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Une prise de position inédite par le président français à l’égard de Riyad

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le prince héritier Mohammed ben Salmane reçu par Emmanuel Macron, lors de sa visite officielle en France du 8 au 11 avril. ©Reuters

Riyad réagit aux propos du président français qui déclare que Saad Hariri était détenu par Riyad. 

Les propos du président français constituent la première sortie anti-MBS de la France depuis que le prince héritier saoudien a pris indirectement les rênes du pouvoir en Arabie saoudite. 

Le ministère saoudien des Affaires étrangères a démenti ce mardi les propos d’Emmanuel Macron qui vient de confirmer que le séjour en novembre 2017 à Riyad du Premier ministre libanais Saad Hariri, était effectivement une "détention".

«C’est la diplomatie française qui a empêché l’éclatement d’une guerre au Liban que nous constaterions à ce même moment », a déclaré M. Macron, sur BFMTV, vantant l’intermédiaire qu’a joué la France.

« Je vous rappelle que Saad Hariri le Premier-ministre libanais a été en détention pendant plusieurs semaine à Riyad », a ajouté le président français.

En fin 2017, suite à une mesure surprise, Saad Hariri le Premier-ministre libanais a annoncé sa démission lors d’une allocution télévisée depuis Riyad. Quelques jours plus tard, les révélations ont prouvé que Hariri avait démissionné sous pression de Riyad bien que ce dernier continue de démentir.

Citée par l'agence de presse saoudienne, la diplomatie saoudienne a aussitôt prétendu que " l'Arabie saoudite n'a cessé de soutenir la stabilité et la sécurité au Liban" et de "soutenir par tous les moyens possibles et imaginables le gouvernement de Saad Hariri". Par la suite, la diplomatie saoudienne, visiblement choquée par le coup du président français, se met à pérorer ses sempiternelles accusations contre l'Iran et le Hezbollah les rendant responsables de " tous les maux dans la région". 

Le communiqué tend ensuite la main à la France avec qui " elle est prête à négocier" pour faire face "aux forces qui cherchent à semer le chaos dans la région" et à la tête des quelles figure "l'Iran". 

L'expert des questions internationales, Hadi Mohamadi, qualifie les propos du président français de "sans précédent" dans les relations qui unissent depuis des années la France à l'Arabie saoudite: " C'est tout de même extraordinaire cette révélation. Que le président français accuse le régime saoudien d'avoir enlevé le Premier ministre du Liban" et qu'il rappelle ses interventions pour éviter une guerre au Liban, il y a là un aveu on ne peut plus clair du bellicisme foncier qui anime les politiques de Riyad. D'ailleurs la réaction précipitée de la diplomatie saoudienne et la reprise de ses allégations anti-iranienne montrent à quel point le coup a choqué les autorités Riyad. Il pourrait également s'agir d'un signal à l'adresse de l'Iran qui espère voir la France défendre les intérêts français dans le bras de fer qui est engagé entre elle et les Etats-Unis après le retrait US de l'accord. La question est désormais la suivant : est-ce un changement de cap constant ou une tactique, il faut attendre et voir". 

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV