Le vendredi 20 mars le ministre lituanien de la Défense, Raimundas Karoblis a déclaré que son pays avait demandé aux États-Unis de déployer le système de missile sol-air à longue portée Patriot et le système de défense aérienne Boeing Avenger entièrement automatisé et à courte portée dans les pays baltes. Les Patriot qui échouent quotidiennement à rater leur mission d'interception face aux missiles yéménites ou palestiniens devraient cette fois préserver la Lituanie face à la "menace russe"
Raimundas Karoblis a affirmé que la requête formulée sur le déploiement de ces batteries de missiles dans les pays baltes était une réponse au renforcement de la puissance aérienne de la Russie dans la région.
Le ministre lituanien de la Défense a déclaré aussi que Vilnius avait exhorté Washington à utiliser largement les Patriot dans des exercices militaires dans la région de la Baltique, parce que "l’Organisation du traité de l'Atlantique nord, OTAN, devrait bien connaître cette zone pour entrer en action en cas d’un éventuel conflit".
La Lituanie, la Lettonie et l'Estonie, des anciens territoires russes, font partie de l'OTAN et de l'Union européenne depuis quelque temps. La majeure partie du budget défensif de ces pays est assurée par les aides militaires de l'Occident, ce qui fait de ces pays des supplétifs des États-Unis. Le ministre lituanien de la Défense le reconnait d'ailleurs de façon implicite quand il avoue avoir demandé aux Américains de déployer eux-mêmes leurs Patriot sur le territoire lituanien sans que les militaires de ce pays prennent part au processus du déploiement.
"Shengen militaire" débute
Depuis que la Russie se pose en une puissance capable de défier l'ordre unipolaire, l'OTAN ne cesse d'amplifier sa présence près du territoire russe et même sur ses frontières sous prétexte des menaces anti-occidentales de Moscou.
Le rattachement de la Crimée à la Russie a d'ailleurs servi de prétexte à une hausse des dépenses militaires des pays de l’Europe du Nord et à un renforcement de leurs coopérations avec l’OTAN. La Syrie et l'affaire Sergeï Skripal se sont ajoutés à la liste ces derniers temps pour mettre le feu à la poudrière des relations entre l’Occident et la Russie.
Moscou a mis en garde à plusieurs reprises contre les conséquences de l'expansion de l'OTAN et de la présence de son équipement et de ses troupes à proximité de ses frontières, affirmant qu'elle riposterait à ces agissements otaniens.
Le déploiement des systèmes de missiles Patriot en Lituanie pour les exercices est un signal hostile de l’OTAN à la Russie, selon l’expert militaire russe, du Centre pour le Journalisme Politique et Militaire (Military and Political Journalism), Boris Rozhin.
L’expert a souligné que la «menace russe» a longtemps été utilisée comme excuse pour le renforcement de la présence militaire de l’OTAN dans la région.
La commission européenne a voté le 24 mars la mise sur pied d'un schengen militaire, accord qui permet la libre circulation des armées de l'Otan à travers toute l'Europe. Toutes les voix d'accès du continent sera accessibles à l'Otan. L'appel de la Lituanie pourrait être un premier pas franchi en ce sens.