements. Quatre ans après avoir lamentablement perdu sa guerre contre Gaza (2014), les officiels israéliens en sont à revivre l'expérience : après avalanche surprise de quelques 130 roquettes contre les colonies sionistes limitrophes de Gaza, plusieurs responsables israéliens appellent à envahir "l'enclave".
D'autres appellent à l’assassinat ciblé des "commandants" de la Résistance. Et pourtant, Tel-Aviv a annoncé à plusieurs reprises avoir tiré leçon de la guerre de 2014 et avoir travaillé à des "tactiques nouvelles" pour contrer les "Résistant". Or rien n'est moins vraie que cette prétention d’innovation.
Le ministre israélien de la Sécurité intérieure Gilad Erdan a menacé, le mardi 29 mai, de reprendre les assassinats ciblés dans la bande de Gaza. Or la méthode date déjà d'une 20 aine d'années.
« Dès ce soir, on doit exécuter à Gaza des assassinats ciblés », a-t-il plaidé en réaction aux premiers tirs de missiles de la Résistance contre les colonies. Le même jour, la ministre israélienne de la Justice, Ayelet Shaked, plaidait, elle, en faveur de l'occupation militaire de Gaza, oubliant au pasage qu'en 2014, l'armée israélienne a tenté ce coup mais qu'elle n'a pas réussi : « Nous devons nous préparer à réoccuper Gaza pour faire face au Hamas ».
Interviewée par la radio israélienne Radio Darom, elle a déclaré que les responsables israéliens ont convenu que toutes les options étaient sur la table concernant la possibilité de la réoccupation de la bande de Gaza par Israël. Notre riposte doit être très dure », rapporte le quotidien égyptien Youm 7.
Un membre du cabinet de sécurité israélien a aussi encouragé "Tsahal" à fournir une réponse "cinglante" aux tirs de roquettes de la Résistance palestinienne. Mais cette réponse "cinglante" n'a visiblement rien de nouveau.
En 2015, le chef sortant du Front de commandement de l’armée israélienne avertissait qu’Israël « disparaîtra » s’il continue à agir comme un « dinosaure » dans sa confrontation avec des ennemis régionaux plus habiles.
Cité par Times of Israel, le Général Eyal Eisenberg, reconnaissait la "menace changeante de Gaza" et s'inquiétait de la forme qu’une future guerre pouvait prendrait avec le Hezbollah. Il est allé à comparer le régime israélien à un dinosaure condamné à disparaître, car à travers l’histoire entière de l’humanité chaque changement important a entraîné l’extinction du plus grand, des créatures ostensiblement plus grandes et la survie des espèces plus petites qui s’adaptent".
Le général évoquait aussi les "surprises" auxquelles a fait face l'armée israélienne au cours de la guerre de Gaza : " Lors de l’Opération Plomb Durci, l’armée a vu le bourgeonnement de la doctrine de combat des tunnels du Hamas mais n’a pas réussi à agir assez rapidement. Nous avons besoin d’être petits et rapides, et non gros et lourds. Nous sommes une puissance régionale et nous opérons comme les dinosaures de l’ancien temps. Nous allons nous disparaître à ce rythme. »
"Le constat de l'Israélien est bien vrai: aussi bien en Syrie qu'à Gaza, Israël a du mal à s'adapter à la réalité du terrain. À l'échelle de la région aussi; l'axe de la Résistance est désormais capable d’entraîner Israël dans une dynamique d'effritement avec en amont son total épuisement", ajoute l'expert iranien, Hadi Mohamadi.