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Accord nucléaire: Zarif appelle l'UE à ne pas se laisser influencer par les pressions américaines

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Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif (troisième à gauche), son homologue français Jean-Yves Le Drian (deuxième à droite) et leurs délégations, le lundi 5 mars 2018 à Téhéran. ©AFP

« Le Plan global d’action conjoint est en proie aux manœuvres politiciennes des États-Unis », a affirmé le ministre iranien des Affaires étrangères.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, l’a annoncé, lors d’une rencontre, ce lundi 5 mars à Téhéran, avec son homologue français, Jean-Yves Le Drian.

Zarif a précisé que la question des missiles iraniens est une question en dehors du Plan global d’action conjoint (accord sur le nucléaire iranien) et de la résolution 2231.

Lors de cette rencontre, les deux hommes ont discuté d’une vaste gamme de questions y compris les relations bilatérales, l’application du Plan global d’action conjoint et les manquements des États-Unis envers leurs engagements pris dans cet accord, ainsi que des questions régionales, dont le Yémen et la Syrie.

Faisant allusion aux positions de principe de l’Europe et surtout de la France envers le Plan global d’action conjoint (PGAC), Zarif a critiqué certains propos ou comportements des responsables européens en ce qui concerne la mise en application de cet accord, dénonçant leur façon de se laisser influencer par les pressions américaines :

« Le PGAC est un accord plurilatéral dont on sait que l’Europe, aussi, a contribué à son obtention et auquel l’Iran est resté parfaitement fidèle, selon les rapports de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et cet accord est en proie, aujourd’hui, aux manœuvres politiciennes des États-Unis. Or, l’Europe est capable de jouer un rôle plus constructif afin de préserver cet acquis international et cela pourrait consister, avant tout, à accomplir complètement ses propres engagements et puis, à exercer des pressions sur les États-Unis afin qu’ils en fassent autant. L’Europe est censée ne pas permettre que les États-Unis élaborent des revendications illogiques et non juridiques, en plus de leurs désengagements dans le cadre de l’accord nucléaire. »

Zarif a également souligné que toutes les parties signataires du PGAC doivent se soucier de préserver cet acquis diplomatique international, ajoutant qu’il ne suffit pas de le soutenir seulement dans la parole.

« S’il est établi que la communauté internationale essaie de maintenir l’une des parties signataires dans l’accord nucléaire, ce sera l’Iran qu’elle devra essayer de satisfaire et non pas les États-Unis. Les Américains ont, non seulement, fait preuve, en principe, de désengagement, mais encore, ils empêchent les Européens d’accomplir leurs engagements. »

Pour sa part, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a affirmé que son pays était déterminé à préserver et à respecter le PGAC.

Le Drian a fait allusion aux investissements français dans l’industrie automobile et le secteur énergétique iraniens, ainsi qu’à la création d’une ligne de crédit particulier, pour les projets commerciaux bilatéraux, pour dire que la France a pris de vastes mesures dans ce cens.

« La France a une ferme volonté pour préserver des liens solides et amicaux avec l’Iran », a affirmé le chef de la diplomatie française, ajoutant :

« L’Europe est déterminée à appliquer le PGAC malgré les pressions américaines. En ce qui concerne les coopérations bancaires, nous avons pris des mesures adéquates et les investissements français en Iran ont connu une croissance considérable après la signature de cet accord. Les garanties d’exportations et l’ouverture des lignes de crédit sont les signes de cette coopération. »

Les ministres iranien et français des Affaires étrangères ont également débattu d’importantes questions et évolutions régionales notamment les crises yéménite et syrienne.

À ce sujet, Zarif a brossé un tableau précis des efforts et initiatives de la RII pour résoudre les crises régionales :

« Malheureusement, nous sommes témoins aujourd’hui du manque de volonté de certaines parties pour trouver une solution politique aux crises sévissant dans la région. Nous croyons que l’Europe est capable de persuader ses amis dans la région d’avancer sur la voie des solutions politiques. Si l’Europe souhaîte véritablement que les crises humanitaires dans la région prennent fin, elle aura le feu vert et pourra profiter des échanges de points de vue avec l’Iran ; mais si l’objectif consiste uniquement à faire du tapage et campagnes ou satisfaire les États-Unis, nous refusons d'entrer dans ce jeu. »

En réponse aux déclarations du ministre français des Affaires étrangères sur les capacités balistiques iraniennes, Zarif a fait référence au processus de négociations ayant abouti à la signature du PGAC, rappelant, d’une façon argumentée, cette réalité que la question balistique est en dehors du PGAC et de la résolution 2231.

En revanche, il a recommandé « aux États-Unis et à d’autres pays qui font passer notre région pour un stock de poudre à canon » d’abandonner cette attitude.

« La capacité militaire iranienne est de nature défensive et dissuasive ; vu l’amer souvenir de la guerre imposée, l’Iran a appris à s’appuyer sur son propre pouvoir dissuasif pour défendre son peuple », a ajouté Mohammad Javad Zarif.

Le chef de la diplomatie iranienne a aussi insisté sur la poursuite des concertations et négociations politiques aux différents niveaux.

Source des photos : Mehr News

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SOURCE: FRENCH PRESS TV